Comme dirait le philosophe « to be or not to … » , le Président BAZOUM Mohamed n’a d’autre choix que d’avancer vite mais bien, au regard de l’Héritage impressionnant laissé par l’ancien Président , et au regard également des grandes attentes placées en lui par ses Concitoyens , synthétisées dan son Programme de Campagne. « Consolider et Avancer » .
A quelques coudées de la ligne des 100 premiers jours de son accession à la Présidence de la République , on observe une déferlante de commentaires dans l’Opinion Publique , soit pour tenter de déceler une rupture de gouvernance d’avec celle de son Prédécesseur , soit pour dire qu’il s’agit plus « d’effets de com . » ou de bonnes intentions , que des « Actes concrets » .
Il y a dans la première catégorie, des Concitoyens qui ont assurément un objectif politique, à savoir tenter de mettre en conflit le Président BAZOUM Mohamed et son Prédécesseur. L’argumentaire bâti autour d’une opposition presque frontale, d’une méthode de Gouvernance BAZOUM Mohamed ( MG-MB) , à la Gouvernance de M. Issoufou Mahamadou, est déconstructif parce portant par essence des germes qui pourraient fragiliser la stabilité politique , et la sauvegarde durable des acquis .
Plus sérieusement il est fondamentalement inexact. Le Programme Acte 3 de la Renaissance, Consolider et Avancer ne saurait être une négation des Programmes fondateurs( Acte1 et Acte 2) .
Toutefois force est de reconnaitre , qu’il se trouve également des personnes de bonne foi , cherchant à déceler dans l’action publique du Président BAZOUM Mohamed , une méthode de Gouvernance différente de celle de son Prédécesseur, une démarche avec une empreinte BAZOUM Mohamed , ou un référent Bazoum de Gouvernance.
Pour cette sous-catégorie d’opinions publiques de bonne foi, il y a un besoin de mise à niveau sur la bonne compréhension des nuances entre les Méthodes de Gouvernance.
Pour ce faire il suffit simplement de leur faire internaliser la signification réelle du slogan d’appel de la campagne du Président BAZOUM Mohamed : « Consolider et avancer », notamment la dialectique entre les dimensions diachronique et synchronique de la Vision.
En effet, le concept « générique » de RENAISSANCE est moins complexe dans son acception que celui de CONSOLIDER et AVANCER, qui en est un continuum politico-culturel intelligent.
Dans le cadre de cette Réflexion nous nous concentrerons sur le fétichisme de 100 premiers jours de la Gouvernance du Président BAZOUM Mohamed.
En 100 Jours que pourrait-on raisonnablement et objectivement faire de plus que ce qui est en cours ? Devrait-on déjà voir des infrastructures surgir de terre ? Une nouvelle ville Niamey Niala 2 ? Des augmentations de salaires ? Des recrutements tous azimuts, des unités industrielles nouvelles installées ? Des écoles rafraîchies au plan de l’équipement et renforcer en capacités homologuées d’accueil ? Des concitoyens sans Stress sécuritaire ou de la pandémie ? Une conscience de citoyenneté prospective dominante ?
Tout cela est-il possible en 100 jours ?
Nous sommes sûrs que le bon sens conduirait à répondre par la négative.
C’est pourquoi il convient de relativiser le Fétichisme des 100 jours. Cela s’impose pour des raisons objectives que nous tenterons de mettre en exergue dans la suite de notre propos.
En effet, il est important de ne pas confondre vitesse et précipitation, en risquant une analyste simpliste de la praxis de Gouvernance en cours, par le Président Bazoum Mohamed .
La Réflexion que nous nous proposons de conduire sera organisée autour points suivants :
- Les spécifiés différentielles du contexte inédit de l’alternance démocratique
- Les raisons d’espérer
- Des Spécificités du contexte de l’alternance politique
Le Président BAZOUM Mohamed accède au pouvoir dans un contexte de passation démocratique du pouvoir, d’alternance démocratique, la première alternance démocratique au Niger. Il hérite de l’existence d’acquis multiformes notamment avec une densité remarquable au plan des infrastructures (de modernisation des villes, des plateaux techniques sanitaires, de l’amélioration de la production d’énergie, de la réalisation des routes, de pénétration des Nouvelles Technologie de la Communication) .
