Tamtaminfo

Bilan du secteur agricole :Près de 23 milliards de CFA investis dans la grande irrigation

Bilan du secteur agricole :Près de 23 milliards de CFA investis dans la grande irrigation

La souveraineté nationale passe par la souveraineté alimentaire et la maîtrise des outils agricoles. Dressant le bilan de son département ministériel, le ministre de l’agriculture a indiqué que le cnsp et le gouvernement ont décidé d’aller vers une agriculture moderne pour assurer le développement du pays.

Le Ministre de l’Agriculture et de l’Elevage, le Colonel Elhadj Ousmane Mahaman a, dans un entretien accordé à la télévision nationale, le lundi 10 février 2025, annoncé que pour le programme de grandes irrigations, le gouvernement entend investir près de 23 milliards de CFA pour réhabiliter chaque année 2000 ha et à aménager 2000 autres nouveaux hectares d’ici 2027 en plus des 18500 hectares d’aménagements hydro agricoles qui existent dans le pays.

Répondant aux questions des journalistes de la RTN, le Ministre de l’agriculture et de l’élevage, Elhadj Ousmane a rappelé qu’en 2023, le Niger a connu un déficit agricole de près de 955.000 tonnes et près de 54% sur le plan fourrager.

C’est ainsi que sur le plan agro-pastoral, ’’nous avons développé deux programmes opérationnels dont un programme de production végétale et un autre de production animale car le Niger compte près de 62 millions de bêtes, toutes espèces confondues mais également un grand potentiel irrigable avec des potentialités des eaux souterraines mais aussi de surface’’ a-t-il fait savoir.

Selon le Ministre de l’agriculture, ’’60 à 70% de la population ne peuvent pas cultiver des céréales en saison des pluies, et cela malgré nos ressources en eau. Par conséquent, nous avons développé le programme de grande irrigation suite à l’état des points que j’ai fait après la formation du gouvernement’’.

Ainsi, concernant ce dernier point, ’’sur les 18500 hectares d’aménagements hydro agricoles pour 1267.000Km carré que nous disposons, avec les potentialités irrigables que nous avons et près de 27 millions d’habitants, nous avons à peine 8500 hectares qui sont véritablement pratiqués en double saison’’ a-t-il expliqué précisant qu’il fallait alors réhabiliter ’’les 10.000 hectares qui sont pratiquement hors d’usage, une des actions de réhabilitation du programme des grandes irrigations’’.

Selon toujours le Ministre de l’agriculture, ’’nous avons un besoin un de près de 700.000 tonnes par an en riz et si nous devrons satisfaire la production nationale du riz, il nous faut un minimum de 40.000 hectares en double saison, soit 80.000 hectares’’ a-t-il suggéré notant que dans ce ’’programme qui va jusqu’en 2027, chaque année nous allons réhabiliter 2.000 ha et aménager de nouveaux 2.000 hectares pour pouvoir absorber le besoin global que je viens d’exprimer’’.

A ce titre, ’’l’ONAHA a eu dans ce cadre, 3 700 hectares jusqu’en 2027 pour réhabiliter et de nouveaux 8 000 hectares à réhabiliter jusqu’en 2027, outre les projets sous tutelle dont les missions seront réorientées dans le programme de grande irrigation’’ a poursuivi le Ministre de l’agriculture relevant qu’en termes de résultats, ’’à sept mois du lancement du programme, le riz de certains aménagements est déjà disponible sur le marché’’ rappelant que tout cela s’est fait sur fonds propres de l’État avec actuellement, près de 23 milliards de dépenses pour pouvoir faire toutes ces réalisations ’’.

Vers l’élaboration d’une politique agricole commune des États de l’AES

Le Ministre a annoncé, que les États membres de l’AES envisagent de mettre en place une stratégie commune pour que la Confédération puisse avoir sa propre politique agricole

Le Ministre en charge du secteur agricole et de l’élevage a annoncé que des réflexions sont entrain d’être menées pour la refondation du développement agricole commun de l’espace AES afin que la Confédération puisse, après avoir quitté les autres institutions, avoir sa propre politique agricole.

Rappelons que la Confédération des États du Sahel est une organisation intergouvernementale fondée le 16 septembre 2023 initialement sous la forme d’un pacte de défense mutuelle entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger, mais qui est devenue un regroupement politique de l’espace du Liptako.

