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Entretien du Président du CNSP, Chef de l’Etat, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani sur la RTN

Entretien du Président du CNSP, Chef de l’Etat, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani sur la RTN

Monsieur le président, pourquoi avez-vous choisi cette forme entretien au lieu d’un message à la Nation comme il est de tradition à l’occasion de chaque 3 août et ce depuis 64 ans ?
 
‘’A’ouzou billahi mina chaytane rajiime, Bismillahi arrahamane arrahime’’. Permettez-moi avant de répondre à cette question, de rendre un vibrant hommage mérité aux Forces de Défense et de Sécurité, au peuple nigérien, aux peuples de la Confédération des Etats du sahel et à l’ensemble des victimes du terrorisme, sans oublier, bien sûr, les familles qui supportent le fardeau et les blessés actuellement dans les centres hospitaliers. Qu’Allah (SWT) accorde sa Rahama à nos martyrs, qu’il couvre notre pays, le Niger et l’ensemble des peuples de la Confédération AES de sa baraka.


Effectivement, comme l’ensemble des Nigériens l’a constaté, le message à la Nation attendu ce jour 2 août a été déjà adressé au peuple nigérien et à l’opinion internationale le 25 du mois de juillet. Le 3 août sera désormais consacrée ‘’Journée Nationale de l’Arbre’’ et certainement les dispositions y afférentes sont prises et elles seront transmises, communiquées au moment opportun. Ce changement de cap est fondamental.
 
Monsieur le Président, le 26 juillet dernier, le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) que vous avez l’honneur de présider avec la lourde charge de conduire aux destinés du Niger, a célébré un an au pouvoir. Quel sentiment vous anime, en cette date anniversaire ? Et, du 26 juillet 2023 à cette date, qu’est-ce qui vous a marqué profondément dans la gestion des affaires de l’Etat ?
 
C’est un triple sentiment qui m’anime par rapport à cet anniversaire. Un sentiment non seulement de lucidité par rapport au chemin parcouru, malgré les embuches, l’adversité, et une opposition sauvage des puissances extérieures, nous avons su, le 26 juillet redonner au peuple nigérien un signe d’espoir et, ce signe d’espoir, de souveraineté, a été la cause principale de tous les obstacles que nous avons dû surmonter au jour le jour pendant 365 jours.


Le deuxième sentiment est un sentiment de fierté et de satisfaction. Fierté et satisfaction par rapport au comportement résilient, combatif et déterminé du peuple nigérien qui a su reprendre son destin en main en saisissant l’opportunité que lui offrait la journée du 26 juillet 2023.


Enfin, le troisième sentiment qui découle de ce deuxième sentiment, est un sentiment d’humilité. Humilité face au peuple qui est resté debout derrière le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie et qui a su pendant les 365 jours sans faiblir, sans faillir, nous apporter le soutien nécessaire, qui nous a revigorés et qui nous a encore stimulé de prendre conscience que nous avons une grande responsabilité vis-à-vis de notre peuple et vis-à-vis du peuple de la Confédération AES.
Donc, un sentiment de lucidité face aux défis qui ont jalonné le parcours, un sentiment de fierté et de satisfaction face à la résilience et à la combativité du peuple nigérien et un sentiment d’humilité face aux nouvelles responsabilités que le peuple nous a conférées.
 
Monsieur le Président, qu’est-ce qui vous a marqué le plus pendant cette période de un (1) an, que vous évoquez tantôt ?
 
Ce qui m’a le plus marqué, je l’ai dit, c’est la résilience du peuple nigérien puisque, vous le savez, pendant ces 365 jours nous avons vécu sous un embargo sauvage irresponsable et inique. Ceci n’a pas découragé le peuple Nigérien qui est resté débout et qui a suscité l’admiration au niveau même international. C’est très important de se rappeler de ce comportement vaillant du peuple nigérien, un peuple que nous retrouvons, que nous découvrons après avoir failli perdre l’âme des Nigériens. Voilà ce qui m’a le plus marqué.
 
Monsieur le Président, il est peut-être difficile de parler véritablement de bilan mais, un an après, qu’est-ce qui a été fait ? Qu’est-ce qu’il faut retenir en termes d’actions, de réalisations et d’acquis dans les principaux secteurs de la vie de notre pays ?
 
Comme vous l’avez dit, c’est difficile de dire ce qui a été fait au bout d’un an d’exercice. C’est d’autant plus difficile quand on sait que nous avons vécu, comme je l’ai dit, sous un embargo total. Un embargo qui, a priori, ne donnait pas cher de la capacité de résilience des Nigériens. Beaucoup ont prédit notre effondrement au bout de deux (2) semaines. Au bout de 365 jours, nous sommes toujours debout par la grâce d’Allah (SWT), par la volonté du peuple nigérien et certains pays amis qui nous ont accompagnés dans ces moments particulièrement difficiles.


Beaucoup de choses ont été réalisées. D’abord, le 26 juillet en lui-même est un jour de libération. C’est une œuvre monumentale qui a été accomplie à travers l’avènement du 26 juillet parce que, nous savons dans quelle condition nous avons trouvé les Nigériens et nous savons vers quelle destination ce régime déchu conduisait les Nigériens. Dieu merci, Allah (SWT) nous a épargnés de vivre ces moments sombres.

Le 26 juillet 2023 a donné et redonné la dignité au peuple nigérien. C’est comme si vous trouvez un individu attaché, enchaîné à un poteau, vous le libérez et que quelqu’un vous demande : qu’est-ce vous avez fait ? C’est symbolique, mais c’était l’état dans lequel nous avons trouvé le peuple nigérien.

Nous ne nous sommes pas arrêtés, sans prétention aucune, à la libération du peuple nigérien. Nous avons compris le problème auquel notre pays faisait face et nous nous sommes attelés à y remédier, bien sûr avec non seulement l’accompagnement du peuple lui-même, mais également de certains pays frères et amis. Nous avons redonné la dignité, l’espoir, la volonté de combattre, l’espoir qu’un avenir meilleur est possible malgré l’endoctrinement des 65 ans passés. La volonté de reprendre le destin du peuple nigérien, de reprendre son destin en main. C’est cette volonté guerrière que nous avons réveillée au sein du peuple nigérien et c’est ce réveil qui a fait que le peuple nigérien n’a pas senti la souffrance qu’on voulait lui imposer.

Sur plusieurs domaines, nous avons fait beaucoup de choses. Vous prenez le domaine sécuritaire. Nous avons trouvé une situation de chaos. Une situation de chaos qu’on ne peut comprendre que lorsqu’on la vit au quotidien et lorsqu’on est au Niger. Une situation sécuritaire née de la volonté de certaines puissances de continuer à nous dominer avec malheureusement la complicité des certains Nigériens.

