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Le président Tebboune pour une continuité…

Le président Tebboune pour une continuité…

Les Algériens ont voté ce samedi 7 septembre, pour élire le Chef de l’Etat. Le président sortant Abdelmadjid Tebboune, âgé de 78 ans, est largement considéré comme le favori face à deux rivaux. Soutenu par l’establishment algérien, il avait convoqué ses présidentielles anticipées en mars dernier pour désorienter ses adversaires.

Ainsi, parmi trois candidats majeurs en lice : le président sortant Abdelmadjid Tebboune, appuyé par une solide coalition politique, Youssef Aouchiche du Front des forces socialistes (FFS), et Hassani Cherif Abdelali de la Société pour la paix (MSP), le choix est vite fait selon les analystes, qui donnent le président Tebboune comme probable vainqueur du scrutin.

Abdelmadjid Tebboune, favori de ces élections, bénéficie du soutien des partis dominants, notamment le Front de libération nationale, le Rassemblement national démocratique, ainsi que le Front du futur et le Mouvement de la construction (El Binaa). Cette coalition détient 243 sièges à l’Assemblée populaire nationale. Il bénéficie aussi du soutien de l’armée de libération nationale et des autres forces organisées.

Quant à ses adversaires, Youssef Aouchiche, représentant la mouvance démocratique et progressiste, incarne l’esprit réformateur du FFS, un des partis d’opposition historiques en Algérie. Sa candidature vise à redynamiser la participation politique, après la première tentative de son parti en 1999. Hassani Cherif Abdelali, leader du MSP, se positionne comme le principal candidat du champ islamiste, malgré les divisions internes à ce courant.

Dans les années 90, le front islamique du salut (fis) avait largement remporté les élections, mais cette victoire fut remise en cause par l’establishment algérien, ce qui plongea le pays dans une véritable crise.

La campagne électorale, entamée le 15 août, s’est déroulée dans une ambiance apaisée, selon une dépêche de l’APA news, comparée aux tumultes de l’élection de 2019 qui avaient vu un fort taux d’abstention de 62 %. Les candidats ont opté pour des rassemblements publics pour présenter leurs programmes, en l’absence de débat télévisé.


Après avoir rétabli l’ordre par la force, l’armée algérienne est revenue à une démocratie tolérée.

Abdelmadjid Tebboune mise sur la continuité et promet des réformes économiques visant à augmenter le PIB à 400 milliards de dollars, créer des emplois et réduire l’inflation. De son côté, Youssef Aouchiche prône une augmentation du salaire minimum et propose l’instauration d’un revenu de base pour les groupes vulnérables, ainsi qu’une réforme vers un régime semi-présidentiel. Hassani Cherif, quant à lui, se concentre sur la croissance économique et la réforme constitutionnelle.

Le taux de participation sera un indicateur essentiel du succès de l’engagement républicain et de la réponse des citoyens aux promesses de changement dans un contexte marqué par un désir de renouveau politique et économique.

A titre de rappel, la présidence de Tebboune a vu un renforcement du rôle de l’armée dans la gestion du pouvoir, une tendance déjà amorcée sous Bouteflika, lorsque le centre de gravité du pouvoir réel est passé des services de sécurité (dont les acronymes ont changé au fil du temps mais qui sont familièrement appelés Sécurité militaire) aux hauts commandements des forces armées, dont le commandant en chef, le général Saïd Chanegriha, apparaît souvent lors de cérémonies publiques aux côtés du président.

Soulignant les menaces, réelles ou supposées, internes et externes à l’Algérie, les forces armées se sont vues confier des rôles de plus en plus importants dans la vie publique, et une augmentation du budget de la défense à près de 20 milliards d’euros en 2023.

Dans ce climat, on comprend que le taux de participation soit le véritable chiffre qui dénotera le degré d’acceptation du régime par la population. Sur 45 millions d’habitants, seuls 23 millions sont inscrits pour participer à la consultation. En attendant, les opérations de vote des Algériens résidant à l’étranger ont débuté le 2 septembre.

La géopolitique régionale avec le froid dans les relations algero malienne et le réchauffement avec l’autre voisin nigérien sera un baromètre à ne pas négliger.

Par Tam tam info News