Les travaux d’un séminaire de haut niveau sur le rôle du parlement de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) face aux défis de changement anticonstitutionnel et limitation de mandant présidentiel dans la sous-région, se sont ouverts, le vendredi 29 septembre 2023 à Winneba au Ghana, rapporte l’agence nigérienne de presse.
Organisé par le parlement de la CEDEAO, ce séminaire de haut niveau vise à déterminer les causes des prises de pouvoir militaires, de la régression démocratique et de l’instabilité politique dans la sous-région.
Le parlement de la CEDEAO entend également, au cours de ce séminaire, examiner les causes des diverses tentatives des dirigeants démocratiquement élus de la sous-région de prolonger la durée de leur mandat malgré des dispositions constitutionnelles très claires décrivant ces termes, ainsi que le rôle potentiel que le Parlement de la CEDEAO peut jouer pour empêcher de telles actions antidémocratiques.
Prenant la parole à l’ouverture de ce séminaire, le président du parlement communautaire, Siddie Mohamed Tunis a fait remarquer que ce séminaire est une réponse à la détérioration de la gouvernance démocratique dans la sous-région compte tenu du retour des coups d’Etat constatés ça et là dans l’espace communautaire qui a, pourtant, enregistré, ‘’au cours du dernier quart de siècle, tant de progrès démocratiques’’ parce que ‘’les élections et les transitions régulières devenaient presque la norme’’.
Cependant, a-t-il relevé, une tendance contraire est en train de se dégager notamment la survenue des coups d’Etat et le non-respect de la limitation des mandats qui ont certainement des conséquences sur la paix, le développement et la sécurité de la sous-région.
‘’Le rôle du Parlement dans le maintien de la stabilité régionale, en jetant les bases de la démocratie, de la croissance économique et de l’État de droit, ainsi qu’en agissant comme voix d’espoir pour tous nos peuples, est inestimable et ne devrait jamais être diminué’’ a souligné Mohamed Tunis pour qui ‘’les parlementaires doivent intervenir et faire preuve d’un leadership extraordinaire’’.
‘’Nous devons considérer la démocratie comme essentielle au progrès et rassembler la confiance nécessaire pour dénoncer les dirigeants qui renforcent leur emprise sur le pouvoir contre la volonté du peuple, car nous avons l’obligation morale de le faire’’ a-t-il préconisé avant d’appeler à ‘’dénoncer ceux qui déclenchent des coups d’État constitutionnels et institutionnels avec le même zèle et le même ton que nous dénonçons les coups d’État militaires’’.
Il a noté, à cet effet, la nécessité pour le parlement de la CEDEAO de ‘’prendre en charge et veiller à ce que les parlements nationaux mettent en œuvre des mesures de prévention des conflits en plus de superviser le fonctionnement efficace du système d’alerte précoce de la CEDEAO’’.
Evoquant le coup d’Etat au Niger, Mohamed Tunis a laissé entendre que son institution ‘’applaudit et soutient pleinement tous les efforts déployés par la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO pour assurer le retour à l’ordre constitutionnel et à la stabilité en République du Niger’’ avant de rappeler que comme réponse à cette situation, ‘’le Parlement a créé une commission parlementaire ad hoc pour faciliter et permettre une contribution significative du Parlement aux efforts de médiation régionaux et mondiaux visant à rétablir l’ordre constitutionnel en République du Niger’’.
‘’Lors de notre session qui suivra ce séminaire, nous entendrons le Comité et déciderons des prochaines étapes pour le Parlement’’ a indiqué le premier responsable du parlement de la CEDEAO.
Notons que l’ouverture des travaux de ce séminaire était placée sous la présidence du président ghanéen Nana Akufo Addo.
Le parlement de la CEDEAO est composé de 115 parlementaires issus des assemblées nationales des 15 pays membres.
Face aux défis de toutes sortes qui secouent la sous région, les parlementaires doivent s’impliquer pleinement dans la recherche des solutions.
Laisser uniquement les décisions communautaires aux seuls chefs d’état peuvent nuire à la bonne marche de l’institution régionale.