Après la brouille diplomatique survenue l’année dernière, Niamey et Bruxelles tentent de renouer le dialogue.
C’est ainsi que le premier ministre Lamine zeine a accordé une audience au nouveau haut représentant de l’union européenne pour le Sahel.
Le nouveau représentant spécial de l’Union européenne pour le Sahel, João Cravinho, s’est entretenu lundi avec le Premier ministre Lamine zeine, après plusieurs mois de tensions diplomatiques entre Bruxelles et Niamey.
La visite à Niamey du nouveau représentant spécial de l’UE pour le Sahel, João Cravinho, rapportée par Télé Sahel, marque une première tentative de rapprochement après la crise diplomatique qui a culminé en novembre avec le départ de l’ambassadeur européen.
Reçu lundi par le Premier ministre nigérien Ali Mahaman Lamine Zeine, le diplomate européen a évoqué « de grandes opportunités pour le futur » et insisté sur la nécessité d’une « compréhension mutuelle ». Un changement de ton notable après les vives tensions qui ont secoué les relations entre Bruxelles et Niamey.
En novembre dernier, le Niger avait en effet réclamé le départ de l’ambassadeur de l’UE, Salvador Pinto Da França, au lendemain de son rappel par Bruxelles pour consultations. Une décision que Niamey avait tenu à présenter comme étant de son initiative, sur fond de différend concernant la gestion d’une aide humanitaire de 1,3 million d’euros destinée aux victimes des inondations.
Le ministère nigérien des Affaires étrangères avait alors dénoncé une aide « non sollicitée », distribuée « dans une opacité totale » via des ONG, alors que le gouvernement entendait gérer la situation sur fonds propres. Les autorités reprochaient particulièrement à l’ambassadeur d’avoir procédé « de manière unilatérale » à l’affectation de la subvention à plusieurs organisations, notamment le CICR interdit d’activité au Niger, le DRC et COOPI, fustigeant une répartition « arbitraire » des fonds par région.
Face à cette situation, Niamey avait lancé un audit sur la gestion des fonds et demandé formellement à l’UE d’en faire autant. Bruxelles avait pour sa part exprimé « son profond désaccord avec les allégations », soutenant que l’aide humanitaire était fournie « de manière neutre, impartiale et indépendante » via les agences onusiennes et les organisations internationales.
Le différend avait éclaté lorsque l’annonce de l’aide européenne était apparue sur les réseaux sociaux deux semaines avant que les autorités nigériennes n’en soient officiellement informées. Malgré une convocation de l’ambassadeur en octobre et une mise en garde explicite, le gouvernement nigérien affirmait que les opérations non autorisées s’étaient poursuivies.
La visite de M. Cravinho, qui dit partager avec les autorités nigériennes la « volonté de tourner la page », s’inscrit dans un contexte de reconfiguration des alliances au Sahel, où l’UE cherche à redéfinir sa stratégie face à des pays de plus en plus distants de leurs partenaires occidentaux traditionnels, indique l’agence africaine de presse.
L’union européenne a intérêt à se rapprocher de ses partenaires traditionnels depuis l’arrivée à la maison blanche de Donald Trump.
Par Tam tam info News