L’armée nigériane a annoncé, dimanche, avoir porté un coup majeur aux terroristes de l’État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP) lors d’une offensive de grande envergure dans le Triangle de Tombouctou, une zone stratégique située entre Baga, Marte et Kukawa, dans l’État de Borno, dans le nord-est du Nigeria.
Selon un communiqué de l’armée parvenu à APA, l’opération Desert Sanity IV, lancée le 16 janvier 2025, a permis de déloger les combattants terroristes de plusieurs bastions, notamment Jemyeri, Abulam, Agum et Digamari. Ces localités, situées au cœur du Triangle de Tombouctou, servaient de points d’ancrage aux terroristes. Un camp d’entraînement d’ISWAP à Garin Baban Alhassan a également été détruit. Au cours de cette attaque, poursuit l’armée, 18 terroristes ont été neutralisés, dont trois figures de premier plan : Talha, responsable des femmes de l’ISWAP, Mallam Umar, spécialiste en RPG, et Abu Yazeed, commandant de brigade.
Le 24 janvier, alors que les troupes achevaient leur campagne dans la région, des combattants en fuite ont lancé une attaque suicide à l’aide d’un véhicule piégé contre la base militaire de Gardiri, située dans la zone de gouvernement local (LGA) de Damboa, au sud-ouest de Borno. L’armée reconnaît que l’attaque a coûté la vie à un commandant, deux officiers et plusieurs soldats, tout en blessant 20 autres. Malgré cela, elle affirme avoir neutralisé plus de 60 terroristes et saisi un arsenal conséquent, comprenant 14 fusils d’assaut AK-47, six lance-roquettes RPG, 18 motos et 24 chargeurs.
L’armée a également tenu à démentir les informations relayées par certains médias sur une prétendue attaque ayant eu lieu à Malam Fatori, une localité frontalière du Niger, affirmant qu’il s’agissait d’une « désinformation ». Elle a précisé que les opérations se sont exclusivement déroulées dans le Triangle de Tombouctou, dans la zone de Damboa.
Selon un communiqué publié dimanche par le directeur des opérations médiatiques de la Défense, le général de division Edward Buba, 22 soldats et 70 insurgés ont trouvé la mort dans une opération antiterroriste. Menée par les troupes de l’Opération Hadin Kai, a débuté le 16 janvier 2025 et vise à démanteler les enclaves terroristes dans cette région stratégique.
« Les troupes de l’Opération Hadin Kai, dans le nord-est du pays, ont mené une opération de nettoyage dans une enclave reconnue comme un bastion terroriste, surnommée le triangle de Tombouctou. Cette opération, qui repose sur trois axes, a pour but de démanteler la présence terroriste dans la région. Elle a débuté le 16 janvier et se poursuit actuellement », a déclaré le général.
Il a précisé que les terroristes avaient employé des tactiques meurtrières, notamment des engins explosifs improvisés, des kamikazes et des drones, pour tenter de ralentir l’avancée des troupes.
« Les terroristes ont déployé des engins explosifs improvisés, des engins transportés par des personnes ou des véhicules kamikazes pour entraver les attaques des troupes. Cependant, les soldats, qui connaissent bien ces tactiques, ont repoussé ces tentatives, notamment en abattant les drones amateurs utilisés par les insurgés », a rapporté Buba.
En dépit de ces succès tactiques, Buba a reconnu la perte de 22 soldats, tout en appelant les médias à la retenue quant à la publication des noms des victimes, afin de permettre l’annonce officielle aux familles des disparus.
« Dans l’ensemble, les troupes ont enregistré avec tristesse 22 morts au combat et plusieurs blessés. À cet égard, nous exhortons les médias à ne pas publier les noms des soldats tombés avant que leurs familles ne soient informées », a-t-il ajouté.
En dépit de ce succès relatif des forces armées nigérianes, le manque de coordination avec les armées tchadiennes et nigeriennes pèse lourd dans la lutte contre la nébuleuse boko Haram, entraînée et équipée par la DGSE française.
Par Tam tam info News