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« Le pardon et la réconciliation auxquels nous appelons ne peuvent s’opposer aux aspirations légitimes des nigériens à la justice »…

« Le pardon et la réconciliation auxquels nous appelons ne peuvent s’opposer aux aspirations légitimes des nigériens à la justice »…

Devant un parterre d’officiels et de représentants des forces vives de la nation, le président de la République, le général d’armée, Abdourahamane Tiani a prononcé une importante allocution le mercredi 26 mars 2025, dans laquelle il s’est dit honoré de servir le Niger et ses intérêts. Il a mis en exergue, l’aboutissement d’un processus initié depuis son adresse à la Nation du 19 août 2023, moins d’un mois après le renversement d’un régime aux abois. Il a affirmé que la charte de la refondation marque un tournant historique dans la gouvernance du Niger en introduisant des mécanismes de consultation populaire et en garantissant un contrôle accru sur les ressources naturelles du pays.

« La charte que nous adoptons aujourd’hui s’inscrit dans la structuration de l’approche classique des textes constitutionnels. Elle organise les pouvoirs publics et pose les principes et valeurs de la refondation de notre République », a déclaré le chef de l’État nigérien.

Ce texte prévoit notamment un référendum obligatoire avant toute implantation de bases militaires étrangères sur le territoire national, ainsi que de nouvelles règles encadrant l’exploitation des ressources naturelles afin d’assurer qu’elles bénéficient en priorité au peuple nigérien.

Le général Tiani a insisté sur le poids des responsabilités qui lui incombent après sa promotion au grade de général d’armée. Il a exprimé son humilité face à cette distinction et réaffirmé sa détermination à servir le Niger avec intégrité.

« Je reçois cette distinction avec beaucoup d’humilité et de reconnaissance envers le Niger et son peuple. Cela implique non seulement des responsabilités au sein des forces de défense et de sécurité, mais aussi un encouragement à persévérer dans l’accomplissement de ma mission avec le soutien de tous les Nigériens », a-t-il déclaré.

Le chef de l’État nigérien a appelé ses compatriotes à un effort collectif pour bâtir un Niger souverain et prospère. Il a exhorté à la mobilisation de toutes les énergies pour relever les défis sécuritaires, économiques et sociaux auxquels le pays est confronté.

Appel à la réconciliation et à la justice

Dans son allocution, Abdourahamane Tiani a insisté sur la nécessité d’une réconciliation nationale fondée sur le pardon, mais sans impunité.

« Le pardon et la réconciliation auxquels nous appelons ne peuvent s’opposer aux aspirations légitimes des Nigériens à la justice. Il ne saurait y avoir véritablement pardon et réconciliation sans justice », a-t-il affirmé.

Il a rappelé que la transition mise en place depuis le 26 juillet 2023 fait face à des défis majeurs, citant notamment l’attaque meurtrière de Fambita, qui a coûté la vie à plusieurs Nigériens. Pour lui, ces épreuves exigent une unité sans faille et une détermination collective pour défendre la souveraineté nationale.

« Notre pays, depuis sa décision historique de prendre son destin en main, est confronté à une adversité violente. Plutôt que de nous perdre dans des divisions inutiles, nous devons mobiliser nos forces et faire front commun », a-t-il insisté.

Il a également réaffirmé l’engagement du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) à lutter contre la corruption et la mauvaise gestion de l’État, précisant que « ni chasse aux sorcières, ni impunité, ni protection politique » ne seront tolérées sous son régime.

Le président de la république, le général d’armée Abdourahamane Tiani a rassuré, le mercredi 26 mars 2025 que « le pardon et la réconciliation auxquels nous appelons ne peuvent s’opposer aux aspirations légitimes des nigériens à la justice ».
Le général Abdourahamane Tiani a rappelé que lors de la cérémonie de clôture des Assises Nationales le 20 février 2025, il s’est engagé après avoir pris connaissance de quelques-unes des recommandations fortes formulées par les participants à cette importante rencontre, à jouer pleinement sa participation en posant en ce qui le concerne les actes nécessaires pour leur donner une traduction concrète « en cela, j’entends accomplir mon devoir avec la claire conscience des intérêts supérieurs bien compris du Niger ».

