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PolitiqueConférence des cadres du Président de la République: la sécurité des Nigériens...

Conférence des cadres du Président de la République: la sécurité des Nigériens exige tous les sacrifices

A l’occasion de la conférence des cadres du vendredi 25 février 2022 au Centre International de Conférences Mahatma Gandhi de Niamey, le Président de la République, Mohamed Bazoum il a délivré un message essentiellement centré sur la situation sécuritaire et les efforts entrepris par le gouvernement pour y faire face.

Avant de revenir en détail sur cette conférence des cadres, il parait opportun de souligner que le Président Bazoum contrairement aux avis de certains « juristes puritains », n’a en aucune manière violé les principes sacro saints de séparation de pouvoir en parlant de « libération de certains terroristes » pour chercher la paix.

Toutes les libérations ont été faites selon les règles de l’art, sous la responsabilité d’un juge.

Mieux dans toutes les démocraties du monde, ce genre de modes opératoires (libération de certains présumés coupables pour assoir la paix) existent mais sont gardés secret. Or, le Président Bazoum est un homme engagé, franc et sincère, il veut de façon pédagogique mettre tous les Nigériens au même niveau d’informations afin d’avoir une large adhésion populaire à sa politique sécuritaire.

Pour revenir en détail à la conférence des cadres, relevons que devant les cadres, le Chef de l’Etat, a dans un style pédagogique, décrit la situation sécuritaire de notre pays qui a « basculé dans la violence et par la suite carrément dans la guerre à partir de 2011 à la suite des événements survenus en Libye qui ont débouché sur la chute du régime du Colonel Kadhafi».

 «S’il ya une question sur laquelle je suis bien informé, c’est bien cette question de sécurité. Nous avons un adversaire dont le mode d’opération n’est pas celui des armées, mais qui ont des équipements militaires comme jamais une force rebelle n’en avait disposé. Les terroristes auxquels nous avons à faire ne sont pas comme les rebelles que nous avions connus. Ils ont des RPG, des M80, ils ont des armes du niveau de ce que nos militaires ont. Ensuite, ils pillent nos éleveurs et nos paysans. Ils ont des gens qui viennent d’Irak, de Syrie et de Libye, qui ont de l’argent et qui les soutiennent. Eux, ils se soutiennent de partout de part le monde, mais nous, nous ne pouvons nous priver du soutien de nos partenaires. Cela n’a pas de sens.

Bien que le Niger ait une armée équipée et solide, le contexte sécuritaire régional et global nécessite des partenariats pour faire face aux défis complexes qui se présentent. «Nous avons noué de partenariat avec des pays amis qui nous ont assuré une bonne formation de nos soldats. Sur le conseil des responsables de nos Forces de défense et de sécurité, nous avons privilégié la formation des Forces Spéciales. C’est ainsi que des Belges, des Français, des Canadiens, des Italiens et des Américains ont formé sur place les soldats nigériens. «Nous avons disposé, grâce à l’assistance de nos partenaires dans le cadre des formations de nos Forces spéciales, des équipements et d’infrastructures que nous n’aurions jamais pu avoir et qui ont par conséquent considérablement  amélioré les capacités  de nos armées, tant et si bien qu’elles sont capables de tenir nos pays. Dans le même ordre d’idée, les USA ont réparé le C130 des FAN. Ils ont donné deux autres Niger. Ces appuis multiples ont renforcé les capacités opérationnelles des FDS.

Malgré tout, la menace terroriste est toujours présente et elle s’accroit même. «Quelles que soient les performances de notre armée, quelle que soit la rigueur de sa discipline, si dans un pays voisin les choses n’évoluent pas bien, et comme les terroristes eux ils sont transnationaux, cela a un impact sur nous et nous met sous une très forte pression».