Par rapport à ce désastre programmé, nous avons pris l’initiative de réorganiser rapidement notre dispositif sécuritaire qui nous permettra, car nous savons l’adversité qui se dessinait avait des sombres desseins pour notre pays. Il nous fallait prendre rapidement le devant en adaptant notre dispositif aux objectifs de défense et de protection de notre population. Par rapport à ces mesures, en plus du redéploiement, nous avons également mis l’effort sur la montée en puissance de nos Forces de Défense et de Sécurité.
On entend souvent certains dire que le matériel que nous utilisons nous l’avons trouvé, qu’il a été acheté par le régime déchu. C’est méconnaître la réalité. Ce matériel a été mis à la disposition des Forces de Défense et de Sécurité nigériennes par la volonté de certains pays dont je tairai les noms, mais pour lesquels aucun versement n’a été fait. Nous sommes arrivés sous embargo total et nous avons respecté les engagements pris par le régime déchu et procédé au paiement par échéances de ce matériel que nous exploitons.
Nous avons également programmé la montée en puissance en effectif de nos Forces de Défense et de Sécurité. Et, le cas le plus récent est ce recrutement de 10 000 hommes qui a déjà commencé le 1er juillet et qui s’effectuera en deux (2) phases pour des raisons de formation de qualité. Enfin, l’effectif étoffé, il faut donner une formation adaptée, une formation appropriée, une formation qui répond au contexte d’insécurité dans lequel nous nous sommes retrouvés. Nous avons également trouvé une situation qui s’est aggravée avec l’embargo, comme je l’ai dit, sauvage et irresponsable.
Sur le plan socio-économique, nous ne sommes pas restés les bras croisés à nous lamenter. Nous avons pris des initiatives endogènes qui consistaient d’abord à mobiliser les ressources internes nous permettant de faire face aux dépenses de souveraineté. Nous avons la Fonction Publique qui supporte des millions de Nigériens puisque nous avons cette particularité : derrière chaque fonctionnaire, c’est tout un village. Donc, il fallait préserver ces dépenses de souveraineté et, vaille que vaille, les assurer. Grâce aux agents de la Direction Générale des Impôts, des Douanes, du Trésor, une mobilisation au-delà des espérances a permis de satisfaire ce besoin de dépense de souveraineté.

Nous ne nous sommes pas contentés de payer que les salaires, nous avons fait d’autres investissements. Nous avons assuré à nos scolaires, à nos étudiants, le paiement des arriérés de leurs frais d’études ou de certaines bourses qui datent de deux ans, trois ans. Malgré l’embargo, nous avons su assurer cette responsabilité.

Nous savons, à travers le Fonds de Solidarité qu’il est important de rappeler le rôle également qu’il a joué et qu’il continue à jouer car, c’est ce même Fonds qui nous a permis, je ne l’ai pas dit, d’acquérir plus de 200 véhicules au profit des Forces de Défense et de Sécurité. La discrétion à certains moments et surtout face à certaines intentions que nous connaissons, nous recommande d’être réservés. Donc ce Fonds de Solidarité, en plus d’avoir accompagné l’équipement des Forces de Défense et de Sécurité, nous a permis de lancer le Programme de la Grande Irrigation qui permettra, à court terme, de satisfaire 50 % des besoins alimentaires des Nigériens.

En plus du Fonds de Solidarité, nous avons créé la Commission de Lutte contre la Délinquance Economique, Financière et Fiscale, la CoLDEFF, qui a permis à l’Etat de rentrer dans ses droits. Certes, pas dans tous ses droits puisqu’il y’a des auteurs qui sont en fuite mais, ils reviendront et ils répondront in shaAllah. Et, un seul copeck ne saura disparaitre. A chacun son tour et, comme le dit un proverbe hausa ‘’ karshen tourouwa, ngourma’’. C’est aussi pareille en Zarma ‘’Sounguey ama guiri ga dey si, n’konda dey no aga barey. Zama fattay ga kan, aga yega zoumba ganda, iga douwa mo’’
 
Donc, la CoLDEFF va continuer le travail pour lequel elle a été créée. Elle est accompagnée, non seulement par le peuple nigérien, mais surtout par les autorités qui ont toujours affirmé qu’elles n’interviendront jamais dans le fonctionnement de cette structure très importante pour notre pays.

Toujours dans le cadre des mesures socio-économiques que nous avons initiées, pour protéger le couloir stratégique qui a permis, malgré l’embargo, d’assurer la permanence du ravitaillement au profit de notre pays, au profit des populations, certes rien ne saura satisfaire l’homme mais, les Forces de Défense et de Sécurité du Niger, du Burkina et du Togo font un excellent travail, pour permettre à notre pays de ne pas souffrir des affres de la faim ni du chaos. Sous d’autres toits, sur certaines chaines, on prédisait que c’est l’effondrement. L’effondrement, in sha Allah se produira ailleurs, pas au Niger ! Nous avons su tenir débout, le peuple nigérien est resté débout, le Niger est resté débout, à travers ces deux premières mesures.

La troisième mesure, c’est dans le domaine de la diplomatie et de la coopération. Nous avons noué des relations de coopération avec des partenaires stratégiques et nous continuerons à nouer des rapports de coopération stratégique avec les partenaires qui respecteront l’intérêt du Niger et du peuple nigérien. Ceci est important à préciser, car certains qui se sont rêvés en maîtres éternels du Niger, c’est vrai qu’il y’a toujours les sursauts, ont commencé déjà à déchanter. Des pièges sont posés, et souvent régulièrement, à travers beaucoup d’autres actes malveillants, bas que nous ne saurons qualifier.
 
Vous parlez des menaces de déstabilisation et d’agression contre le Niger, Monsieur le Président ?


Bien-sûr, il s’agit de cela. Mais nous avons une mémoire d’éléphant, nous n’oublions pas le moindre mot. Vous vous rappelez, quand les soldats français avaient commencé à quitter notre territoire, quand l’ambassadeur français Sylvain Itté avait pensé que c’est toujours la colonisation qui continuait et qu’il pouvait défier les nouvelles autorités, et que nous l’avons mis à la porte malgré que son mentor Macron avait chanté sur tous les toits que Itté a été accrédité au Niger auprès de Bazoum, non pas donc auprès de la République du Niger, et que pour eux c’est Bazoum le Président, eh bien Itté a fini par partir. Suite à ce départ, c’est un agent des renseignements français, un ancien de la DGSE, un certain Vincent Crouzet qui est sorti pour dire ouvertement que c’est l’occasion, après le retrait de leur force, de déstabiliser le Niger, par des actions clandestines. Nous n’avons pas pris ces propos à la légère et aucune affirmation ne doit être prise à la légère. Mieux, il ne faisait que répéter ce qu’il a entendu auprès de ses maitres, notamment le président Macron qui déjà, la 1ère quinzaine d’aout 2023 avait initié une large concertation pour apporter une réponse corrective appropriée au peuple nigérien et au cas du Niger. Suite à cela, il a donné des instructions à un certain Jean Marie Bockel, son conseiller Afrique parait-il, de trouver des solutions et en urgence. Que le cas Niger ne fasse pas école ! Après plusieurs mois et presque un an d’étude, c’est ce qui a conduit à ce fameux commandement pour l’Afrique. C’est le résultat de leurs nouvelles trouvailles pour mettre les Etats d’Afrique Francophone au pas, et en tête le Niger qui a osé demander sa souveraineté. 


Le commandement pour l’Afrique est une version camouflée des troupes que nous avons chassées. Parce que c’est un commandement qui se fera avec une certaine réorganisation. Les troupes qui sont au Tchad, notamment à Ndjamena seront réduites de leurs effectifs à 350 hommes. Les troupes qui sont au Gabon, actuellement autour de 400 hommes, vont être ramenées à une centaine. Les troupes françaises basées en Côte d’Ivoire seront maintenues dans leurs effectifs d’à peu près 600 hommes. Ils vont créer des commandements supérieurs, un basé à Dakar au Sénégal et un deuxième à Libreville au Gabon.


La différence, pour verser la poudre aux yeux des africains, ce ne sera plus des chefs qui vont venir de la métropole, ce sont les attachés de défense qui vont assurer le commandement. A travers cela, un chef d’état-major, un certain Pascal Yanis a été désigné. Et le 4 septembre de cette année, le commandement sera fonctionnel avec, par position, 50 à 60 hommes qui vont monter en puissance pour être à 100 ou 150 hommes sous les commandements discrets qui seront assurés par des attachés de défense déjà sur place au niveau des ambassades, dans les pays qui ont bien-sûr des ambassades françaises. Et ce n’est certainement pas le cas du Niger et ce ne sera certainement pas le cas du Niger.


