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« Exclusion politique » de 3 opposants en côte d’ivoire…

« Exclusion politique » de 3 opposants en côte d’ivoire…

A mesure que l’on s’approche des élections présidentielles en côte d’ivoire, le climat politique se détériore davantage.
La CEDEAO prompte à donner des leçons de démocratie à certains pays membres est actuellement dans un mutisme total.
Tous les voyants sont au rouge et si rien n’est fait, la côte d’ivoire risque de sombrer dans l’incertitude.

Le PDCI, l’un des principaux partis de l’opposition ivoirienne, s’inquiète de « la volonté méprisante du pouvoir de verrouiller le jeu démocratique, en excluant de la compétition électorale » les acteurs de premier plan de la vie politique.

La Commission électorale indépendante (CEI) a publié, le 17 mars 2025 la liste électorale provisoire, dans le cadre du contentieux électoral, en vue de l’élection présidentielle d’octobre 2025. Sur cette liste, ont été radiés trois leaders politiques, privés de leurs droits civiques, suite à des condamnations, rapporte l’agence africaine de presse.

Il s’agit de l’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo, de Charles Blé Goudé, président du Congrès pour la justice et l’égalité des peuples (Cojep) et de Guillaume Soro, président de Générations des peuples solidaires (GPS, mouvement politique dissout par la justice), ancien Premier ministre.

L’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé ont été condamnés en 2018 par la justice ivoirienne, dans le cadre de la crise postélectorale de 2010-2011, tandis que Guillaume Soro, a été condamné à perpétuité, en 2021, pour atteinte à la sûreté de l’Etat.

En ce qui concerne M. Gbagbo, le président du PPA-CI (opposition), le PDCI juge que « sa non inscription sur la liste électorale provisoire 2024 s’apparente à une radiation qui ne dit pas son nom ». Il s’est fait enrôler lors de la révision de la liste électorale allant du 19 octobre au 17 novembre 2024.

Le PDCI observe que l’exclusion de ces trois acteurs politiques de premier plan de l’opposition « est contraire aux engagements internationaux de la Côte d’Ivoire et ne relève ni du droit, ni de l’Etat de droit, mais de la politique politicienne ».

Cette « exclusion essentiellement politique, nécessite un traitement politique et va à l’encontre des arrêts de la CPI qui a acquitté MM. Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé de toutes les charges en rapport avec la crise post-électorale » de 2010-2011, note M. Bredoumy Soumaila, le porte-parole du PDCI.

En outre, cette radiation « va à l’encontre des arrêts de la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples (CADHP) qui a ordonné à l’Etat de Côte d’Ivoire de rétablir M. Soro dans ses droits civiques en le réinscrivant sur la liste électorale », a-t-il fait savoir.

Il a rappelé que le transfèrement à La Haye de MM. Gbagbo et Blé Goudé a été effectué à la requête du gouvernement de Côte d’Ivoire, dénonçant « cette attitude du pouvoir RHDP qui porte une atteinte grave à l’image de la Côte d’Ivoire en ne respectant pas ses engagements internationaux. »

Pour le PDCI, le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), le parti d’Alassane Ouattara, « foule au pied les principes élémentaires de la démocratie ». Toute chose qui porte une entorse au processus électoral.

Le PDCI « condamne la dérive autoritaire du régime RHDP, préoccupé par sa volonté de confisquer le pouvoir au mépris de graves menaces qu’il fait peser sur les libertés individuelles et collectives, ainsi que sur la nation », a-t-il déclaré.

Le parti appelle « le pouvoir RHDP au sens de ses responsabilités, à la retenue et au respect de l’Etat de droit et à faire recours au dialogue comme instrument de résolution de nos différends politiques et ce, conformément à la 5e phase du dialogue politique de 2022 », a lancé le porte-parole du PDCI.

Depuis le décès du premier président ivoirien, Félix Houphouët-Boigny, en 1993, le pays est enlisé dans un cycle de crises politiques. Le PDCI, ex-parti unique, estime que le dialogue politique est un gage pour un processus électoral apaisé.
La volonté politique de Ouattara de passer en force pour un quatrième mandat, le silence complice de la CEDEAO et de la communauté internationale ajouter à la détermination de l’opposition ivoirienne de se faire entendre constituent un cocktail explosif qui risque de s’éclater.
2025, sera une année cruciale pour la paix en côte d’ivoire.

Par Tam tam info News