Lors de cette cérémonie, le général Abdouramane Tiani a été élevé au grade de général d’Armée, une distinction qu’il reçoit avec beaucoup d’humilité et de reconnaissance envers le Niger et son peuple, « car je mesure que cela implique en termes non seulement de responsabilité dans notre grande famille de FDS, mais également d’encouragement à préserver dans l’accomplissement de ma mission au service du Niger avec le soutien de tous les Nigériens ».

« Soyez-en tous remerciés, et sachez que je tâcherai d’être à la hauteur de la confiance ainsi placée en moi », a-t-il indiqué.

S’agissant de la promulgation de la charte de la refondation intervenue lors de cette même cérémonie, le chef de l’Etat souligne qu’il mesure toute l’importance de cet acte qui consacre l’aboutissement d’un long processus populaire et inclusif commencé dès son adresse à la nation du 19 août 2023.
Le président de la république de préciser qu’il s’agit « véritablement d’impact politique et social qui prend en compte nos réalités et nos légitimes aspirations d’un nouveau départ pour un Niger, souverain et résolument engagé sur le chemin de son développement ».

Abdourahmane Tiani de faire savoir que la réalisation de cet objectif va nécessiter de chacun et de tous un effort assidu au travail, elle va aussi nécessiter une résilience à toute épreuve et d’importants sacrifices, elle va enfin nécessiter que tous les nigériens se retrouvent et regardent dans la même direction, celle de l’intérêt supérieur de la nation.

Après avoir rappelé que lors de la remise du rapport final des assises le lundi 10 mars 2025 , il avait évoqué la nécessité pour les nigériens de pardonner et se pardonner entre eux pour se débarrasser de ce boulet de la haine et de la rancœur qui tire le pays vers le bas et lui empêche de prendre son envole vers le progrès , le président de la république de réitérer cet appel « car je reste convaincu que c’est à cette condition que nous réussirons à libérer les énergies positives et le génie des nigériens » .

Le Chef de l’Etat a rassuré les nigériens que « le pardon et la réconciliation auxquels nous appelons ne peuvent s’opposer aux aspirations légitimes des nigériens à la justice, les deux approches sont plutôt nécessairement conciliables ».

Tout en affirmant que « notre intime conviction est qu’il ne saurait y avoir véritablement pardon et renonciation sans justice », le président de la république de faire comprendre « qu’aucune action humaine ne pourrait suffire pour réparer toutes les injustices subies par les nigériens du fait de nos égoïsmes, de la mauvaise gestion de l’État et de l’ingérence de certaines puissances étrangères dans nos affaires intérieures ».

Aussi, le président Tiani a réitéré son engagement solennel à toujours œuvrer pour le pardon et la conciliation entre nigériens, pour l’unité, pour la justice et la reddition des comptes dans la gestion des affaires publiques.

« Il n’y aura sous le régime du CNSP ni chasse au sorcier, ni impunité, ni protection politique offerte à un quelconque nigérien face à la justice ou la Commission de lutte contre la Délinquance Economique Financière et Fiscale (ColDeff) que nous devons tous soutenir en lieu et place de critiques stériles dont elles font souvent l’objet », a -t-il dit.

Auparavant le ministre d’état en charge de la défense nationale,le général de division Salifou modi a brossé la carrière militaire exceptionnelle du président de la République avant de lui mettre les galons, le consacrant général d’armée.

Dans son allocution, il a indiqué que “l’homme du 26 juillet 2023, ce soldat aux multiples mérites, à l’occasion de cette cérémonie d’Elévation au grade de Général d’Armée.

En effet, si la cérémonie qui nous réunit ce jour, constitue la première étape dans la mise en œuvre des conclusions issues des Assises nationales de la refondation, conformément aux engagements pris par le Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie de jouer sa partition et de répondre aux aspirations du peuple, elle est aussi pour nous, la consécration d’un combattant.

d’un homme d’honneur. Nous nous devons donc de
célébrer avec toute la solennité requise notre frère d’arme dont les faits d’armes sont indiscutables.

Aujourd’hui, homme d’état, il a eu avant ce saut dans
l’histoire, une vie tout aussi remarquable au sein des
Forces Armées Nigériennes, comme chef militaire
rigoureux, humble et pragmatique.

Le héros national que nous célébrons, en ce jour chargé
de symboles, est né à Toukounous (Filingué) où il
fréquenta l’école primaire et le Collège d’Enseignement
Général puis les lycées Issa Korombé et Kassey à
Niamey, avant d’intégrer les Forces Armées Nigériennes
comme engagé volontaire en 1984.