Cette volonté maladive de déstabiliser le Niger s’est donc propagée, à travers le repositionnement de tous les agents de la DGSE française que nous avons chassés de notre territoire. Ils sont repositionnés au Benin, je le dis et je le répète. Ils sont repositionnés au Nigéria. Vous savez, le fameux Thomas Gliozzo qui était le chef de poste niveau 2, ici à Niamey qui était passé pour être juste le chef de sécurité de l’ambassade. C’est un agent de la DGSE française. Et ce que je dis, c’est une évidence, je vais vous faire un peu sa biographie. Il est né le 7 juillet 1974, à Paris 18ème, il est titulaire d’un doctorat en droit, après avoir fait un diplôme d’études approfondies en Droits comparés. Ce personnage occupait le poste de chef de post niveau 2 au Niger, et il n’est pas le seul. Avec d’autres que nous avons expulsés à partir de la base aérienne 101 de Niamey, ils sont repositionnés au Benin, au Nigéria. Pour le cas de Thomas, par exemple, il a rejoint le Nigeria en février de cette année, il est présentement à Abuja, avec des va-et-vient à Kaduna et Sokoto. Nous les surveillons, ainsi que tous les autres fuyards tapis dans leurs villas de Ministers Hill’s à Abuja. Qu’ils s’assurent que le dessein sombre qu’ils envisagent contre le Niger retombera sur eux in sha Allah !
Cette volonté de déstabilisation est une certitude. En se désengageant du Niger, nous avons tout fait pour qu’ils ne passent pas par le Bénin, parce que nous connaissons l’esprit mesquin et malveillant des français. Nous avons exigé qu’ils sortent par le Tchad, mais qu’est-ce qu’ils nous ont fait ? les premiers à sortir ont pris rendez-vous avec des terroristes de Boko Haram et d’ISWAP, deux factions rivales dans le lit du lac Tchad. Cela s’est passé du 25 au 26 octobre 2023. Ils ont proposé à ces terroristes de partir en guerre ouverte contre l’Etat Nigérien, contre les nouvelles autorités nigériennes qui ont osé demander aux soldats français de quitter.

Dieu est avec les justes ! Boko Haram et ISWAP ne se sont pas entendus.

Mais, ils (les français) ne se sont pas arrêtés là. Ils ont reconduit la même manœuvre dans la nuit du 10 au 11 janvier 2024 où ils ont livré, à travers deux hélicoptères, du matériel militaire aux terroristes de Boko Haram qui semblaient plus enclins à accepter leurs propositions. Cela s’est passé à Kouklewa, une île dans le lac Tchad, située à quelques 25 km au nord-est de Bosso.


Plus tard encore, le 29 janvier, ils sont revenus, cette fois ci à Bourtoungour, une île à une dizaine de kilomètre de Bosso au Nord-Est de Bosso, où ils ont livré de l’armement flambant-neuf à Boko Haram et ils ont récupéré des anciennes AK-47. Ils ont pris des dispositions pour effacer les numéros, pour qu’on ne puisse pas tracer l’origine de ces armes. C’est des actes comme ça que les français ont posés et continuent à poser.


Nous savons qu’ils ont des répondants tapis dans nos villes, à Niamey, comme à Agadez, à Maradi, un peu partout. Qu’ils sachent que nous les surveillons ! Et eux et leurs répondants qu’ils se le tiennent pour dit, une fois pour toutes : Nous les suivons et au moment opportun nous agirons !


Nous avons compris leurs pièges à travers certaines organisations non gouvernementales, à travers certaines compagnies de sécurité, nous y avons mis fin. Et comme en matière de nuisance, ils sont illimités en imagination, nous serons plus illimités qu’eux en imagination pour protéger notre pays. Nous connaissons ce qu’ils souhaitent pour le Niger, à travers les échanges qu’ils ont, à travers les correspondances, les appels qu’ils ont avec leurs répondants. Leurs intentions ne vont pas prospérer incha Allah.


Je vais vous dire, plus grave, le 16 juin, la France a fait circuler, à travers ses services de renseignements de la DGSE qui sont au Benin, l’information selon laquelle deux occidentaux ont été enlevés avec leur guide dans le W béninois. Le parc W béninois est entre les mains des français. Les services français de la DGSE au Benin sont dans ce parc, nous savons les activités auxquelles ils se livrent. Les occidentaux qu’ils ont annoncés pour ‘’enlevés’’ sont un canadien et un danois. Nous savons que c’est faux. Ce n’est pas le mode opératoire des terroristes. Quand les terroristes prennent des otages, ils gardent tout le monde. C’est à travers des négociations qu’ils libèrent ceux qui sont encombrants. Ce n’est pas ce qui s’est passé avec cette prise d’otage, ils ont libéré le guide béninois. Les terroristes ont gardé les deux otages. Mais nous savons que ce ne sont pas des otages. Ce sont des spécialistes en artifice, en techniques de guérilla et de combat sous-bois. Ces gens ont été conduits dans la base de Fada où était l’émir Djafarou Dicko alias émir Mamoudou. Ils ont formé ces terroristes dans la pose des engins explosifs improvisés, dans les techniques de combat, de recherche de renseignements. Après cette base, un certain Djoul Haboub et Sambo Doctoro étaient partis à bord d’une Toyota Land Cruiser récupérer les deux spécialistes et les amener vers une autre position entre les villages de Boulel et Bounkessi, c’est sur le territoire du Burkina pour ceux qui connaissent cette zone. Jusqu’à la date du 15 juillet, ils étaient sur cette position. Ils continuent d’entrainer les terroristes alors que les français les font passer pour des otages pris par les terroristes. Alors qui est le vrai terroriste ? Il y’a beaucoup d’autres actes dont nous avons les éléments de preuve. La France est derrière ce terrorisme qui endeuille les familles nigériennes. C’est une parenthèse, au moment opportun nous sommes prêts à apporter toutes les preuves de ce que nous disons.


Cette volonté de déstabilisation, les Nigériens doivent le comprendre, elle est réelle, il n’y’a rien d’imaginaire. La France n’hésitera pas à passer à l’acte dès que les Nigériens auront baissé la garde. Mais nous ne baisserons pas la garde, le Niger restera debout in sha Allah.
 
Monsieur le Président, indépendamment de toute cette situation que vous venez de décrire sur la déstabilisation de notre pays, pouvez-vous rassurer un peu les plus sceptiques que le Niger ait tenu et est dans la bonne voie pour recouvrer pleinement sa souveraineté ?

Ça ne sert à rien de chercher à rassurer un sceptique, il faut rassurer le compatriote qui est convaincu de ce qu’il fait, qui est convaincu de ce que vous faites, qui est convaincu de votre engagement, qui est convaincu de votre sincérité à le conduire vers la prospérité. Nous n’avons pas le temps pour les sceptiques. Quand ils se rendront à l’évidence qu’il n’y a pas d’autres alternatives que d’être du côté du Niger, ils reviendront d’eux-mêmes dans le rang si Dieu accepte de les sauver car ça également c’est une ‘’rahama d’Allah soubahanahou wa ta Allah’’ : ramener quelqu’un à comprendre qu’il s’est trompé et qu’il revienne dans le rang.
 
Monsieur le Président il y a un point sur lequel on va insister un peu. Quels sont les efforts en matière de justice sociale, et de lutte contre la corruption et la vie chère ?