’’Le secteur agricole et animal contribue à près de 43% au PIB et emploie près de 80% des nigériens’’

Il a expliqué que le secteur de son département ministériel contribue à hauteur de 43% au PIB et emploie la majeure partie de la population, soit 80%.

Ces deux secteurs, végétal et animal, a-t-il souligné, sont les piliers du Niger, car ils ’’contribuent au moins à 43% de PIB, emploient 80% de la population active qui ne vit qu’avec ça comme activité première ou secondaire, et environ 62 millions de bêtes toutes espèces confondues faisant du Niger premier pays en Afrique de l’ouest, et sur des terres pâturables de près 700.000 km2 avec tous les potentiels hydriques’’ .

Ainsi, a-t-il annoncé, ’’nous allons produire et placer des industries autour de toutes les potentialités que nous avons, parmi lesquelles la production d’agrumes dans la région d’Agadez, la production du poisson dans la région de Diffa’’ qui est aujourd’hui devenue un facteur très important dans le développement du pays.

’’Dans ce secteur, avec la production qui va jusqu’à ’’50.000 tonnes, nous avons initié le projet poisson en créant des comptoirs dans d’autres régions pour que ce poisson, avec l’appui du Fonds de Solidarité, et notre propre budget au niveau ministériel et quelques projets que nous avons, puisse créer des emplois et garantir la disponibilité du poisson pour la consommation locale’’ a-t-il expliqué notant par ailleurs que le gouvernement entend, avec le programme de souveraineté alimentaire, fiscaliser à travers l’industrialisation, l’agriculture et l’élevage.

’’Le développement d’un pays passe par l’industrialisation et le développement agricole’’

Le Ministre de l’Agriculture et de l’Élevage, le Colonel Elhadj Ousmane Mahaman a soutenu que ‘’l’industrialisation et le développement agricole constituent les piliers fondamentaux pour le développement d’un pays’’.

Evoquant les objectifs poursuivis par les autorités nigériennes de transition en général et son département ministériel en particulier, le Colonel Elhadj Ousmane a fait une brève comparaison avec les gouvernements antérieurs de 1960 au 26 juillet 2023, en relevant les forces et faiblesses du pays dans le domaine agricole notant qu’au cours de ces périodes, ’’sur le plan pluviométrique, pratiquement de la zone productive de la RN1 jusqu’en zone soudanaise, la pluviométrie s’est rétrécie, diminuant ainsi la production céréalière’’.

Par conséquent, ’’on est allé vers la petite irrigation, et vers la grande Irrigation afin de mettre en place toutes ces politiques pour véritablement être souverains sur le plan alimentaire, y compris le plan fourrager et de production végétale’’ a fait savoir le Ministre selon qui, ’’l’alternative est de développer l’irrigation sur toutes ses formes en mettant en valeur les retenues d’eau, les barrages et en reprenant toutes ces politiques pour aller véritablement vers l’irrigation en un mot’’.

Dans le développement d’un pays, a-t-il expliqué, surtout sur le domaine agricole, ’’il faut de la production, mais également la conservation, la transformation et la commercialisation, et pour se faire, il faut de l’industrie’’.

Ainsi, ’’notre première option, c’est d’avoir la capacité productive, l’aménagement des grands espaces, voir où il y a possibilité d’irrigation, sécuriser et produire, et pour cela, il faut de l’engrais, des semences, des outils de mécanisation, améliorer la recherche avec l’INRAN tout en adaptant les semences améliorées aux contextes qui ont un rendement élevé’’ a suggéré le Ministre de l’agriculture, annonçant également un certain nombre d’initiatives pour atteindre cet objectif.

Aussi, ’’il faudrait aller vers l’industriel en créant des industries à chaque fois qu’on a la capacité, car la question du développement du Niger passe d’abord par l’industrialisation et le développement agricole, c’est le seul domaine dans lequel on peut créer un million d’emplois, d’où la nécessité de créer des cadres de terrain’’ a-t-il préconisé, rappelant pour cela qu’il faudrait de l’accompagnement financier ’’car aujourd’hui, toutes les banques sont commerciales et pour ce que est de la banque agricole BAGRI, le taux est exorbitant, il faudrait donc des banques de ce genre, mais avec un taux bien étudié’’.

Par Tam tam info News