Nous allons essayer de visiter très brièvement le parlement français et le parlement ivoirien pour bien comprendre la notion du parlement à deux chambres avant de donner notre modeste point de vue sur cette épineuse question en débat sur les réseaux sociaux.
En France, le sénat et l’Assemblée Nationale constituent le parlement, ils détiennent le pouvoir législatif.
Le sénat constitue la chambre haute du parlement, selon le système du bicamérisme.
Le sénat est le représentant des collectivités territoriales, le mandat des sénateurs est de six ans et renouvelable à moitié tous les trois ans.
Le sénat défend en plus les intérêts des communes, des départements, communément appelés collectivités territoriales. C’est une deuxième chambre du parlement français, une assemblée représentative. Le sénat contrôle l’action du gouvernement.
Il est organisé en bureau et en groupes politiques. Il est composé des représentants des collectivités territoriales et des citoyens de l’extérieur. Les sénateurs sont élus au suffrage universel indirect, par un collège des grands électeurs.
Les députés sont élus au suffrage universel direct, ils discutent et votent les lois.
L’assemblée nationale dispose du dernier mot sur le vote des lois. Cela veut dire en cas de divergence sur le vote d’une loi, c’est l’assemblée nationale qui décide.
Les deux chambres sont chargées de voter la loi, de contrôler l’action gouvernementale, et d’évaluer les politiques publiques. Elles assurent la représentation des citoyens de l’extérieur.
L’assemblée nationale et le sénat discutent et votent les lois proposées par le gouvernement, contrôlent aussi l’action du gouvernement. Les deux chambres ne sont pas identiques, elles sont complémentaires.
Si les députés et les sénateurs n’arrivent pas à s’entendre sur un projet de loi, il fait des allers et retours entre le sénat et l’assemblée nationale, c’est ce qu’on appelle la navette.
En côte d’ivoire comme en France, il existe deux chambres au parlement, qui fonctionnent de la même manière comme le parlement français, mais les deux tiers des 99 sénateurs sont élus au suffrage universel indirect pour un mandat de cinq ans.
L’assemblée nationale comme le sénat est une chambre représentative, les députés sont élus au suffrage universel direct et les deux tiers des sénateurs sont élus au suffrage universel indirect, tous, ils discutent et votent les lois.
En cas de navette infructueuse sur le vote d’un texte de loi, le dernier mot revient à l’assemblée nationale.
La réalité sociopolitique et économique du Niger ne prête pas à la création d’un sénat.
Au Niger, en général le gouvernement dispose d’une majorité à l’assemblée nationale, cette majorité conteste très rarement un projet de loi proposé par le gouvernement. Les débats sur l’action gouvernementale donnent généralement lieu à un duel oratoire entre la majorité parlementaire et l’opposition parlementaire. Les députés de la majorité formulent très rarement des critiques sur les projets de loi soumis au vote de l’assemblée nationale. Ils sont toujours solidaires du gouvernement.
Les votes se font par consignes de votes données par les chefs des groupes parlementaires. C’est pourquoi certains analystes politiques considèrent l’assemblée nationale comme une chambre d’enregistrement.
En cas de création d’un sénat, les votes des lois se feront aussi sur la base partisane, l’objectivité, la sincérité des débats seront toujours biaisés, car les députés, les sénateurs seront sous le contrôle très discret des partis politiques et du gouvernement.
Les députés ou les sénateurs qui passeront outre les consignes de votes ou qui se permettraient de critiquer publiquement un projet de loi de sa majorité, se verrait sanctionner, soit s’il est membre de bureau, il ne serait pas renouvelé, soit s’ il est simple élu, il ne reviendrait pas à la prochaine législature, car son parti politique ne présenterait pas sa candidature.
L’organisation et l’installation d’un sénat nécessite des moyens financiers et matériels très énormes. La situation socio-économique du Niger exige un minimum de sacrifice pour les citoyens les plus nantis.
Un élan de solidarité nationale doit être organisé envers, les sinistrés de la famine au nombre de près quatre millions d’éprouvés , les secteurs sociaux, de l’éducation, de la distribution du courant électrique, qui n’est plus un luxe, de la distribution de l’eau potable, de la construction des centres de santé publique bien équipés , dans, la capitale , les villes , les villages et les hameaux, nous paraissent plus prioritaires que la création d’un sénat budgétivore et qui serait peu efficace.
Par conséquent il serait plus souhaitable d’une part, de sursoir jusqu’aux lendemains meilleurs à la création d’un sénat et d’autre part, d’affecter les ressources déjà dégagées si elles existent, aux secteurs sociaux très prioritaires.
C’est le Niger qui gagne !