Très vite remarqué par la hiérarchie pour son sérieux et
sa rigueur militaire, Il fut sélectionné et mis en route sur
Thiès au Sénégal d’où, aprés de brillantes études à
l’Ecole Nationale des Officiers d’Active, il sorti sous-
lieutenant, le 1 octobre 1991.

Il entama alors, une longue et exaltante carrière d’officier d’active, effectua plusieurs autres stages et formations à l’étranger, tous couronnés de succés. Il effectua, entre autres, le Cours des Capitaines à l’Ecole Royale d’Infanterie de Benguérir (Maroc), le Cours d’Etat-major à Koulikoro au Mali et le Cours sur la Sécurité Internationale au College of International Security Affairs Fort Mc Nair à Washington.

Nanti de toutes ces qualifications, après avoir partagé son savoir et son savoir-faire, comme instructeurs dans les centres d’instruction de Tondibiah et d’Agadez, il a servi dans plusieurs unités des Forces Armées Nigériennes.

Ainsi, de 1993 à 2011, il exerça tous les commandements de Lieutenant chef de section d’infanterie à commandant de Zone de Défense en servant dans les garnisons de Niamey-Tondibiah, Agadez, N’gourti, N’guigmi, Dirkou et Zinder.

Dans la même période, il fut déployé à plusieurs
reprises dans les opérations nationales de lutte contre
l’insécurité dans l’Aïr (Tingalene) et dans le lac Tchad.

Il occupa, dans le même temps, plusieurs fonctions de haut niveau dans les états-majors notamment dans les structures en charge de la planification et de la conduite des opérations.

Mais, son parcours professionnel ne s’est pas limité aux théâtres nationaux, il a brillamment été engagé dans
plusieurs missions extérieures dont la Mission de la CEDEAO en République de côte d’ivoire (MICECI) puis l’Opération des Nations Unies en République de Côte d’Ivoire (ONUCI) à la tête du bataillon nigérien,
contribuant ainsi à mettre un terme à la crise ivoirienne de l’époque, la Mission de l’Organisation des Nations Unies au Congo (MONUC) où il a particulièrement été engagé dans le processus de Désarmement-Démobilisation-Réintégration-Réinsertion (DDRR), la Mission des Nations Unies au Darfour (MINUAD) et enfin, la Force Multinationale Mixte (FMM) de la Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT) où il commanda le Contingent nigérien basé à Bagga au Nigeria, ayant contribué à circonscrire l’insécurité dans la région.

Tous ces engagements ont été reconnus par la nation qui a récompensé les qualités intrinsèques d’un soldat dévoué, connu dans les rangs des Forces Armées Nigériennes pour son sens élevé du devoir, sa probité et sa dignité.

A partir de 2011, il commanda la Garde Présidentielle jusqu’au 26 juillet 2023, où le destin le propulsa à la tête
du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie.
Comme vous venez de le voir, le soldat et l’homme d’état auquel nous rendons hommage aujourd’hui, s’est construit un parcours exceptionnel fait de dévouement, de sacrifice, d’élévation d’esprit, de courage et de patriotisme. Ce n’est donc pas le fait du hasard si le Général Abdourahamane Tiani fait aujourd’hui l’unanimité au sein de nos populations qui lui ont témoigné cette reconnaissance à travers une première historique d’élever elles-mêmes, sans intermédiaire, un officier de leur armée au grade supérieur et de surcroit, au grade le plus élevé.

Au-delà du caractère historique et exceptionnel de cet acte, il y a là, la claire incarnation du lien, de la symbiose entre un homme et son peuple.

Nous saisissons l’occasion également pour réitérer au Chef Suprême des Armées notre disponibilité et notre engagement plein et entier à vous accompagner dans l’œuvre gigantesque de refondation que le peuple vous a confiée.

Ce jour particulier du 26 mars 2025, coïncidant avec les
préparatifs de la 27eme nuit du mois de ramadan, sera
désormais gravé en lettre d’or dans les annales de
l’histoire militaire et de l’histoire de notre pays tout court.

La cérémonie a également enregistré l’intervention du ministre d’Etat en charge de l’intérieur, le général de brigade Mohamed Toumba.