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Durée des Transitions Politiques dans la Confédération des États du Sahel : Réflexions sur les Leçons à Tirer et les Perspectives d’Avenir

Durée des Transitions Politiques dans la Confédération des États du Sahel : Réflexions sur les Leçons à Tirer et les Perspectives d’Avenir

Les États de la confédération des États du Sahel ont été marqués par plusieurs transitions politiques dirigées par les militaires durant plusieurs années.
Il faut se rappeler très succinctement la situation sociopolitique qu’avait connue chaque pays membre de l’AES, le Mali, le Burkina Faso et le Niger, avant de donner notre humble avis sur ce qui devrait normalement se dessiner .

1/ Au Mali :
Le Mali avait connu cinq transitions politiques, le premier coup d’Etat était intervenu , en 1968, le deuxième en 1991, le troisième en 2012, le quatrième en 2020 et le cinquième en 2021 .

Les élections prévues le 27 février 2022 ont été reportées au 24 février 2024, puis reportées en 2025 à une date ultérieure.

2/ Au Burkina Faso :
Le Burkina Faso a connu sept changements anticonstitutionels donc sept périodes de transitions politiques dirigées par les militaires. En effet, le premier coup d’Etat était intervenu en 1966, le deuxième en 1980, le troisième en 1983,le quatrième en 1987 avec l’assassinat du président Thomas Sankara, paix à son âme, le cinquième , en octobre 2014, un soulèvement populaire avait renversé le régime du capitaine Blaise Compaoré qui voulait briguer un cinquième mandat en violation de l’article 37 de la constitution qui limite le nombre des mandats, le sixième , en janvier 2022 et le septième en septembre 2022.

3/ Au Niger :
Le premier coup d’Etat est intervenu le 15 avril 1974, il n’ y avait eu aucune contestation extérieure des grandes puissances mondiales, la CEDEAO n’existait pas , le coup d’Etat avait l’aval de la France.
Le deuxième coup d’Etat était intervenu en 1996, suite à une crise sociopolitique au sommet de l’Etat.
Le troisième coup d’Etat est intervenu en 1999, il s’était soldé par l’assassinat du Président , le général, Ibrahim BARE MAINASSARA, paix à son âme, par le chef de sa grande présidentielle. En effet le président, le général, Ibrahim Baré Mainassara tenait à la souveraineté du Niger sur ses matières premières, il avait beaucoup d’ambitions pour le Niger, les grands pilleurs des richesses africaines avec la complicité des larbins locaux avaient eu raison de son régime .
Le quatrième coup d’Etat était intervenu en 2010, ce coup avait aussi l’aval de la France et de ses alliés car le Président Mamadou TANDJA avait opté pour une politique de la souveraineté du Niger sur ses matières premières, ce qui ne plaisait pas à la France néo-imperialiste et néo-colonialiste et ses alliés dans les pillages des ressources naturelles du Niger.
En fin le cinquième coup d’Etat est intervenu le 26 juillet 2023, suite une crise sécuritaire et sociopolitique qui se profilait à l’horizon. Ce coup d’Etat échappe aux contrôles des puissances mondiales néocolonisatrices et néo-imperialistes.

Tous ces coup d’Etat intervenus dans les pays de la confédération des États du Sahel pendant la période qui précède les années, 2020/ 2023, étaient marqués par des périodes de transitions politiques dont la moyenne de la durée varie entre neuf mois à quinze mois, à l’exception du régime d’exception du Niger qui avait duré pendant treize ans avant de transiter vers le parti Etat, la deuxième république dirigée par le général Ali Chaibou, qui avait duré de 10 novembre 1987 au 16 avril 1993, c’est à dire 5 ans, 5 mois et 6 jours .

Il faudrait retenir que le président Ali Chaibou avait fait voter par référendum la constitution de la 2ème république.

De 1960 à nos jours le Niger a connu sept constitutions donc sept républiques .

4/ Les caractéristiques actuelles des États de la confédération des États du Sahel :

Les changements anticonstitutionels intervenus dans les dits pays échappent aux grandes puissances mondiales néo-colonisatrices et néo-imperialistes notamment la France qui considère la région de Liptako Gourma comme sa chose . D’où les difficultés que rencontrent les dits États.
Ces pays ne font plus partie de la CEDEAO, par conséquent, ils ne sont plus concernés par les résolutions de la CEDEAO sur la bonne gouvernance, qui ne sont d’ailleurs jamais respectées par certains chefs d’Etat chevaux de troie de la France.

Les pays membres de la confédération des États du Sahel, se devraient d’adopter une période de transition dont la durée sera harmonisée et commune à tous les États membres.

Au Mali les élections générales constitutionnelles étaient prévues pour le 27 février 2022, puis reportées au 24 février 2024, ensuite reportées pour 2025. Pour le moment aucune indication précise ne donne la date précise de l’organisation des élections générales constitutionnelles, mais selon les dispositions de la loi de finances pour l’année budgétaire 2025, l’allocation des crédits budgétaires a été prévue pour l’organisation des élections générales constitutionnelles et démocratiques au titre de l’année 2025.

Au Burkina Faso, la durée de la transition avait été fixée à cinq ans à compter du 2 juillet 2024. Mais le pouvoir politique n’a jusqu’ici pas arrêté la date exacte de l’organisation des élections générales constitutionnelles et démocratiques.
Les assises nationales ont décidé que le chef d’Etat du Burkina Faso prend le titre du président de la république. Le président de la république, le président du conseil législatif de la transition et le premier ministre peuvent se présenter aux élections générales constitutionnelles, ce qui n’est pas le cas dans le régime imposé par la CEDEAO.

Voilà très brièvement présentée la situation des transitions politiques au Mali et au Burkina Faso , au Niger les assises sont convoquées du 15 au 19 février 2025 pour statuer sur la transition politique.

Au Niger la première orientation donnée par le président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, ( le CNSP), le général Abdourahamane Tiani, était que la transition politique ne devrait pas dépasser trois ans mais avec la création de la confédération des États du Sahel, cette orientation a changé , la durée de la période des régimes des transitions politiques se devrait d’être harmonisée et uniforme dans tous les États membres de la confédération des États du Sahel.
Les textes réglementaires, les chartes des transitions, les constitutions, normalement se devraient d’être harmonisés et uniformes.
Pour le cas de la durée de la transition politique au Niger, les textes règlementaires , la charte de la transition et la constitution, doivent être conformes aux textes qui régissent les transitions politiques au Burkina Faso et au Mali.

A notre humble avis la durée de la transition politique au Niger, la charte de la transition politique, la constitution et les textes réglementaires seront normalement conformes à ceux qui s’etaient dessinés dans les deux autres pays membres de la confédération des États du Sahel.
La durée de la transition politique au Niger ne peut normalement dépasser cinq ans avec pour conséquence à la fin de la transition politique l’organisation des élections générales constitutionnelles et démocratiques.
Le président de la transition politique, le président du conseil législatif de la transition et le premier ministre peuvent se présenter aux élections générales constitutionnelles et démocratiques , tel est le scénario qui pourrait se dessiner .

La nouvelle problématique qui se pose est-ce-que la culture démocratique au Niger permetrait-elle de donner un titre de président de la république à un chef d’Etat sans passer par les élections générales constitutionnelles et démocratiques ?
Le chefs d’Etat de régime de la transition se devrait de rester, président des organes de la transition et chef d’Etat.

C’est l’Afrique qui émerge !
C’est le Niger qui gagne !

Par Isssoufou BOUBACAR KADO MAGAGI.