Je l’ai dit les mesures sont prises, et elles continueront à être prises notamment sur la vie chère. La vie chère a un lien en tout cas au Niger avec ce que je viens de dire. Nous avons des éléments où des agents français avaient pris contact avec des opérateurs économiques. Nous avons des éléments audio, nous avons des éléments écrits où ils demandaient à ces opérateurs économiques de faire disparaître toutes leurs quantités de vivres des magasins, de les disséminer dans des pays favorables. Quand je dis favorables, mais pas favorables au Niger bien sûr et nous connaissons ces pays où ces stocks de vivres ont été disséminés. D’autres ont purement et simplement intercepté des bateaux chargés de vivres qu’ils avaient commandés pour les revendre afin de créer simplement la pénurie au Niger et pousser le peuple à dire trop c’est trop au Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie. Mais ils sont venus trop tard, le peuple a compris là où ils vont, plus personne ne le détournera de l’objectif de souveraineté, d’indépendance et de liberté. Nous comprenons les souffrances du peuple parce que nous les avons vécues et nous les vivons avec le peuple. Nous avons pris des dispositions pour mettre des sommes importantes à la disposition de l’OPVN pour acquérir sur les marchés des céréales. Le ministre du Commerce, le ministre Délégué aux Finances, le Directeur Général de l’OPVN ont fait deux semaines de mission dans des pays amis afin de constituer des stocks qui seront mis soit gratuitement, soit à prix modéré à la disposition des populations nigériennes. Nous avons agi également sur certaines taxes pour permettre aux commerçants, mais les commerçants humains de baisser les prix, et vous l’avez vu certains ont accepté de nous accompagner.

Les autres puisque nous savons déjà le dessein qui était caché derrière leur connexion avec les français, ne vont jamais baisser les prix afin de permettre aux populations d’assurer leur survie, puisque dans un pays qui est sous-embargo on ne peut parler de survie. N’eut été la grâce d’’Allah soubahanahou wa ta Allah’’, la compréhension de certains pays qui nous ont accompagné, nous ne saurons dire où est ce que nous en serions aujourd’hui.


Il y a ensuite la grande irrigation, ce n’est pas peut être immédiat, mais c’est une voie dans le sens de rendre la vie moins chère. Nous avons fait ce que personne n’a fait depuis que le Niger est producteur de pétrole à savoir la baisse du prix. Certains disent que c’est 41 francs, d’autres disent que c’est juste 50 francs, mais nous, nous avons eu la conscience de baisser. Certains, rappelez-vous en 2022 ont plutôt augmenté de 130 francs le prix du litre de gasoil au lieu de réduire et d’alléger les souffrances. Même si c’est 1 franc nous avions décidé de réduire sur le prix du litre. C’est une réduction, nous n’avons pas augmenté 1 franc, nous avons fait mieux, c’est 41 francs et 50 francs que nous avons réduit sur le prix du litre d’essence et du gasoil. Voilà ce que nous avons fait sans être exhaustif pour répondre à cette question de vie chère, des difficultés auxquelles chaque foyer nigérien est confronté.
 
Monsieur le Président après la prise de pouvoir le 26 Juillet 2023, beaucoup de nos partenaires politiques, financiers et techniques ont suspendu leur coopération avec le Niger, mais depuis lors les Nigériens observent tous les efforts diplomatiques que le CNSP et son gouvernement sont en train de déployer pour une reprise de la coopération avec ces partenaires. Peut-on dire qu’il y a aujourd’hui une reprise totale de la coopération avec nos partenaires ou qu’en est-il exactement ?

Depuis le 26 Juillet, le CNSP a tiré les leçons de ce qui s’est passé à compter du 30 Juillet à la CEDEAO sous l’injonction d’Emmanuel Macron, je ne dirai pas de la France, mais d’Emmanuel Macron. La CEDEAO a décidé de nous mettre sous embargo sauvage, je le répète, irresponsable et inique. Nous avons tiré les leçons puisse que beaucoup de partenaires sous le couvert de la grande démocratie ont puni 27 millions de Nigériens pour un seul nigérien. Cette communauté nous a abandonné comme l’a si bien dit Choguel Maiga en plein vol. Nous disons toujours à ces différents partenaires, chaque fois que nous avons l’opportunité d’échanger avec eux que nous tournons la page, mais nous n’arrachons pas la page. Nous avons appris de leurs comportements. Nous avons créé les ressources endogènes pour nous permettre d’être débout, 365 jours. C’est un départ et le Niger n’est pas prêt de retourner sur la position d’avant le 26 Juillet 2023. Que ceux qui veulent nous accompagner, nous accompagnent mais avec nos conditions, parce que c’est nous qui savons où nous avons besoin d’être accompagnés. Mais la priorité des priorités reste dans la capacité de résilience du peuple nigérien, dans la capacité de mobilisation des ressources internes malgré l’adversité. Nous l’avons compris, personne ne fera le bonheur du Niger à la place des Nigériens, c’est aux nigériens de comprendre cela, et ils l’ont compris depuis le 26 Juillet 2023. Tous ceux qui viendront, respecteront notre souveraineté politique, économique, sécuritaire et autre. C’est irréversible.
 
Est-ce à dire monsieur le Président que ces partenaires qu’on a vu par le passé ne viendront plus nous imposer quoi que ce soit ; et c’est à nous Nigériens de décider de ce que nous voulons. C’est ça ?
 
Je n’ai pas besoin de le dire. Posez la question à un enfant de 4 ans, et c’est la même chose pour tous les Nigériens. Nous avons atteint un point de non-retour. Personne, plus personne aucun État comme je l’ai dit dans le message à la Nation du 25 juillet, aucun État, aucune organisation étatique ou non gouvernementale ne nous dictera ce que nous devons faire ou ce que nous ne devons pas faire. Nous avons tiré les leçons de douze mois d’embargo, et notre marche est irréversible. Tout celui qui veut venir, qu’il vienne, mais qu’il vienne à nos conditions. Nous avons compris que nous sommes dans un monde de relations géostratégiques où certes les intérêts de l’autre qui viendra vers vous doivent être préservés, mais d’abord les intérêts des Nigériens. Et cela dans tous les domaines.
 
Monsieur le Président, toujours en ce qui concerne la diplomatie, nos relations avec le Bénin constituent un grand sujet d’actualité. Qu’est-ce qu’il faut retenir aujourd’hui ?
 
Je ferai l’économie de m’étendre, mais il est de mon devoir de dire aux Nigériens ce qui s’est passé avec le Bénin et peut-être la lueur d’espoir également dans le cadre de nos relations avec ce pays frère. Je dis bien peut-être. Le 30 juillet quand la CEDEAO avait décidé de mettre le Niger sous embargo, le Président Talon, c’est à partir d’Abuja qu’il avait appelé pour dire d’interrompre tout chargement, tout franchissement des moyens nigériens. Quand je dis moyens, je vais dire moyens automobiles, qui chargeait au port de Cotonou, ou qui ont chargé de l’intérieur du Niger et qui sont sur le pont de Malanville, poste frontalier, d’ailleurs l’unique que nous avons avec le Bénin. C’est à partir d’Abuja au Nigeria qu’il avait pris cette décision. Parce qu’il fallait punir les Nigériens qui ont osé prendre leur destin en main. C’est tout à fait normal en tant que Président du Bénin qu’il donne des ordres même si nous, nous pensons qu’il y avait une autre façon de faire qui consistait à laisser transiter ce qui est chargé au Port de Cotonou. Mais c’est une décision souveraine prise par un responsable d’un État souverain. Nous avons vécu cet embargo total du côté de notre poste frontalier avec le Bénin.

