Situé au cœur du Sahel, le Niger a une économie peu diversifiée, dépendante de l’agriculture pour 40 % de son PIB. Le niveau d’extrême pauvreté, s’élevant à 41,8 % en 2021, touche plus de 10 millions de personnes.
Le Niger fait face à un afflux de réfugiés fuyant les conflits au Nigéria et au Mali. Au 31 août 2022, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) recensait 294 467 réfugiés et près de 350 000 personnes déplacées sur son territoire.
Contexte politique
Candidat du parti au pouvoir, Mohamed Bazoum a été élu à la présidence lors des élections de décembre 2020 et février 2021. Il est le premier à succéder de façon démocratique à son prédécesseur.
Le Niger fait face à une crise sécuritaire dans les zones frontalières avec le Nigéria, le Burkina Faso et le Mali, où des groupes armés perpétuent des attaques contre les forces de sécurité et les civils. L’état d’urgence a été déclaré dans les régions de Diffa, Tahoua et Tillabéri.
Situation économique
Après la faible croissance du PIB en 2021 (1,4 %), la croissance économique est estimée à 11,5 % en 2022. La production agricole a augmenté de 27 % grâce à une saison des pluies plus favorable que la moyenne et à l’expansion de la production irriguée, ce qui a plus que compensé le déclin de l’industrie minière et manufacturière. Parallèlement, le secteur des services a bénéficié de la politique fiscale expansionniste et de la construction de l’oléoduc, qui a stimulé les services marchands et les transports.
L’inflation annuelle moyenne a atteint 4,2 % en 2022, son plus haut niveau depuis 10 ans, contre 3,8 % en 2021, en raison des pressions continues sur le marché alimentaire national et des prix mondiaux des produits de base.Néanmoins, le Niger avait le taux d’inflation le plus bas de la région de l’UEMOA.
Perspectives :
En 2023, la croissance du PIB réel devrait être conforme au potentiel, à 6,9 %, et augmenter encore en 2024 pour atteindre 12,5 %. Ceci est dû au démarrage de la production et des exportations de pétrole à grande échelle, au soutien continu des donateurs et à un programme de réforme économique conçu pour augmenter la productivité globale et renforcer la gouvernance économique, ce qui portera le PIB par habitant à un niveau supérieur de 15% à celui de 2021.
L’inflation devrait tomber à 3,2 % en 2023, puis à 2,8 % en 2024 avec la modération de l’inflation alimentaire, avant d’augmenter légèrement en 2025 en raison de la demande supplémentaire alimentée par les recettes pétrolières. En raison de l’augmentation des importations de denrées alimentaires, le déficit des comptes courants atteindra 17 % avant de se réduire à 11,5 % avec l’arrivée des exportations de pétrole.
Ces perspectives sont soumises à un degré élevé d’incertitude et à de multiples risques dus notamment à l’intensification des chocs liés au changement climatique, à la détérioration de la situation en matière de sécurité qui pourrait drainer des ressources supplémentaires, à un ralentissement des prix mondiaux du pétrole et/ou des retards dans l’augmentation de la production de pétrole, et à des retards dans les réformes économiques structurelles clés et les investissements complémentaires.