Nous avons l’impression que la direction générale du trésor et de la comptabilité publique, la CARENI et certains soit disant représentants des retraités, jouent avec la conscience des innocents retraités.
N’oubliez pas que parmi ces retraités beaucoup avaient géré le fond national de la retraite avec tacts et discernement.
Ils connaissent bien la procédure.
Pensez-vous pouvoir traiter 38 000 dossiers des retraités et émettre des nouveaux titres de pensions en 15 jours ?
Nous pensons que techniquement ce n’est pas possible.
Selon les dispositions du décret 2023-244/PRN/MFP/R du 9 mars 2023, portant approbation des statuts de la CARENI, les opérations des recettes et de dépenses ainsi que la responsabilité financière obéissent au régime fixé par les textes en matière de la comptabilité notamment le plan comptable OHADA et le plan comptable CIRES.
Jusqu’à la date d’aujourd’hui ce texte n’est pas appliqué.
Depuis 2023, la CARENI devrait appliquer les règles de la comptabilité privée et les normes de la conférence interafricaine de prévoyance sociale ( la CIPRES).
Les dites règles n’ont jamais été appliquées.
Le décret N°2022-745 portant organisation des régimes de retraite , n’a jamais été respecté dans son intégralité par les services des ministères , des finances et de la fonction publique.
Les dispositions du décret N°2023-343 portant la transformation de la CARENI en un établissement public de prévoyance sociale, des retraites, au Niger, n’ont pas été respectées.
Les retraités de la fonction publique méritent des explications sur les non respect des textes qui reglementent la retraite de la fonction publique au Niger car le fonds national de la retraite est alimenté par les cotisations des agents de la fonction publique et leur employeurs pour leur permettre de bien jouir de leurs pensions de la retraite et autres avantages prévus par les textes.
Le fond national de la retraite, c’est l’argent des retraités.
Nous ne comprenons pas les précipitations avec lesquelles la CARENI et certains soit disant défenseurs des retraités cherchent à appliquer l’article 47 du décret portant régime des retraites sans discernement.
Il y aurait risque , d’une part, d’être accusé de chercher à créer du désordre comme par le passé récent et d’autre part, de divertir les retraités de la fonction et cacher ainsi aux plus hautes autorités, l’incompétence de certains agents publics qu’on cherche à protéger.
En effet, le régime de la retraite de la fonction publique a été réformé et numérisé il y a deux ans.
Par conséquent, avec la numérisation de la gestion des dossiers de la retraite, il n’est pas nécessaire d’exiger des photos physiques des 38 000 retraités pour émettre des nouveaux titres de pensions, les anciens carnets de pensions existent, les fiches A et B comportent toutes les informations nécessaires sur les retraités.
À partir des photos fournies, des données informatisées dans le cadre de la réforme de l’année dernière, les services informatiques peuvent procéder à l’émission des nouveaux titres des pensions sans interrompre les paiements des pensions, sans porter préjudice aux innocents retraités de la fonction publique qui ne sont pas responsables du retard pris dans l’application de la réforme et de perte de certaines données.
Au lieu de continuer à appliquer la réforme, parallèlement à l’exécution de la procédure de paiement des pensions, les agents chargés de la gestion des pensions des retraites ont opté pour la facilité qui consiste à interrompre la procédure de paiement des pensions pour nuire aux innocents retraités et créer la chienlit à l’instar de l’année où il été empêché aux cadres initiés de bien conduire la réforme pour des raisons politiciennes .
À notre humble avis il n’est pas possible d’émettre dans un délais de 15 jours des nouveaux titres de pensions à 38 000 retraités de la fonction.
La mise en œuvre de la réforme doit se poursuivre parallèlement à l’exécution des dépenses relatives aux pensions jusqu’aux termes, méthodiquement bien conduite de la dite réforme .
À notre humble avis il y a lieu de prendre le temps qu’il faut et remettre le travail aux professionnels de la chose .Ce communiqué de la CARENI s’ il est appliqué , il risquerait de faire vivre la même pagaille , la même souffrance que l’année dernière aux retraités de la fonction publique.
Ce n’est pas normal, cette manière de faire. Les retraités de la fonction publique méritent respects et considérations.
Ceux qui sont actuellement en activité ne doivent pas oublier qu’ils seront eux aussi des futurs retraités et qu’ils recolteront ce qu’il ont sémé.
La réforme doit être conduite par des cadres aguerris dans le respect des retraités et des normes établies.
C’est le Niger qui gagne !
Par Issoufou BOUBACAR KADO MAGAGI.