Les travaux du pipeline entre temps n’ont pas été impactés par l’embargo parce que le Président Talon s’était déplacé en Chine pour donner cette garantie aux autorités chinoises qu’il ne fera entrave en aucune manière et qu’il va respecter les accords entre la République du Niger et la République du Bénin, qui disaient qu’en aucun cas les travaux du pipeline ou l’exploitation du pipeline ne peut être entravée par l’une ou l’autre partie. Les travaux se sont poursuivis donc malgré l’embargo. Le premier bateau a été chargé. Le 2ème bateau était arrivé, et tout d’un coup, le Président Talon s’est rappelé que le Niger- la CEDEAO ayant levé l’embargo- a refusé d’ouvrir sa frontière. Quand ils ont fermé la frontière, nous avons acté. Nous ne sommes pas intervenus pour dire que le Président Talon a mal agi. Quand il y va de notre sécurité, et sachant ce que nous savions et que nous savons toujours, de ce qui se tramait au Bénin à travers justement des agents de la DGSE française au Bénin. Les gens parlent de base, mais une action de déstabilisation subversive ne se mène pas avec des troupes conventionnelles, sinon ça ne serait pas une action subversive. Les gens doivent consulter le dictionnaire pour avoir la définition de la subversion. Que veut dire en termes littéraires la subversion, sans parler du domaine des spécialistes ? Donc le fait de dire qu’il n’y a pas de base, ce sont des camps avancés pour lutter contre le terrorisme ne suffit pas. Nous savons ce que nous savons. Nous savons ce qui se passait au Bénin. Je vous disais qu’automatiquement après la décision de la CEDEAO, le Président Talon a pris la mesure et la responsabilité sur lui d’appliquer à la lettre les mesures de la CEDEAO.

C’est un État souverain, je l’ai dit, il est libre de faire ce qu’il veut. Mais qu’on nous laisse également cette liberté de protéger notre pays. Nous savons déjà que le 25 du mois d’août 2023, la France avait loué trois hélicoptères Super puma auprès d’une société qui s’appelle Elinka d’une nationalité que je tairais. Ces Super puma étaient déjà sur le tarmac de Kandi, le 26 août pour donner la correction au Niger qui a osé dire trop c’est trop. En plus de cela, des éléments de subversion, comme ils l’ont prédit, étaient positionnés à l’aéroport international de TROU; c’est même un aéroport international que les Français ont expressément réhabilité. TROU est à 7 kilomètres à l’Ouest de Parakou. L’aéroport international de TROU est à 6,8 kilomètres à l’ouest de TROU. Cet aéroport a été réactivé, rénové, les Français avaient débarqué des agents avec du matériel à travers des vols cargo qui ont atterri, le 1er vol à 2 heures du matin, le 2ème à 3 heures du matin pour débarquer du matériel. Parce qu’il fallait régler le compte au Niger. Nous savons que des agents de renseignement en tenue civile étaient à l’hôtel GB de Kandi le 25 et le 26 du mois de septembre 2023. Ils étaient en tenue civile, en reconnaissance. Il fallait reconnaître l’aérodrome de Porga qui fait 2,100 kilomètres, à la lisière de la frontière, Bénin- Burkina Faso, 2 kilomètres à l’intérieur du Parc W côté Bénin, 2 kilomètres de la frontière avec le Burkina Faso. Cet aéroport est entre les mains des Français.

Officiellement il est chargé de préserver le Parc ; mais vous vous rappelez de cet Officier des Eaux et forêts du Bénin qui avait élevé la voix contre les agissements qui se passaient dans le Parc à travers la réalisation de cette piste, et vous savez le sort qui lui avait été réservé. Donc nous savons, et c’est une évidence, que cet aéroport dont nous avons les coordonnées que je pouvais dire exactement. Ensuite ces mêmes agents de renseignement Français, étaient dans un village qu’on appelle Alfa Koira où il y a une piste, mais de moindre ampleur également. Nous avons les coordonnées de cet aérodrome où les Français étaient partis en reconnaissance toujours accompagnés des agents subversifs. Nous savons que l’Ecole Normale de Kandi qui a été abandonnée ; une école à la sortie nord de Kandi était occupée par ces agents subversifs français où ils avaient évolué avec dix Toyota Hilux, immatriculation civile, notamment de l’administration béninoise. La sécurité de ces gens était assurée par la Police républicaine du Bénin. Nous savons également, que toujours dans leur recherche des points de position à partir desquels ils vont déstabiliser le Niger, ces mêmes agents ont effectué une mission de reconnaissance sur les hauteurs Sud-Ouest du village qu’on appelle Madi kali. Nous savons tout cela avec des effectifs précis.

Je le rappelle, ce n’est pas des bataillons, ce n’est pas des compagnies ; mais ce sont des groupes d’agents subversifs qui évoluaient en tenue civile et avec des éléments des Forces armées béninoises elles-mêmes en tenue civile. Donc nous savions tout cela. Nous savions mieux que ça. Des vols de reconnaissance que les Français faisaient à partir du Bénin. Et en prenant souvent des précautions pour rester à l’intérieur du territoire béninois. Mais comme ils ont une grande capacité de vue, ils pouvaient prendre des images, découvrir des points de passage, découvrir des points de vulnérabilité, découvrir nos positions. Mais étant à l’intérieur du Bénin nous ne pouvions pas agir contre ces éléments. Donc nous savions tout cela. Nous l’avions dit, le Bénin n’a pas semblé nous écouter. Les gens ont fait du dilatoire pour dire qu’il n’y a pas de base, il n’y a pas de régiment, il n’y a pas de brigade, il n’y a pas de bataillon. Nous n’avons jamais dit qu’il y a des bataillons. Mais il y a des agents de déstabilisation subversive français à l’intérieur du Bénin. Ils ont fait leur relève en début du mois de juillet, nous les suivons. Une nouvelle équipe est venue. Leurs relèves ont eu lieu le 5 juillet. Nous le savons. Qu’ils sachent que nous le savons. Et qu’ils s’en tiennent pour dit, que nous épions tous leurs gestes et faits. Ces agents français étaient ceux-là mêmes qui ont donné les instructions, directes aux terroristes pour vider tous les villages agricoles de la région de Tillabéri. Ils ont donné des instructions claires, de massacrer les populations pour les pousser à quitter et ne pas exercer des activités agricoles. Nous le savons. Ils ont fait pire que ça. Mais nous savons tout ça, et nous tenons compte de tout ça pour décider de la sécurité des populations nigériennes.


Au Bénin, le Président Talon a fait beaucoup de tapages sur le fait qu’il avait envoyé un émissaire vers son frère et ami-un frère qu’on affame parce que Macron l’a voulu- et on pense qu’on a encore des liens de fraternité avec ce frère qu’on a voulu déstabiliser-. Mais rétablissons les faits : je n’ai jamais parlé de ça, mais je vais le faire aujourd’hui. De quoi s’agit-il ? Le 26 du mois de juin 2024, le PDG de China Oil Development Company était venu ici à Niamey. Je l’ai reçu en audience avec l’ambassadeur de la République populaire de Chine. Il a émis le vœu qu’une rencontre tripartite puisse avoir lieu. Au moment de l’audience il y avait le Conseiller technique en matière de pétrole, il y avait la DGA de WAPCO Niger qui étaient présents. Je les avais instruits de prendre contact avec le ministre du Pétrole pour trouver une date avant le 30, date à laquelle cette rencontre tripartite, entre le Bénin, le Niger, et WAPCO pouvait avoir lieu. C’est ce qui a été fait. Déjà les échanges sont partis le 26 je crois du mois de juin, le ministre de l’Eau et de l’Energie du Bénin était venu dans le cadre de cette rencontre tripartite. Il se trouvait qu’au moment où il était venu au Niger, le Premier ministre était en déplacement.


