Dans une déclaration de presse rendue publique, ce mercredi, 18 janvier 2023, le Syndicat Autonome des Magistrats du Niger (SAMAN) condamne la déclaration du Président de la République lorsqu’il disait avoir ordonné au Procureur de la République de donner suite avec diligence aux dossiers à lui transmis par la HALCIA. Pour le SAMAN, le Procureur de la République, n’étant pas légalement l’interlocuteur du Président de la République, ne saurait recevoir des instructions du chef de l’etat.
Pour le Syndicat des magistrats du Niger, une lutte véritable contre la corruption passe nécessairement par une séparation effective des pouvoirs se caractérisant par :
- l’adoption de la nouvelle loi sur le Conseil Supérieur de la Magistrature dans le sens d’extirper de sa composition les représentants des pouvoirs exécutif et Législatif ;
- l’adoption d’un plan de carrière des magistrats définissant des critères objectifs et transparents de nomination, d’affectation et de promotion des magistrats ;
- la réforme du statut des magistrats du parquet pour qu’ils soient plus indépendants vis-à-vis du pouvoir exécutif dans l’exercice de leur fonction.
Le SAMAN exige, d’une part, la transmission, sans délai aux juridictions compétentes, des différents rapports de la Cour des comptes, de la HALCIA, des Inspections d’Etat et des finances faisant cas des malversations financières et de détournement de deniers publics et, d’autre part, la levée de tous les obstacles juridiques et judiciaires liés à la poursuite contre les parlementaires et les membres du gouvernement.
Tout en marquant sa volonté inébranlable à lutter contre la corruption, le SAMAN rassure l’opinion quant à son engagement ferme à se dresser contre toute entreprise de fragilisation de l’institution judiciaire.