Après une augmentation ‘’démesurée’’ des tarifs téléphoniques sur les appels, les SMS et l’accès à l’internet par les compagnies téléphoniques au Niger, l’autorité de régulation des communications électroniques et de la postes (ARCEP) a, après avoir convoqué tous les opérateurs, décliné toute responsabilité et a accusé les opérateurs téléphoniques d’avoir agi dans « l’incompréhension » de sa décision.
A travers un point de presse animé le lundi 16 janvier 2023 dans la soirée, la Présidente du Conseil National de Régulation des Communications et de la Poste (CNRCEP), tutelle de l’ARCEP, a été on ne peut plus claire : « toute augmentation constatée chez un opérateur est de son propre fait, se fondant sur l’article 35 de la loi du 12 juillet 2018, lui accordant cette liberté de fixation des tarifs de détail ».
Or, depuis le dimanche 15 janvier 2023, les abonnés des opérateurs Moov Africa Niger, Zamani Telecoms et Airtel Niger ont constaté une hausse des tarifs sur les appels, les SMS et le data.
Selon les opérateurs cette hausse des tarifs se base sur la décision N°015/ARCEP/CNRCEP/DG/22 du 31 août 2022, fixant les conditions et modalités applicables aux offres de détail des opérateurs de téléphonie.
Pour Mme Béty Aichatou Habibou Oumani « La fixation de ces tarifs planchers vise à éviter la pratique du dumping observée chez certains opérateurs et éloigner le risque de banqueroute qui guette le secteur dont plus de la moitié des opérateurs présentent des résultats négatifs selon les états financiers certifiés par des commissaires aux comptes agréés ».
Au terme de cette décision, l’ARCEP fixe les tarifs planchers à 2 FCFA/SMS, 7,7 FCFA/MIN de communication et 1000 FCFA/GO pour les opérateurs non dominants (MOOV et Niger Télécoms) et 2,3 FCFA/SMS, 8,5 FCFA/MIN de communication et 1100 FCFA/GO pour les opérateurs dominants (AIRTEL et ZAMANI).
Cependant « l’ARCEP estime que cette décision ne doit pas constituer d’alibi par les opérateurs pour augmenter les tarifs », a averti la Présidente du CNRCEP.
Après cette mise au point, les opérateurs de téléphonie du Niger se sont engagés à revoir la nouvelle grille tarifaire des appels, sms et internet qu’ils ont adoptée, depuis le dimanche 15 janvier 2023, suite à une ‘’incompréhension’’ d’une décision du régulateur, ont-ils annoncé.
Cette volonté de révision a été rendue publique à la suite d’une réunion tenue ce lundi 16 janvier 2023 entre l’autorité de régulation des communications électroniques et de la poste (ARCEP- gouvernementale), les représentants du ministère des télécommunications et les représentants des opérateurs de téléphonie au Niger.
Pour le Directeur général d’Airtel Niger, M. Abdellatif Bouziani, l’adoption, par les opérateurs, des nouvelles tarifications a été faite dans l’incompréhension d’une décision de l’ARCEP en date du 31 août 2022.
« Tous les opérateurs étaient unanimes que c’était juste une question d’incompréhension d’une décision qui a été prise il y a six mois, depuis le mois d’août [2022] », a déclaré M. Bouziani à la fin de la réunion.
Selon le responsable d’Airtel Niger, la décision d’ARCEP a été prise « pour revoir un peu les tarifs et faire le ménage dans le marché des télécommunications, pour permettre à tous d’avoir un meilleur service de qualité et offrir les meilleurs tarifs les plus adaptés que tous les opérateurs sont en train d’offrir et permettre aux opérateurs de pouvoir survivre et continuer à investir, à offrir la meilleure qualité de service possible à travers le territoire national ».
Par conséquent, a indiqué Abdoullatif Bouziani, « aujourd’hui, on s’est tous mis d’accord pour revenir, que chacun va revenir vers ses équipes pour revoir cette décision et voir comment l’adapter pour être plus près de la décision qui a été prise par le pouvoir public (…) pour offrir les meilleurs tarifs et avec aussi une meilleure qualité le plus tôt possible ».
Pour rappel, c’est à travers la décision n°015/ARCEP/CNRCE/DG/22 du 31 Août 2022, que l’ARCEP a fixé de nouveaux tarifs planchers pour les offres de voix ; des SMS, mais aussi des datas (internet).
Il faut agir vite et surtout répondre aux préoccupations du Président de la République, Chef de l’Etat, Mohamed Bazoum qui veut voir au Niger l’éclosion des télécommunications de bonne qualité et à moindre coût.
Il faut également souligner que les utilisateurs de téléphonie mobile, échaudés par la soudaine augmentation ‘’démesurée’’ des tarifs téléphoniques sur les appels, les SMS et l’accès à l’internet par les compagnies téléphoniques au Niger sont aux aguets et prêts à en découdre s’il le faut avec les compagnies téléphoniques.
Par Tamtaminfo News