Le ministre de la Défense qui assurait son intérim, était en déplacement aussi. Malheureusement la deuxième personnalité dans l’ordre protocolaire qui devait assurer l’intérim était le ministre d’État, ministre de l’Intérieur. Il était couché. La troisième personnalité était le ministre en charge de la Santé qui a reçu le ministre béninois à l’issue de la rencontre qui a duré deux jours et dont les images ont circulé. Elles ont passé à la télévision nationale où il se disait satisfait de la mission qu’il avait effectuée dans le cadre de cette rencontre tripartite. Tout d’un coup, il a pensé qu’il est porteur d’un message du Président Talon vers le Président Tiani, et il a souhaité me rencontrer. Les messages officiels font l’objet d’un traitement spécifique à travers le ministère des Affaires étrangères. Il aurait fallu qu’il le dise avant de quitter le Bénin, après la rencontre tripartite qu’il souhaiterait transmettre au Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie un message de son frère le Président Talon et le ministère des Affaires étrangères lui aurait répondu en fonction de mon calendrier. Voilà ce qui s’est passé, et voilà la vérité, les faits, et ça a donné lieu à une polémique internationale. Puisque le Président Talon était je crois à l’époque au Brésil quand il a fait un tweet pour dire que le méchant Président de la transition du Niger a refusé de prendre la main fraternelle qui lui a été tendue à travers un porteur de message. Voilà ce qui s’est passé et ce sont des faits ; ce n’est pas un tissu, ce sont des faits vérifiables.

Donc tous ces agissements ont conduit les deux parties à être chacune sur ses gardes. Nous avons la responsabilité de la sécurité de notre pays et des citoyens nigériens, nous prendrons les mesures nécessaires pour ne pas répondre devant Dieu d’avoir trahi la confiance des Nigériens. Le jour où nous saurons qu’il n’y a aucune menace du côté du Bénin, nous prendrons les mesures appropriées. Et nous espérons à travers les démarches qui sont déjà initiées de part et d’autre, particulièrement, et je profite pour remercier le Président Soglo et le Président Yayi Boni, qui ont fait le déplacement malgré le poids de l’âge pour venir vers nous et nous demander de renouer le fil du dialogue. Dans la même lancée nous avons envoyé une mission conduite par le ministre d’État, ministre de l’Intérieur, qui a échangé, et au retour, il nous a fait le point de cette mission. Il y a des perspectives, mais la sécurité est l’urgence la plus urgente. Il y a des perspectives de reprise mais elles sont conditionnées par les mesures de sécurité. C’est une question de responsabilité vis-à-vis du peuple Nigérien.
 
Monsieur le président vous avez annoncé lors de votre message à la Nation la création d’une nouvelle raffinerie et d’un complexe pétrochimique à Dosso. Peut-on avoir d’amples précisions sur ce projet que beaucoup de nigériens attendent aujourd’hui ?

Effectivement c’est un projet qui s’inspire de la réappropriation des ressources naturelles du Niger par les Nigériens. Nous avons du pétrole même si jusqu’à une certaine époque on nous a fait comprendre que c’est de l’eau, mais nous avons découvert que c’est du pétrole. Et malheureusement ceux qui ont passé leur temps à dire que c’est de l’eau sont ceux là-même qui font une exploitation familiale des revenus de ce pétrole, qui ont endetté le Niger en prenant des sommes colossales pour des besoins privés, au détriment du peuple nigérien. Nous avons décidé que ce pétrole qui est dans le sous-sol nigérien doit profiter aux Nigériens. Et nous sommes résolus à exploiter de la façon la plus transparente et la plus la profitable au peuple nigérien ces ressources pétrolières. Pour ce faire, il va falloir mettre fin à l’exportation du pétrole brut. Nous avons un marché, nous avons une confédération, qui est un marché de plus de 72 millions d’habitants avec des besoins énergétiques énormes.

Nous voulons être ‘’le centre du monde’’ à travers les échanges par voies ferroviaire, aérienne, routière, nous aurons besoin de beaucoup d’unités industrielles ; il nous faut de l’énergie. Qu’est-ce que nous allons faire, qu’est-ce que nous devons faire ? Au lieu d’exporter uniquement le brut, nous allons le transformer sur place. En le transformant sur place, nous allons produire tout ce dont nous avons besoin pour satisfaire les besoins de nos compatriotes et par extension des peuples de la Confédération. Cette raffinerie ne sera pas isolée, elle sera doublée d’un complexe pétrochimique. Les possibilités d’un complexe pétrochimique sont énormes. Les possibilités de transformation du pétrole en plusieurs autres dérivés, ce potentiel-là est énorme à commencer par les produits pharmaceutiques, c’est une question de molécule, nous allons mettre le prix qu’il faut pour que cela voit le jour.

Nous sommes un pays où des années, nos fils, nos petits fils meurent brûlés vifs dans des classes en paillote. Or, ce complexe pétrochimique peut nous permettre non seulement de réaliser des classes à moindre frais, mais mieux de les équiper avec des aides pédagogiques également à moindre frais. Faites un peu de recherche vous verrez le potentiel que le complexe pétrochimique permettra au Niger de réaliser. La région de Dosso est retenue pour plusieurs raisons, d’abord la raffinerie a besoin d’eau et nous avons une nappe aquifère de 340.000 km²; trois fois la superficie de certains pays qui pensent qu’ils peuvent nous affamer en empêchant à leur maïs de traverser. Nous avons des dizaines de milliers d’hectares disponibles dans cette région qui sont du domaine de l’Etat, sur lesquels nous avons besoin de déclasser à peu près 7000 hectares. Nous avons les dispositions sécuritaires, puisque quand vous faites une raffinerie doublée d’un complexe pétrochimique ce n’est pas vu d’un bon œil par tout le monde. Certains qui veulent nous voir végéter dans la misère ne reculerons devant aucun moyen pour entraver cette marche, donc nous tenons compte également de l’environnement sécuritaire pour avoir choisi ce site de Dosso. Nous avons également un autre facteur qui est la proximité avec le pipeline qui fait Koulele-Ocean Atlantique.

Ce sont tous ces facteurs favorables mis ensemble qui nous ont amenés à choisir Dosso et déjà les sociétés sont retenues, elles sont invitées pour venir au Niger discuter, voir quelle est la meilleure offre puisque tout ce que nous ferons s’inscrira également dans ce souci de faire en préservant l’intérêt de notre pays. Cette raffinerie n’est pas une chimère, ce complexe pétrochimique non plus, des compagnies sont retenues, il reste des négociations qui vont suivre pour nous permettre de retenir la meilleure offre pour le bonheur et l’intérêt des nigériens.
 
Monsieur le Président certains de nos compatriotes qui ont quitté le Niger au lendemain des événements du 26 juillet, alimentent de fausses informations sur les réseaux sociaux sur votre gestion du pouvoir. Que répondez-vous face à ces critiques ?

C’est ce que je disais tout à l’heure, l’insecte ailé éphémère, a des ailes, mais au bout de quelques minutes il les perd et devient terrestre et non aérien. C’est la même chose que j’avais dite tout à l’heure par rapport à ceux qui ont fui et qui pensent qu’à partir de leur zone refuge ils peuvent s’attaquer impunément au Niger. Ils sont au Nigeria je vous ai dit à Abuja au quartier gracieusement mis à leur disposition, ils sont dans d’autres pays africains et européens, nous le savons ; d’autres même américains. Ils ont mis entre eux et nous deux à trois océans, mais le Niger, c’est le Niger. Et le Niger est éternel. Les gens qui ont choisi de vivre en exil vivront longtemps en exil. Nous avons vu des chiffres fantaisistes macabres, où ‘’les éléments des FDS sont tombés dans une embuscade entre Eza et Tankademi, 500 morts ; des éléments des FDS du Niger sont tombés dans une embuscade entre Ikarfan et Sanam, 237 morts’’. Et malheureusement il y a des oreilles apparemment saines, je dis apparemment qui écoutent ces absurdités et qui tiennent un décompte des organisations avec la couverture d’une certaine crédibilité. J’ai vu une communication où depuis le 26 juillet 2023 au 26 juillet 2024 nous sommes à 1006 morts. J’ai dit mais finalement il ne reste plus rien de l’armée. Ça, c’est leur souhait. Mais Allah est avec le Niger et rien de ce qu’ils prédisent pour le Niger ne se réalisera in sha’a Allah. Nous les écoutons, nous notons et chacun répondra de ses actes, chacun répondra de ses écrits, chacun répondra de ses propos. Le Niger est éternel et je l’ai dit nous prendrons les dispositions à travers les assises pour que des garde-fous, des dispositions particulières soient prévues même dans 100 ans, quel que soit le temps que ça prendra, même si c’est pas avec nous, ça sera avec d’autres Nigériens qui ont vécu ce que nous avons vécu, qui ont connu ce que nous avons connu, qui ont lutté contre ce que nous avons combattu, et qui ont pris conscience que plus personne ne peut se mettre à deux pas de la frontière et attaquer le Niger impunément. Chacun rendra compte le moment venu et c’est ce que je dis à ces oiseaux de mauvaise augure. Ce qu’ils pensent, c’est sur eux que ça va retomber, mais nous avons encore un autre adage en haoussa qui dit « l’antilope ne peut courir et que son faon traîne «. Ce n’est pas une surprise pour tous les nigériens qui connaissent ces gens et leurs géniteurs. Mais comme je l’ai dit chacun répondra de ses actes et comme le dit le Coran aucune âme ne répondra à la place d’une autre.
 
