Les chefs d’État de la Cémac ont pris des mesures importantes pour répondre à la baisse des réserves de change et aux défis économiques mondiaux, s’engageant à renforcer la résilience économique.
Réunis à Yaoundé le lundi 16 décembre, les chefs d’État de la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) ont discuté de la baisse des réserves de change et de l’impact d’un contexte économique mondial difficile. Ils devaient aussi discuter de « Mesures de consolidation de la résilience ».
Selon les données fournies par la Commission de la CEMAC, les réserves, qui avaient connu une augmentation après les réformes de 2016, ont diminué de près de 20 % en l’espace d’un an. Cette baisse résulte principalement de la diminution des exportations de matières premières, notamment le pétrole, et des pressions inflationnistes mondiales, rapporte l’agence africaine de presse.
Les discussions, centrées sur le thème « Évaluation de la situation et perspectives économiques, monétaires et financières de la CEMAC : Mesures de consolidation de la résilience », ont rassemblé les présidents Paul Biya (Cameroun), Faustin-Archange Touadéra (République Centrafricaine et président en exercice), Obiang Nguema Mbasogo (Guinée équatoriale), Brice Clotaire Oligui Nguema (Gabon), Anatole Collinet Makosso (Congo, représentant Denis Sassou-Nguesso) et Tahir Hamid Nguilin (Tchad, représentant Mahamat Idriss Déby Itno).
Conscients de la situation, les chefs d’État ont décidé d’adopter plusieurs mesures, telles que l’accélération de la diversification économique, le renforcement de la gestion budgétaire pour soutenir les finances publiques, la recherche de financements concessionnels pour maîtriser l’endettement et l’amélioration des infrastructures sociales de base. Ils ont également sollicité un soutien accru des partenaires internationaux, y compris du Fonds monétaire international (FMI), pour appuyer leurs efforts.
Une annonce importante a été l’organisation, en 2025, d’une conférence internationale sur le financement du secteur énergétique, perçu comme stratégique pour la transformation économique de la région. Les dirigeants ont souligné le rôle clé de ce secteur dans la résilience économique et la réduction de la dépendance aux matières premières.
Une dévaluation du FCFA en préparation sous la pression de Paris ?
Les discussions autour d’une éventuelle dévaluation du franc CFA en Afrique centrale qui prenaient de l’ampleur selon plusieurs sources n’ont pas apparemment été abordées. En dépit de la pression conjointe de la France et du Fonds Monétaire International (FMI), qui envisage fortement la mise en place d’un plan de restructuration de la dette publique gabonaise, le cemac a pour le moment résisté.
Depuis le sommet de la CEMAC à Yaoundé en 2017, des recommandations strictes ont été formulées pour redresser les économies des six pays membres (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, RCA, Tchad). Toutefois, plusieurs États peinent à les mettre en œuvre.
Dans ce contexte, la menace d’une dévaluation refait surface, exacerbée par les difficultés budgétaires et la fragilité des réserves en devises. Le FMI insiste sur l’assainissement des finances publiques, soutenant que ces réformes sont essentielles pour garantir la stabilité monétaire et renforcer les réserves de change, aujourd’hui sous pression.
Par Tam tam info News