Il a ensuite relevé la nature de l’ennemi et son mode opératoire qui n’a rien à voir avec la guerre frontale, classique. «Nous avons un ennemi qui est très rapide, qui circule à moto. Nous avons un ennemi qui ne nous combat pas forcement frontalement, qui passe dans un village, qui intimide les villageois, qui les humilient et qui leur arrache des dimes, qui les obligent à lui payer des taxes. Nous avons un ennemi qui est cruel, qui peut venir décimer tout un village, cibler des personnes, piller des boutiques, bruler des écoles, saboter des antennes de téléphonie mobile. De tout cela, nous devons répondre, nous devons faire en sorte qu’aucun Nigérien ne subisse l’humiliation, ne soit pressuré, ne voit son bétail être volé et conduit au Mali. C’est mon devoir à moi de faire en sorte que tout cela cesse. C’est moi qui ai le plus mal quand, dans l’Anzourou ou dans le Tondikiwindi, ou dans la région d’Abala, des bandits viennent maltraiter des hommes devant leurs femmes, les intimider, les extorquer. C’est notre devoir d’y répondre ».

C’est pourquoi, le Chef de l’Etat dit ne pas comprendre, les reproches faits au gouvernement de coopérer avec des partenaires, notamment occidentaux, qui aident le pays dans la lutte contre le terrorisme. Le Président a, à cet effet relevé l’incohérence de l’argument de la souveraineté évoqué par ceux qui formulent ces reproches. «Je voudrais que vous sachiez que les 40% de notre budget sont assurés par des concours extérieurs en provenance de ces pays occidentaux. L’Union Européenne nous fait un appui budgétaire annuel systématiquement ces dernières années de 100 millions d’euros, c’est à dire 65,5 milliards de francs CFA».

Sur la base des données statistiques, le Chef de l’Etat a battu en brèche les arguments selon lesquels les matières premières seraient les fondements l’intérêt des pays occidentaux pour nos pays. «En 1962, le secteur primaire, c’est à dire agriculture et élevage occupait 21% de l’économie des pays occidentaux. Le secteur secondaire (les industries, les grandes industries) représentait 37% et le secteur tertiaire ou des services représentait 42%. Mais aujourd’hui, le secteur tertiaire, c’est 76%, le secteur primaire, c’est 2% et le secteur secondaire c’est 20%. Aujourd’hui, l’économie s’est totalement financiarisée et s’est digitalisée. Les hommes les plus riches sont les jeunes gens-là qui sortent des universités américaines. Ils sont devenus riches parce qu’ils sont des ingénieurs intelligents, ils ont créé Apple, Microsoft, Facebook, Amazone, Ali Baba en Chine, etc. L’économie, la richesse, s’est totalement déconnectée de la production matérielle».

Le Chef de l’Etat a ensuite souligné que lorsque Serval était venue au Mali en 2013, ce n’était pas pour les matières premières, mais plutôt pour stopper les colonnes terroristes qui marchaient sur Bamako. Par la suite, il ya eu Barkhane et EUTM (European Union Training Mission) qui a formé 40.000 soldats, dont ils ont équipé une bonne partie. Ces forces ont fait ce qu’elles peuvent faire. «Mais il revient à nos Etats, à nous, de faire en sorte que, une fois que avons été assistés, nous nous passions de cette assistance. Quand j’entends les africains dire que les européens sont restés 9 ans ils n’ont pas mis fin au terrorisme, j’en suis vraiment déçu et triste. Mais qu’est-ce que nous nous avons fait pour mettre fin au terrorisme, nous les africains? Est-ce que nous ne restons pas dans un rapport de complexe vis-à-vis des occidentaux qui eux peuvent tout faire et nous rien du tout? Non! On doit se départir de cette mentalité», a relevé le Président Bazoum.

Il a ensuite qualifié d’excellents les résultats de Barkhane au Mali, soulignant que Serval a tué 600 terroristes et Barkhane 2.223 terroristes, dont des chefs comme Moktar Ben Moktar, Abu Walid Al Saharaoui, Abdul Malik Drougdel, etc.. «Je ne peux pas être malhonnête, mes frères, pour dire que les gens qui ont ces résultats là ils n’ont rien fait. Parce que je n’ai jamais imaginé que leur vocation était d’éradiquer le terrorisme». «Le terrorisme n’est pas éradiquable. Ce n’est pas à eux d’éradiquer le terrorisme, c’est à nous de faire le travail. Eux ils viennent en appui de ce que nous faisons. Ce n’est pas à eux de faire le travail à notre place».

