La France, ses partenaires européens et le Canada ont annoncé ce jeudi, 17 février 2022, le retrait de leurs militaires du Mali du fait de la dégradation des relations avec la junte militaire au pouvoir à Bamako. En effet, ces militaires sont au Mali dans le cadre de la lutte contre le terrorisme à travers les forces Barkhane et Takuba. La déclaration conjointe rendue publique à cet effet précise que, selon une déclaration conjointe. “Les conditions politiques, opérationnelles et juridiques ne sont plus réunies” et les pays ont décidé “le retrait coordonné” du Mali, tout en assurant de leur “volonté de rester engagés dans la région” du Sahel en proie à la contagion jihadiste.
Cette décision intervenait suite à une réunion qui a regroupé à l’Elysée, autour du Président Français, le Président du Sénégal, Président en exercice de l’UA, le Président du Ghana également président en exercice de la CEDEAO, les Présidents du Niger, du Tchad et de la Mauritanie, ainsi que du Président du Conseil Européen.
Le bras de fer entre la France et les autorités maliennes se solde, donc, par ce retrait des militaires des forces barkhane et Takuba du Mali. Ainsi, la junte militaire malienne est seule face à sa responsabilité de défendre l’intégrité territoriale du Mali, d’assurer la sécurité aux Maliens et de lutter contre les terroristes qui occupent une large portion du territoire.
Les questions que l’on se pose sont :
- comment est ce que le colonel Assimi Goita et ses mercenaires russes de Wagner vont ils s’y prendre pour empêcher aux djihadistes de s’emparer totalement du territoire malien ?
- quel est l’avenir des relations entre Bamako et Paris ?
- Quel sort sera réservé à la Minusma et aux autres forces du G8 Sahel ?
- quelles seront les conséquences du redéploiement de ces forces étrangères au Niger ?
Les réponses à ces questions paraissent d’autant plus importantes que toute intervention militaire des forces occidentales et de leurs alliées africaines nécessiterait une autorisation des autorités actuelles maliennes et cela ne semble pas être évident dans le contexte actuel. Et le fait que la relation est tellement dégradée entre les autorités françaises et maliennes complique davantage l’unité d’actions à même de contenir les terroristes qui sont, principalement, basés au Mali. Alors comment se fera la coordination et le mode opératoire de la lutte contre le terrorisme dans ces conditions ?
Le redéploiement des forces occidentales au Niger et la lutte contre le terrorisme exigent un minimum de coopération avec les autorités maliennes afin de produire des résultats probants et du coup il va falloir dissiper la tension inutile entre la France, le Mali et la CEDEAO si tant est que l’on voudrait que la lutte contre le terrorisme porte ses fruits. Il est donc grand temps que la diplomatie reprend ses droits afin que les conditions soient favorables à une lutte efficace contre le terrorisme. La communauté internationale (ONU) a la responsabilité d’entreprendre une médiation entre les protagonistes (Mali, France, CEDEAO) afin d’épargner le sahel et le golfe de Guinée d’un embrasement terroriste préjudiciable à la paix et à la sécurité internationales.