Le 6 juillet 2024, le monde a été témoin de la tenue du sommet historique à tous égards de l’AES à Niamey, quels sentiments vous animent par rapport à ce premier sommet ?

Le sommet du 6 juillet a été à tout point de vue, un sommet exceptionnel, à commencer par la mobilisation pour l’accueil. Déjà le 5 juillet dans l’après-midi lorsque le Président Ibrahim Traoré avait atterri à l’aéroport international Diori Hamani de Niamey, compte tenu de la mobilisation de ce jour-là, nous avons pensé que pour rendre la courtoisie à cette mobilisation, il fallait marcher. Et c’est ce que nous avons fait de l’aéroport aux encablures du Palais présidentiel avec le Président Ibrahim Traoré, parce que nous ne pouvons pas concevoir d’être assis dans les véhicules et passer sans dire merci à ceux-là même qui ont pris d’assaut la voie express depuis 14h 30 jusqu’à 18h, et pour certains jusqu’à 21 h, ils étaient restés sur l’itinéraire. Mieux, le 6 juillet avec l’accueil de mon frère Assimi Goita où la population était également sortie en nombre pour l’accueillir. Mais compte tenu du délai pour cette fois-là, nous n’avons pas pu marcher pour rendre la courtoisie à ceux qui sont sortis. Certainement nous avons déçus ceux qui sont venus voir ce qui s’est passé le 5 se rééditer le 6. Nous nous en excusons, c’était le délai qui ne nous le permettait pas, parce que s’il fallait marcher ce n’était pas moins de deux voire trois heures. Et c’était une rencontre qui devait durer une journée. Nous n’avons pas pu marcher, mais n’empêche, ils ont fait le déplacement des alentours du centre international des conférences Mahatma Gandhi où la rencontre avait eu lieu, dans une salle archicomble. Les images ont passé. Des décisions ont été prises que vous retrouvez certainement à travers les documents de la confédération puisque à compter du 6 juillet, les conclusions, pour synthétiser, sont essentiellement le passage de l’Alliance des Etats du Sahel à la Confédération des Etats du Sahel, étape intermédiaire vers une fédération In cha Allahou. Des grandes décisions ont été prises. Décisions qui ont su faire la différence avec les textes de la CEDEAO qui nous ont poussés, contraints, déjà le 16 septembre à nous retrouver au sein de l’AES et le 28 janvier à sortir carrément de cette organisation qui voulait par tous les moyens nous ramener dans le rang de la vassalisation et de la colonisation. Nous nous sommes inspirés de ce qui s’est passé avec la CEDEAO pour prendre des mesures fortes avec des garde-fous qui ne permettront à personne, à aucun Etat, à aucun individu ou groupe d’individus d’être une menace pour un Etat souverain. Ce sont ces grandes mesures qui ont été prises où tout est passé sous le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des Etats. Ce sont des principes fondamentaux qui ont été adoptés. La non-agression, aucune mesure ne peut être prise contre un Etat, aucune agression entre les Etats membres de la Confédération, et la défense des intérêts du peuple. C’est très important. Si la CEDEAO avait ces principes, elle n’allait pas priver d’électricité 27 millions de nigériens, tout simplement parce qu’il fallait mettre le Niger sous cape ou sous coupe réglée. Le Niger est debout, In Chaa Allahou, le Niger restera débout face à toute adversité.
 
M le Président, par rapport à cette question de la CEDEAO, on a vu quelques tentatives de certains Etats pour ramener les Etats de l’AES au sein de la CEDEAO. On peut dire aujourd’hui que ce départ est irréversible, est définitif ?

Mais ça, c’est une question à laquelle je n’ai pas besoin de répondre. D’accord ? On ne peut pas être à la Confédération et parler de la CEDEAO. Je vous ai dit, la confédération est une étape intermédiaire. Nous allons in Cha Allah vers la fédération. La CEDEAO est derrière nous. Et pour ceux qui disent que les peuples de l’AES ou de la Confédération AES ne pourront plus circuler dans les Etats de la CEDEAO, qui sont d’ailleurs combien ces Etats de la CEDEAO ? Il y’avait 16, d’abord un est parti, trois autres sont partis, le Burkina, le Mali et le Niger. Il y a 12. Nous sommes à 194 Etats reconnus aux Nations Unies, comment les Nigériens se débrouillent dans ces Etats-là ? Dans ces 182 Etats, est-ce que c’est les règles de la CEDEAO qui s’appliquent ? De la même façon que nous avons des ressortissants au sein de la CEDEAO, ces pays de la CEDEAO ont des ressortissants au Niger. Que personne ne se laisse divertir ! Toute mesure contre la Confédération, se verra immédiatement la réciprocité. C’est tout ce que j’ai à dire par rapport à cette question. Je n’ai pas besoin de répondre, les faits vont répondre à ma place.
 
Le samedi 13 juillet, le premier ministre a rendu public le document qui inscrit dans le marbre votre vision pour un Niger véritablement indépendant et prospère, Labou Sanni, Zancen kassa. Cette vision articulée autour de 4 grands axes résume votre ambition pour un Niger nouveau, souverain, prospère et en sécurité. Quelles seront les prochaines étapes et chantiers à venir ?

Vous avez dit Labou Sanni No, Zancen Kassa Ne, j’ajouterais ‘’Hala Ledi Non, ledi amen Bibbe Niger, hana hal ledi France na bibbé France’’. C’est en Peulh, ceux qui comprennent ont compris, ceux qui ne comprennent pas comprendront un jour. Labou Sanni No, Zancen Kassa ne, ce n’est pas simplement un groupe de mots.  C’est un état d’esprit. Quand vous dites Labou sanni No, vous devez avoir conscience qu’il n’y a rien en dehors de votre foi qui, elle-même, recommande loyauté envers sa patrie. Aucun acte, aucun sacrifice, quand vous dites zancen kassa Ne, n’est hors de la portée du Nigérien qui dit zanbcen kassa Ne. De la même façon dont les FDS sont en train de consentir les sacrifices ultimes de leurs vies, tout celui qui dit labou Sanni No, zancen Kassa ne, Haala Ledi Non, doit se dire qu’il doit se sacrifier s’il le faut, mais pour le Ledi Niger, pour la terre de nos ancêtres, pour le Niger. Labou Sanni No, ce n’est pas un slogan pour demander des postes. Zancen Kassa ne, ce n’est pas un slogan pour demander des privilèges. Haala Ledi Non, c’est un slogan pour être disponible 24h/24, 365 jours/365, s’il le faut, pour défendre la patrie. C’est ça que les Nigériens doivent comprendre.