 «J’ai eu à dire devant le Président Macron, et ça se relève comme étant une contradiction de ma part, que nous n’avons pas besoin de troupe au sol. Je le pense, nous n’avons pas besoin de force au sol. J’ai mes militaires, j’ai mes FDS. Mais j’ai besoin de leur concours à eux (les Européens) et ça ne peut pas être par satellite. Il faut qu’ils soient au sol eux aussi, mais une composante au sol réduite avec des capacités aériennes »..

Pour le Chef de l’Etat, la coopération dans la lutte contre le terroriste est plus que nécessaire, à la fois pour nos pays et pour l’Europe. D’où d’ailleurs la formule de la force Takuba. Il souligne que l’Europe, plus que les Etats Unis, la Chine ou la Russie, a intérêt que la situation se stabilise dans nos pays. «Pourquoi c’est l’Europe qui intervient au Sahel et non les Etats Unis, la Chine ou les autres? C’est parce que l’Europe considère que nous sommes voisins. Et que si le terroriste prospère au Sahel, nos économies seront détruites et cette violence peut se transporter chez eux. Mais la destruction de nos économies va aussi pousser beaucoup d’Africains à migrer vers l’Europe parce que c’est tout simplement la porte de sortie. C’est pourquoi les Européens considèrent que les problèmes de l’Afrique sont à certains égards leurs problèmes à eux et qu’il fallait qu’ils nous aident. C’est ce qu’ils font dans le cadre de ces opérations. C’est pourquoi on a, dans cette force Takuba, des Estoniens, des Tchèques, des Danois, des Italiens, etc. des gens qui parfois ne connaissent même pas l’Afrique mais qui sont mobilisés pour venir aider les pays africains à se stabiliser ».

Toutefois précise le Chef de l’Etat, les termes de cette coopération doivent être définis d’un commun accord. «Nous avons besoin d’eux, pas pour qu’ils nous règlent les problèmes mais pour qu’ils nous aident. Si demain on conclut un accord, ça va être un appui technique qui va être conclu, dans ses aspects opérationnels par des militaires. Nos militaires vont dire ce qu’ils veulent. J’ai donné mon accord pour dire que si vous acceptez de venir, c’est moi qui formule la demande. Vous serez à Ouallam, à Ayorou, à Bankilaré», a déclaré le Président Bazoum. Il a ensuite indiqué que, le mercredi 23 février,Barkhane a frappé des terroristes à Boulkagou au nord-ouest de Samira. Elle a tué un chef terroriste un certain Abdoulwahab. «Ce sont les gens qui mettent des mines anti-personnelles. Quel est le Nigérien à qui cela fait-il mal lorsqu’on tue 9 terroristes dont des artificiers qui fabriquent des engins explosifs improvisés avec lesquels ils tuent nos soldats», s’est-il interrogé.

Face à ce type d’ennemis dont la caractéristique est justement de ne pas s’en prendre forcement à l’armée mais aux populations, le Chef de l’Etat a souligné que le Niger n’a pas les moyens de garder tous les villages malgré tous ses efforts. «Si j’avais assez d’argent j’aurai acheté plus d’hélicoptères, j’aurai enrôlé plus d’hommes, je les aurai entrainé dans des académies où ils seraient encore plus performants. Mais ce n’est pas ça l’idéal de la réalité. Ma réalité est déterminée par mes moyens limités. Si à côté de mes 12.000 militaires en opération, je peux placer 400 à 600 ou 700 européens qui ont des hélicoptères, qui vont travailler avec eux, c’est ça l’esprit de Takuba. Au Mali, ils travaillent avec les FAMa et c’est ça aussi l’esprit de Barkhane parce que eux-mêmes ont fait leur évaluation et ils ont compris que ce n’est pas bien qu’ils soient à part et qu’ils agissent seuls. Ce n’est pas bien perçu et ce n’est même pas bien efficace», a-t-il expliqué.

Dans cette lutte contre le terrorisme, le Chef de l’Etat ne lésine sur aucun moyen. «Mon devoir de Chef d’Etat, c’est d’assurer la quiétude à mes compatriotes où qu’ils soient. Et ceux qui m’aident pour mon économie, s’ils peuvent m’aider pour alléger le fardeau à nos militaires, eux ils ne disent pas non. Ce sont des compatriotes qui sont qui à New York, qui à Abidjan, qui en France, qui en Belgique qui, sur les réseaux sociaux intoxiquent l’opinion. Mais, ils n’ont aucune responsabilité. Si quelqu’un meurt, ils sont tranquilles, mais moi je ne suis pas tranquille. J’ai juré dans cette même salle sur le Saint Coran que je ferai de mon mieux et c’est ça mon mieux», a-t-il souligné.

