La 3ème conférence africaine pour la consolidation de la paix organisée sous le haut patronage du Président de la République islamique de Mauritanie a été l’occasion pour de nombreux intervenants d’exprimer toute leur considération au gouvernement et au peuple mauritaniens à l’occasion de cette rencontre annuelle qui constitue un espace d’échange sur les questions de la paix et de la réconciliation et formuler des réponses aux défis sécuritaires en Afrique.
Cette rencontre de 3 jours organisée à l’initiative du Cheikh Abdoullah Ibn Beyyah se tient sous le parrainage de Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, Président de la République Islamique de Mauritanie en présence de Muhammadu Buhari du Nigeria.
Elle a pour objectif de célébrer et entretenir les vertus du dialogue, de la concertation et de l’acceptation pacifique de la différence religieuse.
Le Président de la République, Chef de l’Etat, Mohamed Bazoum a participé en virtuel à la 3eme conférence africaine sur la paix sous le thème « Sommet des jeunes faiseurs de paix africains » qui s’est ouverte ce mardi 17 janvier à Nouakchott, Mauritanie.
Dans son intervention le chef de l’Etat a fait observer que ‘’ nous avons ici deux grandes batailles à emporter, pour être assurés de gagner cette guerre.
La bataille militaire est la plus visible, la plus concrète, la plus mesurable. Mais une autre bataille, celle de la doctrine religieuse, celle plus généralement des idées politico-religieuses, est tout aussi importante à mener et à emporter.’
Pour le Président Bazoum ‘’si nous devrions gagner seulement le combat par les armes, notre victoire pourrait n’être que provisoire.’’
‘’Pour rendre nos victoires militaires durables, pour les élever au rang de conquêtes politiques stratégiques, nous devons impérativement leur donner une base solide, celle d’une société équilibrée où l’extrémisme ne pourrait prospérer, a-t-il fait valoir, notant que rôle des oulémas est donc bien central et décisif dans ce combat de survie et de développement que mènent nos pays face à la violence terroriste.
C’est dans cet esprit, le président Bazoum a fait savoir que l’investissement dans l’éducation et l’endiguement de l’extrémisme et la radicalisation sont deux priorités pour la pérennisation de la paix.
‘’pour vaincre l’ignorance, élever une digue contre l’extrémisme, donner des compétences et des savoir-faire, permettre aux gens de vivre dignement de leur labeur, améliorer la productivité et le rendement économique, donner à chaque individu l’occasion de se réaliser et aux pays les chances d’émerger … rien de tout cela ne serait possible que si nous accordions durablement la priorité à notre école et plus généralement à notre système éducatif et de formation professionnelle.’’, a fait valoir le président Bazoum, insistant sur le soutien des ouléma.
Il a en outre fait savoir que c’est en diffusant la bonne compréhension de l’Islam ‘’qui est la vôtre, chers oulémas, que nous donnerons à nos sociétés les vaccins efficaces contre le risque de l’extrémisme et du sectarisme.’’, avant d’inviter les leaders religieux ‘’à agir au quotidien, dans chaque Mosquée, dans chaque école coranique, dans chaque prêche, pour délégitimer le discours radical, disqualifier le propos extrémiste, déconstruire les postulats sectaires, réfuter les fatwas illégitimes, dénoncer les impostures doctrinales, disqualifier les usurpateurs du rôle de leader religieux’’.
Et le président Bazoum d’ajouter : Là où les terroristes et leurs inspirateurs radicaux font valoir l’intransigeance sectaire, nous devons faire prospérer la culture des dialogues et des réconciliations’’, plaidant ‘’pour une meilleure synergie, un rapprochement au sein de nos sociétés, pour moins de divisions, moins d’antagonismes et de conflits et pour plus de fraternité, de convivialité et de dialogue’’.
Les pays de la zone dont le Niger font face à des menaces terroristes multiformes à leurs frontières.
Le président du Forum d’Abu Dhabi pour la paix, Cheikh Abdallahi ben Boyé, a déclaré que toute l’humanité est invitée à prendre part à la paix, qui constitue la clé de la vie, sans laquelle ni stabilité ni développement ne peuvent être atteints, et ni religion ni État ne peuvent exister.
Dans son discours, il a mis l’accent sur la signification du thème sous lequel est organisée la manifestation “Adhérer tous à la paix “, en insistant sur l’importance de la paix et en s’éloignant des caprices de l’âme, surtout dans cette époque où les guerres et les massacres se répandent sans raison. ” La paix aujourd’hui, n’est pas un luxe, mais une nécessité”, a insisté le Cheikh.
Il a rappelé le rôle qu’ils (les Ulémas) jouent, au sein du Forum d’Abu Dhabi pour la consolidation de la paix, par la sensibilisation, les rappels et l’organisation de dialogues religieux pour dissiper les fausses idées et corriger certains concepts ; en espérant qu’au terme de la conférence, des recommandations scientifiques et pratiques seront formulées pour contribuer à la consolidation de la paix dans le monde.
Pour sa part, le Président de la République Fédérale du Nigéria, M. Mohammad Buhari, a appelé le Président sénégalais, président en exercice de l’Union Africaine à collaborer étroitement avec cette organisation pour établir et répandre la culture de la paix sur le continent, se référant dans ce cadre, aux conditions difficiles (meurtres, guerres) que vivent certaines régions du continent en raison de la présence des groupes extrémistes armés.
Quant au Président Rwandais, M. Paul Kagame, il a souligné dans son allocution prononcée à distance, que le continent africain a besoin d’une volonté politique pour la coordination de ses efforts afin de faire face aux multiples défis, dont le terrorisme, qui s’y propage, notant que la paix est l’épine dorsale du développement dont l’établissement nécessite une action unifiée à travers le continent.
Par ailleurs, le Vice- Premier ministre bissau-guinéen, Soares Sambu, a prononcé un mot au nom du Président bissau-guinéen, dans lequel il a précisé que cette conférence exprime la volonté des tenants du Forum d’Abou Dhabi de contribuer à l’éradication des violences faites sur la base d’une fausse compréhension des textes religieux.
Il a ajouté que cette lutte doit instaurer une approche participative qui implique notamment les jeunes pour mener une sensibilisation collective permettant de mettre fin aux inégalités, aux discours extrémistes et aux défis du développement qui est à la base d’une paix durable en Afrique.
A son tour, le ministre égyptien des Aouqafs, M. Mokhtar Mohamed Gomaa, a salué cette conférence et les résultats qu’elle a obtenus malgré son âge récent,; Et ce, en raison du besoin cruel du monde en matière de paix, et de mise un terme guerres et à leurs conséquences, soulignant la nécessité de rectifier certaines conceptions ayant éloigné les jeunes de la compréhension correcte de la religion.
Il a appelé à mettre l’accent sur un ensemble d’étapes afin de parvenir à la paix durable dans le monde, telles que mettre l’accent sur l’importance de la diversité de l’humanité et de la consolidation des fondements de la citoyenneté.
De son côté, l’ambassadeur des États-Unis en charge de la liberté religieuse, SEM. Rached Houssein, a réaffirmé le soutien de son pays au continent africain dans les efforts de consolidation de la paix, appelant, dans ce cadre, à mettre fin à certains défis relatifs à l’éducation des filles, et la participation des jeunes au développement du continent.
Par Tamtam Info News