Pour revenir au document auquel vous avez fait allusion, cette vision ne date pas de juillet. C’est un document, le directeur de cabinet peut le confirmer, qui date d’octobre 2023. Deux facteurs essentiels doivent être pris en compte   qui sont le contexte et l’opportunité. Labou Sanni qui se retrouve à travers ce document répond à un contexte. L’opportunité de la porter à la connaissance des Nigériens ne s’était pas présentée en octobre pour des raisons évidentes connues de Nigériens. Nous avons attendu et nous avons entendu des Nigériens qui disaient que nous naviguons à vue. Mais nous, nous savons ce que nous faisons. Cette vision était portée sur 4 axes : défense et sécurité, la gouvernance qui rend sacrés les biens de l’Etat, la diplomatie qui est un chapitre important, également nous avons la justice sociale et le développement de la productivité.
Ce sont ces 4 axes qui sont compilés dans cette vision que nous avons voulu offrir aux Nigériens pour qu’ils comprennent où nous voulons aller et comment aller. Effectivement, c’est ça que le Premier ministre avait présenté le 13 du mois de juillet puisque l’opportunité de le présenter était enfin arrivée. Tout ce que Dieu fait est bon, tout ce que Dieu fait est juste. Et le juste moment était arrivé le 13 juillet pour présenter ce document aux Nigériens, qu’ils peuvent consulter et voir qu’avec leur aide le Niger restera débout In Chaa Allah.
 
Un dernier sujet qui revient dans les débats, c’est celui des assises nationales. Qu’en est-il à ce jour Monsieur le Président ?

La réponse, vous l’avez déjà dans ce que je venais de dire : contexte et opportunité. Que les Nigériens comprennent que nous sommes inscrits dans cette démarche. Pour les assises, ça fait plus de 3 mois, un comité ad ’hoc est mis en place, un comité qui est en train de regrouper tous les travaux déjà réalisés au niveau des régions. Puisque les 8 régions ont tenu des sessions de travail, elles ont fait des propositions qu’on leur avait demandées puisque certaines se sont senties à un certain moment en dehors de la marche. Nous leur avons dit d’approcher toutes les parties pour que chacun donne sa contribution. Et c’est ce qui a été fait. Le comité est en train de travailler depuis près de 3 mois. Quand l’opportunité se présentera, les Nigériens seront informés et prendront part et qu’ensemble, de façon consensuelle nous sortirons quelque chose qui fera du Niger ce pays qui a définitivement acquis sa souveraineté, ce pays qui se tiendra In Cha Allah débout face à l’adversité, ce pays qui a pris conscience et qui s’est approprié ses ressources pour qu’il tourne le dos à l’étiquette de dernier au classement de l’indice de développement humain qu’on nous a toujours martelé et qu’on nous a convaincus en fin de compte que c’est une vérité, alors que c’était une chimère pour mieux nous exploiter.

Donc les Nigériens vont se prononcer pour qu’aucun autre Nigérien, même élu, ne puisse abuser du pouvoir et transformer le pouvoir qui lui a été donné par le peuple pour l’utiliser comme il l’entend et faire du pouvoir sa propriété personnelle où il peut dire et faire ce qu’il veut. Tout sera encadré par des textes. Et ceux qui sont là à dire qu’ils attendent un an, deux ans que la transition parte, qu’ils reviennent reconduire les mêmes attitudes, alors ils ont du pain sur la planche parce qu’ils attendront longtemps. Le peuple nigérien prendra des dispositions pour que ceux qui sont partis par la petite porte ne puissent revenir même par la fenêtre. Ça, c’est un serment.
 
Pour conclure monsieur le Président cette grande interview, quel sera votre mot de la fin ?

C’est d’abord le dire et le répéter, notre gratitude envers les Forces de défense et de sécurité qui se sacrifient pour garder debout notre pays. C’est un devoir de compassion envers les veuves et les orphelins, qu’ils soient des FDS ou des victimes du martyr civil. C’est un devoir de gratitude envers le peuple nigérien qui a compris la marche et qui s’est engagé irréversiblement et résolument dans la conquête de la souveraineté, de l’indépendance, et de la dignité totale du Niger. C’est aussi un devoir de gratitude envers les pays de la Confédération et tous les pays amis qui ont également compris notre démarche. Enfin notre souhait est que cette saison d’hivernage qui a commencé se poursuive pour que les 80 % de Nigériens qui vivent de l’Agriculture et de l’Elevage pratiquent convenablement leurs activités pour assurer leur survie, et au-delà leur prospérité avec l’Etat qui sera toujours garant du contexte et de l’environnement sécuritaire, leur permettant d’exercer cette activité.

J’ai également une pensée à toutes les personnes qui sont affectées par certaines catastrophes naturelles, notamment les pluies abondantes de cette année, où nous avons déjà malheureusement le taux en termes de victimes deux à trois fois. C’est un devoir de compassion, mais nous assurons les Nigériens que toutes les personnes affectées par ces difficultés liées au phénomène climatique seront soutenues dans la mesure des moyens de l’Etat du Niger. Permettez-moi également de profiter de cette occasion pour une fois de plus féliciter les agents des impôts, tous ceux qui ont rendu possible cette mobilisation de ressources exceptionnelles qui a, en conséquence permis à notre pays, malgré les pronostics les plus sombres de rester debout, d’assurer les dépenses de souveraineté.
J’ouvrirai enfin une parenthèse pour parler de la question des pensionnés. Aucun peuple ne veut voir ceux qui ont servi le pays se retrouver dans une situation de misère. C’est pourquoi, le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) s’est évertué à travers cette mobilisation exceptionnelle de ressources pour qu’avant la fin de chaque mois courant, les pensionnés soient payés pendant ces dix (10) mois. Nous avons connu huit (8) mois d’embargo. Si à certain moment, au niveau de services compétents, il a été constaté le payement était trimestriel, les sommes dues étaient à peu près le tiers des sommes trimestrielles actuellement, il y a des questions à se poser. Il faut peut-être voir la méthode la meilleure pour que l’on sache qu’est-ce qui se passe exactement ? Mais rien que dans le cadre du payement des bonifications qui sont trimestrielles conformément au décret qui les accordaient, nous avons de 2023 au premier semestre 2024 des dépassements de 5 milliards 433 millions de FCFA. Il faut qu’on sache où sont passés les bonifications. Et je parle seulement de la bonification. 5 milliards 433 millions, c’est à peu près la construction de 800 classes. C’est combien de milliers d’élèves qu’on aurait sorti des classes en paillottes. Je crois qu’aucun grand-père, aucun père ne voit à redire si le fait d’arrêter pour voir est-ce qui se passe ? Est-ce qui provoque cette hémorragie et apporter des solutions ? Je crois aucun parent de trouvera cela comme un manque d’égard envers les anciens. C’est peut-être la méthode par laquelle s’est fait, peut-être la spécialité de certains Nigériens qui n’ont aucune connaissance sur l’objet, mais qui passent leur temps à écrire sans chercher à s’informer, peut-être que ce sont ces éléments mis bout à bout qui ont créé une certaine situation, je ne dirai pas de tension, mais de malaise, où certains ont cru comprendre que le service compétent de l’Etat n’a aucun égard pour les anciens.

Ce service est disposé à se déplacer même pour aller payer les pensionnés qui sont immobilisés du fait de l’âge ou de la maladie. Ce service-là a quand même fait preuve de disposition agréable. Il faut comprendre le problème souvent pour éviter de polémiquer et créer de frustration qui ne devait pas être. Voilà ce que je veux dire aux Nigériens et leur rappelle que la route est longue, les embuches ne manqueront pas, mais notre détermination fera la différence. Tous ensemble, bonne chance et qu’Allah Soubhanahou wa ta’ala continu à couvrir le Niger et le peuple nigérien, l’AES et tous les pays amis de sa Rahama.