C’est dans cette optique le Chef de l’Etat dit mobiliser des émissaires pour rencontrer certains acteurs de l’insécurité et terrorisme. «Je me suis dit que ces jeunes gens-là qui sont dans le terrorisme qu’est-ce qu’ils veulent? Je les connaissais déjà à travers les fiches de renseignement. J’ai donc décidé de les aborder. J’ai cherché les parents biologiques de chacun d’entre eux. Ils sont neuf (9) chefs terroristes à qui j’ai envoyé des émissaires. Je leur ai envoyé des émissaires qu’ils ont rencontrés à Birni Kebbi. J’ai parlé avec certains, j’ai reçu d’autres. Je suis en train de leur expliquer que ce qu’ils font n’est pas bien. J’ai libéré d’autres de Koutoukalé dont on m’a conseillé de libérer lors des réunions du Conseil national de sécurité». Le résultat est là parce qu’on ressent une légère accalmie. «Je ne désespère pas. Si ça marche c’est bien. Mais je me suis dit que je ne  dois pas laisser nos enfants égarés sans que je tente quelque chose et sans que je leur parle le langage auquel ils doivent pouvoir être sensibles. Je ne ménage aucun moyen», a ajouté le Président Bazoum.

Il ensuite exprimé son intention d’utiliser tout ce qui peut l’aider à ramener la paix dans le pays et à alléger le fardeau sous lequel ploient les militaires. «Et je vais l’utiliser sans complexe. Je n’ai aucun complexe. Je suis dans un rapport totalement décomplexé avec qui que ce soit», a-t-il déclaré. Les Français et tous les autres sont des alliés « mais je travaille pour la souveraineté de mon pays parce que la première des souverainetés c’est d’assurer la paix à nos citoyens», a-t-il.

Le Président Bazoum s’est dit prêt à travailler avec tous ceux qui peuvent aider le Niger dans la lutte contre le terrorisme à travers la formation, l’équipement ou l’appui aux FDS. 

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A l’occasion de la conférence des cadres du vendredi 25 février 2022 au Centre International de Conférences Mahatma Gandhi de Niamey, le Président de la République, Mohamed Bazoum il a délivré un message essentiellement centré sur la situation sécuritaire et les efforts entrepris par le gouvernement pour y faire face.

Avant de revenir en détail sur cette conférence des cadres, il parait opportun de souligner que le Président Bazoum contrairement aux avis de certains « juristes puritains », n’a en aucune manière violé les principes sacro saints de séparation de pouvoir en parlant de « libération de certains terroristes » pour chercher la paix.

Toutes les libérations ont été faites selon les règles de l’art, sous la responsabilité d’un juge.

Mieux dans toutes les démocraties du monde, ce genre de modes opératoires (libération de certains présumés coupables pour assoir la paix) existent mais sont gardés secret. Or, le Président Bazoum est un homme engagé, franc et sincère, il veut de façon pédagogique mettre tous les Nigériens au même niveau d’informations afin d’avoir une large adhésion populaire à sa politique sécuritaire.

Pour revenir en détail à la conférence des cadres, relevons que devant les cadres, le Chef de l’Etat, a dans un style pédagogique, décrit la situation sécuritaire de notre pays qui a « basculé dans la violence et par la suite carrément dans la guerre à partir de 2011 à la suite des événements survenus en Libye qui ont débouché sur la chute du régime du Colonel Kadhafi».

 «S’il ya une question sur laquelle je suis bien informé, c’est bien cette question de sécurité. Nous avons un adversaire dont le mode d’opération n’est pas celui des armées, mais qui ont des équipements militaires comme jamais une force rebelle n’en avait disposé. Les terroristes auxquels nous avons à faire ne sont pas comme les rebelles que nous avions connus. Ils ont des RPG, des M80, ils ont des armes du niveau de ce que nos militaires ont. Ensuite, ils pillent nos éleveurs et nos paysans. Ils ont des gens qui viennent d’Irak, de Syrie et de Libye, qui ont de l’argent et qui les soutiennent. Eux, ils se soutiennent de partout de part le monde, mais nous, nous ne pouvons nous priver du soutien de nos partenaires. Cela n’a pas de sens.