Une infrastructure colossale a été réalisée, mais en déphasage avec la superstructure indispensable qui devrait la compléter. Cette superstructure qui est l’ensemble des valeurs socio-culturelles, et de comportements, malgré la priorité accordée à la Renaissance Culturelle dans les Programmes antérieurs, n’a pu être constituée, au point d’avoir un impact majeur sur la dynamique sociale.
Les contre-valeurs sont encore solidement installées dans les pratiques sociales tant des Institutions publiques, que des acteurs sociaux privés : corruption, népotisme, affairisme des agents de l’Etat, gain facile, vacance des valeurs fondamentales de construction citoyenne, etc.
Par conséquent, plus que jamais, c’est une superstructure dynamisante et complémentaire de l’action publique d’investissement dans les infrastructures, qui doit être graduellement mise en orbite.
Ce n’est pas un travail aisé tant cela va contrarier de gros intérêts, et bousculer des habitudes anti-progrès. La création d’une superstructure appropriée est une condition sine qua non pour espérer consolider les acquis, et évoluer résolument vers une émergence bien installée du pays.
C’est ainsi que nous comprenons, par exemple, la priorité des priorités donnée par le Président BAZOUM Mohamed à la question de l’Education, la fabrique des bonnes valeurs indispensables à l’émergence d’une Citoyenneté constructive. Une citoyenne prospective, consciente de son Devenir, et donc capable de s’approprier les outils de transformation pour y parvenir.
Même si elle est bien conduite cette politique ne pourrait produire de résultats impactant, que sur les moyen et long termes. C’est pourquoi elle doit être couplée, à la lutte conte toutes les formes de Contre-valeurs, dans une démarche pédagogique susceptible d’obtenir un changement de comportements vis-à-vis de l’intérêt général, et l’émergence d’une Culture citoyenne de progrès.
Le fait de mettre la main à la pâte en convoquant ce que nous appelons « une Rencontre d’Appropriation Citoyenne RAC », sur la question prioritaire de l’éducation, ou avec l’ensemble de la Société civile, participe simplement d’une volonté d’impulser une dynamique vigoureuse de mobilisation citoyenne, indispensable pour espérer travailler sereinement sur les questions essentielles de développement.
Dans des Réflexions antérieures nous avons souligné des Valeurs fondamentales humaines et comportementales de l’Homme. Des Valeurs puisées de son éducation de nomade.
Tout homme étant le produit de son éducation, incontestablement, son action politique sera marquée de cette empreinte éducationnelle.
Les valeurs d’humanisme ou de fraternité, qu’il cultive à l’occasion, comme par exemple, en se rendant au domicile de Hama Amadou pour l’assurer de sa Compassion, ne font pas ombrage aux qualités d’homme d’Etat forgées dans la lutte et la gestion des affaires publiques. Dans son Discours immédiatement après la proclamation des résultats par la CENI, il a affirmé « je suis prêt… », et a tenu à ajuster les choses , en soulignant qu’il faut tirer également les Leçons des échecs de la Gouvernance antérieure.
Donc dans la Vision de l’Homme, l’alternance politique veut dire combattre plus résolument les contre-valeurs pour espérer avancer, et consolider les acquis, c’est à dire les réalisations ayant apporté de la valeur ajoutée sociale
ou économique incontestable .
En raison de son passé de syndicaliste engagé, et de la conscience qu’il a de l’importance de l’adhésion du maximum de personnes, pour réussir un combat (syndical ou politique) , le Président BAZOUM Mohamed , ne peut s’empêcher de recourir à ces principes de gestion et de mobilisation.
N’a-t-il pas planté le décors en promettant de solder le contentieux avec une « frange » de la Société civile ? Ce qu’il a déjà mis en route par la convocation d’une rencontre avec l’ensemble des Acteurs de la Société civile.
Que l’on qualifie cette méthode de gestion inclusive des Affaires publiques, ou de démocratie participative, elle donne des Résultats en termes d’une meilleure compréhension par les concitoyens des enjeux, et surtout en terme d’une appropriation par ces derniers des propositions du Programmes, pour en faire des boussoles pour leurs propres Programmes. Ce qui également facilite leur réévaluation ex-post .
Si cela parfait relever d’une culture propre au nouveau Locataire du Palais, celle d’aller à la rencontre des acteurs et des bénéficiaires de son offre politique, il n’en demeure pas moins, que cette façon de conduire l’action politique tient à un principe de gestion des hommes et programmes, qui est particulièrement efficace.
