Le Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance Hors Classe (TGI/HC) de Niamey, M. Chaibou Moussa a animé le vendredi 11 février 2022, un point de presse. Le point principal de cette sortie médiatique du Procureur est que 4,3 milliards de francs CFA ont été dissipés à la caisse de la Compagnie Nationale de Transport des Produits Stratégiques (CNTPS), une société appartenant à l’Etat.
CNTPS est la Compagnie Nationale de Transport des Produits Stratégiques et elle se fait, malheureusement, connaitre de l’opinion par le scandale qui caractérisait sa gestion. Diligentée en octobre 2021, l’enquête administrative a permis à la Police Judiciaire d’ouvrir une investigation sur la gestion de cette compagnie en se basant sur le rapport de la Haute Autorité de Lutte contre la Corruption et les Infractions assimilées (HALCIA). Un rapport qui a mis à nue des nombreuses irrégularités dont entre autres de fausses factures, des surfacturations et des recrutements irréguliers.
Des indices graves et concordants découverts par la PJ ont permis d’aboutir à des poursuites pour : ‘’Fait de détournement de deniers publics, complicité de détournement de deniers publics, faux et usage de faux, complicité de faux et usage de faux, enrichissement illicite’’ contre les cinq personnes inculpées par le Magistrat désigné par le pôle économique et financier dont Dr Yawalé Amani Maman Lawan qui a dirigé la société jusqu’en 2020 parmi les prévenus.
Il faut noter que cette société créée en 2009 est spécialisée dans le transport des produits stratégiques tels que l’uranate, le nitrate et les explosifs, produits hautement stratégiques et dangereux dont on ne pourrait confier l’acheminement à un particulier. L’Etat a pris une loi qui imposait aux entreprises de contracter ses services pour le transport de leurs marchandises.
Dans son point de presse, le Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance Hors Classe (TGI/HC) de Niamey, a indiqué que Cinq (5) personnes dont l’ancien DG sont placées sous mandat de dépôt suite à l’enquête de la Police Judiciaire (PJ).
Elles sont poursuivies devant la justice pour fait de détournement de deniers publics, de complicité de détournement, de faux et usage de faux, d’enrichissement illicite.
Des années durant, du fait de l’impunité qui caractérise le système et les alliances politiques dans notre pays, cette compagnie était délaissée à la merci d’une gestion patrimoniale d’un parti politique allié et de son militant qui n’a pu quitter la tête de la société qu’en faveur de l’élection législative de 2020.
Il avait géré cette société en toute impunité du fait que le système politique lui garantissait une impunité de fait. La dénonciation de la gestion de cette compagnie par certains agents a, finalement, pu atteindre le Président de la République SEM Mohamed Bazoum qui a ordonnée une enquête administrative dont le rapport a été transmis à la justice. Cette affaire marque, encore, la volonté politique du Président de la République s’agissant de la lutte contre la corruption et les infractions assimilées notamment le détournement des deniers publics et l’enrichissement illicite. Il faut le dire ici que le Président de la République joint l’acte à la parole lorsqu’il disait, à l’occasion de son investiture, que quiconque à une responsabilité dans l’administration publique répondra désormais tout seul et entièrement de ses actes et que son parti politique ne lui sera d’aucun secours au cas où son comportement devrait commander une mesure coercitive à son encontre.
Cette affaire sonne, donc, le glas de l’impunité du pouvoir et que la Président de la République est plus que jamais déterminé à veiller à la primauté du droit et à l’égalité de tous les citoyens devant la loi. Il faut, également, saluer et encourager la volonté du Procureur de la République M. Chaibou Moussa à garantir la primauté de la loi depuis qu’il est à la tête du parquet de Niamey. Ses actions et actes en tant que Procureur de la République redonnent foi au peuple s’agissant de sa justice.
Aujourd’hui, l’administration, le gouvernement et le régime tout entier sont en train de tout mettre en œuvre pour disposer des compétences humaines et professionnelles afin que le développement du Niger soit enfin une réalité loin des considérations politiques et politiciennes. Il est encore plus que nécessaire aujourd’hui de décourager dans ce pays la culture de la médiocrité, l’enrichissement illicite, le clientélisme, la corruption, la concussion… et permettre aux meilleurs de servir valablement la nation pour la croissance et le développement économique et social.