Bien que le Niger ait une armée équipée et solide, le contexte sécuritaire régional et global nécessite des partenariats pour faire face aux défis complexes qui se présentent. «Nous avons noué de partenariat avec des pays amis qui nous ont assuré une bonne formation de nos soldats. Sur le conseil des responsables de nos Forces de défense et de sécurité, nous avons privilégié la formation des Forces Spéciales. C’est ainsi que des Belges, des Français, des Canadiens, des Italiens et des Américains ont formé sur place les soldats nigériens. «Nous avons disposé, grâce à l’assistance de nos partenaires dans le cadre des formations de nos Forces spéciales, des équipements et d’infrastructures que nous n’aurions jamais pu avoir et qui ont par conséquent considérablement  amélioré les capacités  de nos armées, tant et si bien qu’elles sont capables de tenir nos pays. Dans le même ordre d’idée, les USA ont réparé le C130 des FAN. Ils ont donné deux autres Niger. Ces appuis multiples ont renforcé les capacités opérationnelles des FDS.

Malgré tout, la menace terroriste est toujours présente et elle s’accroit même. «Quelles que soient les performances de notre armée, quelle que soit la rigueur de sa discipline, si dans un pays voisin les choses n’évoluent pas bien, et comme les terroristes eux ils sont transnationaux, cela a un impact sur nous et nous met sous une très forte pression».

Il a ensuite relevé la nature de l’ennemi et son mode opératoire qui n’a rien à voir avec la guerre frontale, classique. «Nous avons un ennemi qui est très rapide, qui circule à moto. Nous avons un ennemi qui ne nous combat pas forcement frontalement, qui passe dans un village, qui intimide les villageois, qui les humilient et qui leur arrache des dimes, qui les obligent à lui payer des taxes. Nous avons un ennemi qui est cruel, qui peut venir décimer tout un village, cibler des personnes, piller des boutiques, bruler des écoles, saboter des antennes de téléphonie mobile. De tout cela, nous devons répondre, nous devons faire en sorte qu’aucun Nigérien ne subisse l’humiliation, ne soit pressuré, ne voit son bétail être volé et conduit au Mali. C’est mon devoir à moi de faire en sorte que tout cela cesse. C’est moi qui ai le plus mal quand, dans l’Anzourou ou dans le Tondikiwindi, ou dans la région d’Abala, des bandits viennent maltraiter des hommes devant leurs femmes, les intimider, les extorquer. C’est notre devoir d’y répondre ».

C’est pourquoi, le Chef de l’Etat dit ne pas comprendre, les reproches faits au gouvernement de coopérer avec des partenaires, notamment occidentaux, qui aident le pays dans la lutte contre le terrorisme. Le Président a, à cet effet relevé l’incohérence de l’argument de la souveraineté évoqué par ceux qui formulent ces reproches. «Je voudrais que vous sachiez que les 40% de notre budget sont assurés par des concours extérieurs en provenance de ces pays occidentaux. L’Union Européenne nous fait un appui budgétaire annuel systématiquement ces dernières années de 100 millions d’euros, c’est à dire 65,5 milliards de francs CFA».

Sur la base des données statistiques, le Chef de l’Etat a battu en brèche les arguments selon lesquels les matières premières seraient les fondements l’intérêt des pays occidentaux pour nos pays. «En 1962, le secteur primaire, c’est à dire agriculture et élevage occupait 21% de l’économie des pays occidentaux. Le secteur secondaire (les industries, les grandes industries) représentait 37% et le secteur tertiaire ou des services représentait 42%. Mais aujourd’hui, le secteur tertiaire, c’est 76%, le secteur primaire, c’est 2% et le secteur secondaire c’est 20%. Aujourd’hui, l’économie s’est totalement financiarisée et s’est digitalisée. Les hommes les plus riches sont les jeunes gens-là qui sortent des universités américaines. Ils sont devenus riches parce qu’ils sont des ingénieurs intelligents, ils ont créé Apple, Microsoft, Facebook, Amazone, Ali Baba en Chine, etc. L’économie, la richesse, s’est totalement déconnectée de la production matérielle».