Nous avons synthétisé l’ensemble des principes constitutifs de cette approche, dans un concept que nous avons identifié depuis un certain temps : c’est celui de Rencontre d’Appropriation Citoyenne les RAC. Nous avons identifié un autre concept complémentaire, tout aussi efficace, celui de Rencontres d’Evaluation Citoyenne les REC.
Le Président BAZOUM Mohamed doit s’investir dans une démarche résolue et systématique de RAC / REC, pour obtenir de façon plus motivée l’adhésion des bénéficiaires de son offre politique.
En effet, les populations deviennent de ce fait les Acteurs motivés de promotion des changements de comportement souhaités. Ils deviennent également les fervents défenseurs des Projets et des Réalisations.
Avec une telle approche, on est sûr de consolider et d’avancer, parce qu’une superstructure se crée graduellement pour accompagner l’infrastructure.
- Des raisons d’espérer
Dès ces premiers pas, le nouveau Président a donné des signes qui rassurent quant à sa capacité de gérer les affaires de l’Etat, prendre en charge la Destinée du pays à sa façon et selon son rythme.
Encore une fois, il démontre qu’il ne s’agit pas d’une course de vitesse, mais une course de fond, course à laquelle il est rompu au regard de son parcours politique.
Les Rencontres d’Appropriation citoyenne ( RAC ) en direction des Acteurs de l’éducation nationale, et de la Société civile, ont eu un impact bienfaisant sur la posture des uns et des autres à l’égard de la gestion des affaires de l’Etat. Un Responsable d’une importante Centrale syndicale qualifié le contexte d’écoute et de partage créé par le Président BAZOUM, d’une ère de décrispation en cours d’installation.
En réalité c’est uniquement le mode d’approche ou de solutionne ment des questions sociales qui a changé. Tout en respectant le rôle entier du Gouvernement, premier Responsable l’action du Gouvernement, le Président BAZOUM Mohomed introduit un facteur de dynamisation des affaires susceptibles d’impacter positivement sur l’attitude des concitoyens vis-à-vis de la politique et de la chose publique.
En essayant de faire en sorte que les uns et les autres s’approprient davantage sa Vision, et les programmes prévus pour sa réalisation, le Président BAZOUM Mohamed crée les conditions d’une mobilisation du maximum d’énergie sociale, pour avancer sereinement et sûrement.
La consolidation présuppose une bonne évaluation des Réalisations pour en extraire les déficiences et autres déficits à combler, ou les correctifs nécessaires à apporter.
Or, qui mieux que les populations ou les bénéficiaires des programmes et projets, peuvent conduire avec l’objectivité et l’efficience nécessaire un tel exercice. La démarche permet de quitter les cercles technico administratifs routiniers pour aller au plus prêt des Concitoyens, et apporter les bonnes réponses aux problèmes de développement.
La Consolidation des Acquis se trouve de ce fait conduite de façon pertinente puisse qu’ayant reçu la validation des bénéficiaires.
L’exercice de la démultiplication des RAC à tous les niveaux de décision serait fort bénéfique, et permettrait d’économiser des ressources financières, en mettant fin aux nombreuses tournées parfois dites de contact, ou d’évaluation.
Du niveau central au niveau décentralisé il faut encourager les RAC, transmettre leurs conclusions au Gouvernement.
Pour illustrer nos propos sur l’inefficacité de la gestion traditionnelle des affaires publiques un exemple probant conduisant à la routine et au gaspillage de ressources, il suffit de se pencher sur le comportement des nouveaux Ministres. C’est routinier, illogiques et coûteux.
La plupart par routine de retrouvent à mettre 100 jours, pour aller visiter des services et autres administrations liés à leur Département ministériel, juste pour soit disant connaitre les problèmes de agents. Quid des Programmes à implémenter sans attendre au regard de la DPG ? Quid de la prise en compte des attentes pressantes des Administrés ?
C’est pour toutes ces raisons, que nous pensons que le Président BAZOUM Mohamed doit modéliser la démarche RAC / REC , la faire internaliser par tous les Strates décisionnels de l’Administration, pour espérer constituer graduellement, mais sûrement cette superstructure qui rendra la politique infrastructurelle plus efficiente