Le Chef de l’Etat a ensuite souligné que lorsque Serval était venue au Mali en 2013, ce n’était pas pour les matières premières, mais plutôt pour stopper les colonnes terroristes qui marchaient sur Bamako. Par la suite, il ya eu Barkhane et EUTM (European Union Training Mission) qui a formé 40.000 soldats, dont ils ont équipé une bonne partie. Ces forces ont fait ce qu’elles peuvent faire. «Mais il revient à nos Etats, à nous, de faire en sorte que, une fois que avons été assistés, nous nous passions de cette assistance. Quand j’entends les africains dire que les européens sont restés 9 ans ils n’ont pas mis fin au terrorisme, j’en suis vraiment déçu et triste. Mais qu’est-ce que nous nous avons fait pour mettre fin au terrorisme, nous les africains? Est-ce que nous ne restons pas dans un rapport de complexe vis-à-vis des occidentaux qui eux peuvent tout faire et nous rien du tout? Non! On doit se départir de cette mentalité», a relevé le Président Bazoum.

Il a ensuite qualifié d’excellents les résultats de Barkhane au Mali, soulignant que Serval a tué 600 terroristes et Barkhane 2.223 terroristes, dont des chefs comme Moktar Ben Moktar, Abu Walid Al Saharaoui, Abdul Malik Drougdel, etc.. «Je ne peux pas être malhonnête, mes frères, pour dire que les gens qui ont ces résultats là ils n’ont rien fait. Parce que je n’ai jamais imaginé que leur vocation était d’éradiquer le terrorisme». «Le terrorisme n’est pas éradiquable. Ce n’est pas à eux d’éradiquer le terrorisme, c’est à nous de faire le travail. Eux ils viennent en appui de ce que nous faisons. Ce n’est pas à eux de faire le travail à notre place».

 «J’ai eu à dire devant le Président Macron, et ça se relève comme étant une contradiction de ma part, que nous n’avons pas besoin de troupe au sol. Je le pense, nous n’avons pas besoin de force au sol. J’ai mes militaires, j’ai mes FDS. Mais j’ai besoin de leur concours à eux (les Européens) et ça ne peut pas être par satellite. Il faut qu’ils soient au sol eux aussi, mais une composante au sol réduite avec des capacités aériennes »..

Pour le Chef de l’Etat, la coopération dans la lutte contre le terroriste est plus que nécessaire, à la fois pour nos pays et pour l’Europe. D’où d’ailleurs la formule de la force Takuba. Il souligne que l’Europe, plus que les Etats Unis, la Chine ou la Russie, a intérêt que la situation se stabilise dans nos pays. «Pourquoi c’est l’Europe qui intervient au Sahel et non les Etats Unis, la Chine ou les autres? C’est parce que l’Europe considère que nous sommes voisins. Et que si le terroriste prospère au Sahel, nos économies seront détruites et cette violence peut se transporter chez eux. Mais la destruction de nos économies va aussi pousser beaucoup d’Africains à migrer vers l’Europe parce que c’est tout simplement la porte de sortie. C’est pourquoi les Européens considèrent que les problèmes de l’Afrique sont à certains égards leurs problèmes à eux et qu’il fallait qu’ils nous aident. C’est ce qu’ils font dans le cadre de ces opérations. C’est pourquoi on a, dans cette force Takuba, des Estoniens, des Tchèques, des Danois, des Italiens, etc. des gens qui parfois ne connaissent même pas l’Afrique mais qui sont mobilisés pour venir aider les pays africains à se stabiliser ».

Toutefois précise le Chef de l’Etat, les termes de cette coopération doivent être définis d’un commun accord. «Nous avons besoin d’eux, pas pour qu’ils nous règlent les problèmes mais pour qu’ils nous aident. Si demain on conclut un accord, ça va être un appui technique qui va être conclu, dans ses aspects opérationnels par des militaires. Nos militaires vont dire ce qu’ils veulent. J’ai donné mon accord pour dire que si vous acceptez de venir, c’est moi qui formule la demande. Vous serez à Ouallam, à Ayorou, à Bankilaré», a déclaré le Président Bazoum. Il a ensuite indiqué que, le mercredi 23 février,Barkhane a frappé des terroristes à Boulkagou au nord-ouest de Samira. Elle a tué un chef terroriste un certain Abdoulwahab. «Ce sont les gens qui mettent des mines anti-personnelles. Quel est le Nigérien à qui cela fait-il mal lorsqu’on tue 9 terroristes dont des artificiers qui fabriquent des engins explosifs improvisés avec lesquels ils tuent nos soldats», s’est-il interrogé.

Face à ce type d’ennemis dont la caractéristique est justement de ne pas s’en prendre forcement à l’armée mais aux populations, le Chef de l’Etat a souligné que le Niger n’a pas les moyens de garder tous les villages malgré tous ses efforts. «Si j’avais assez d’argent j’aurai acheté plus d’hélicoptères, j’aurai enrôlé plus d’hommes, je les aurai entrainé dans des académies où ils seraient encore plus performants. Mais ce n’est pas ça l’idéal de la réalité. Ma réalité est déterminée par mes moyens limités. Si à côté de mes 12.000 militaires en opération, je peux placer 400 à 600 ou 700 européens qui ont des hélicoptères, qui vont travailler avec eux, c’est ça l’esprit de Takuba. Au Mali, ils travaillent avec les FAMa et c’est ça aussi l’esprit de Barkhane parce que eux-mêmes ont fait leur évaluation et ils ont compris que ce n’est pas bien qu’ils soient à part et qu’ils agissent seuls. Ce n’est pas bien perçu et ce n’est même pas bien efficace», a-t-il expliqué.

Dans cette lutte contre le terrorisme, le Chef de l’Etat ne lésine sur aucun moyen. «Mon devoir de Chef d’Etat, c’est d’assurer la quiétude à mes compatriotes où qu’ils soient. Et ceux qui m’aident pour mon économie, s’ils peuvent m’aider pour alléger le fardeau à nos militaires, eux ils ne disent pas non. Ce sont des compatriotes qui sont qui à New York, qui à Abidjan, qui en France, qui en Belgique qui, sur les réseaux sociaux intoxiquent l’opinion. Mais, ils n’ont aucune responsabilité. Si quelqu’un meurt, ils sont tranquilles, mais moi je ne suis pas tranquille. J’ai juré dans cette même salle sur le Saint Coran que je ferai de mon mieux et c’est ça mon mieux», a-t-il souligné.

C’est dans cette optique le Chef de l’Etat dit mobiliser des émissaires pour rencontrer certains acteurs de l’insécurité et terrorisme. «Je me suis dit que ces jeunes gens-là qui sont dans le terrorisme qu’est-ce qu’ils veulent? Je les connaissais déjà à travers les fiches de renseignement. J’ai donc décidé de les aborder. J’ai cherché les parents biologiques de chacun d’entre eux. Ils sont neuf (9) chefs terroristes à qui j’ai envoyé des émissaires. Je leur ai envoyé des émissaires qu’ils ont rencontrés à Birni Kebbi. J’ai parlé avec certains, j’ai reçu d’autres. Je suis en train de leur expliquer que ce qu’ils font n’est pas bien. J’ai libéré d’autres de Koutoukalé dont on m’a conseillé de libérer lors des réunions du Conseil national de sécurité». Le résultat est là parce qu’on ressent une légère accalmie. «Je ne désespère pas. Si ça marche c’est bien. Mais je me suis dit que je ne  dois pas laisser nos enfants égarés sans que je tente quelque chose et sans que je leur parle le langage auquel ils doivent pouvoir être sensibles. Je ne ménage aucun moyen», a ajouté le Président Bazoum.

Il ensuite exprimé son intention d’utiliser tout ce qui peut l’aider à ramener la paix dans le pays et à alléger le fardeau sous lequel ploient les militaires. «Et je vais l’utiliser sans complexe. Je n’ai aucun complexe. Je suis dans un rapport totalement décomplexé avec qui que ce soit», a-t-il déclaré. Les Français et tous les autres sont des alliés « mais je travaille pour la souveraineté de mon pays parce que la première des souverainetés c’est d’assurer la paix à nos citoyens», a-t-il.

Le Président Bazoum s’est dit prêt à travailler avec tous ceux qui peuvent aider le Niger dans la lutte contre le terrorisme à travers la formation, l’équipement ou l’appui aux FDS. 

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