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Présidentielles ivoiriennes: Les dangers de l’ivoirité

Présidentielles ivoiriennes: Les dangers de l’ivoirité

En Côte d’Ivoire, le vieux démon de l’ivoirité ressurgit à l’approche de la présidentielle
Les déclarations d’un ministre sur les origines de Tidjane Thiam, le patron du PDCI, le principal parti d’opposition, ont ravivé le débat sur l’ivoirité. Ce concept, lancé par Henri Konan Bédié dans les années 1990 et qui érige la préférence nationale en dogme, attise les tensions dans le pays.
C’est dans le village de Tacourably, situé dans la commune de Kouibly, à l’ouest de la Côte d’Ivoire, que la polémique a éclaté. Le 8 février, lors d’une tournée post-élections locales dans la région du Guémon dont il est le président, le ministre délégué auprès du ministre des Transports en chargé des Affaires maritimes, Célestin Serey Doh, a lancé : « Son papa est Sénégalais, sa maman est…

Le PDCI-RDA demande sa démission du gouvernement

Le 15 février 2025, le Secrétariat Exécutif du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire – Rassemblement Démocratique Africain (PDCI-RDA) a publié une déclaration officielle en réaction aux propos tenus par le ministre Délégué aux Affaires Maritimes, Serey Doh Célestin, lors d’un meeting à Tacourably, le 8 février 2025.
Dans un discours controversé, le ministre a énoncé des affirmations jugées inexactes, xénophobes et tribalistes, visant notamment le président du PDCI-RDA, Tidjane Thiam.
Dans ses propos, Serey Doh Célestin a tenté de discréditer l’identité ivoirienne de Tidjane Thiam, arguant que ce dernier n’était qu’un « Sénégalais » malgré son adoption par Félix Houphouët-Boigny, père fondateur de la Côte d’Ivoire moderne. Il a ajouté que le nom « Thiam » n’était pas d’origine ivoirienne, insinuant que M. Thiam ne pouvait prétendre à la nationalité ivoirienne en raison de ses racines sénégalaises.
Ces déclarations ont été immédiatement qualifiées de « sombres et mensongères » par le PDCI-RDA, qui dénonce fermement toute tentative de semer la division dans le pays.
Le parti a condamné ces propos comme étant de nature à déstabiliser le tissu social de la Côte d’Ivoire, déjà fragilisé par les turbulences des années passées. Le PDCI-RDA appelle à une prise de position forte du gouvernement pour mettre fin à de telles dérives.
Emmou Sylvestre, Secrétaire Exécutif du parti a également exprimé sa surprise de voir un ministre, censé incarner l’unité et la cohésion nationale, s’en prendre ainsi à la famille de Félix Houphouët-Boigny, et plus particulièrement à sa “nièce biologique”, Mme Mariétou Sow, mère de l’actuel président du PDCI-RDA, Tidjane Thiam.
Dans un appel à la responsabilité, le PDCI-RDA demande la démission immédiate du ministre Serey Doh Célestin et réclame des sanctions légales à l’encontre de l’auteur de ces propos, tout en réitérant son soutien indéfectible à Tidjane Thiam dans sa quête du pouvoir pour l’élection présidentielle d’octobre 2025.
L’appel du PDCI-RDA aux Ivoiriens est clair : rester unis, sereins et déterminés à œuvrer pour une Côte d’Ivoire gouvernée autrement, dans le respect des valeurs fondatrices de la nation.
Enfin, le parti de Thiam souligne qu’il est impératif de préserver l’harmonie sociale et de favoriser un dialogue inclusif pour garantir un avenir pacifique pour le pays.

« On ne peut pas se cacher derrière un prétexte judiciaire pour menotter politiquement des adversaires »

Dans un climat politique Ivoirien marqué par des tensions croissantes à l’approche de la présidentielle de 2025, Charles Blé Goudé, ancien ministre et figure de l’opposition, a pris la parole pour dénoncer ce qu’il considère comme une instrumentalisation de la justice à des fins politiques.

Lors d’une interview accordée à Jeune Afrique, Charles Blé Goudé a vivement critiqué l’exclusion de plusieurs figures de l’opposition de la course à la magistrature suprême.

« J’ai été condamné à 20 ans de prison en décembre 2019, une condamnation par contumace que j’estime politique », a déclaré Charles Blé Goudé. Cette sanction, selon lui, est d’autant plus contestable qu’elle est en contradiction avec son acquittement par la Cour Pénale Internationale (CPI) pour les mêmes faits liés à la crise postélectorale de 2010-2011. Un paradoxe qui l’empêche aujourd’hui d’être inscrit sur la liste électorale et, par conséquent, de briguer la présidence.

Face à cette situation, l’ancien leader des Jeunes Patriotes affirme avoir multiplié les initiatives pour obtenir justice. « Rencontres avec les autorités, courriers officiels, appels publics… J’ai également saisi les institutions Internationales, notamment le Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève et l’Union Européenne », a-t-il précisé.

Ces démarches témoignent de sa volonté de réintégrer le jeu politique par des voies légales et diplomatiques. Cependant, leur aboutissement demeure incertain dans un contexte où l’opposition dénonce une mainmise du pouvoir sur l’appareil judiciaire.

Au-delà de son cas personnel, Charles Blé Goudé met en garde contre les conséquences d’une telle exclusion politique sur l’avenir de la Côte d’Ivoire.
« On ne peut pas se cacher derrière un prétexte judiciaire pour menotter politiquement des adversaires », a-t-il fustigé.

Pour lui, l’histoire récente du pays est une preuve que l’exclusion de certaines forces politiques peut mener à des crises graves. « Notre pays a déjà payé le prix fort de l’exclusion politique », rappelle-t-il, en référence aux troubles qui ont marqué les scrutins passés.

Malgré cet obstacle, Charles Blé Goudé ne semble pas prêt à renoncer à son engagement. Il invite ses partisans et l’ensemble de l’opposition à se structurer et à aller à la rencontre des populations. « Notre rôle est de nous structurer, de nous préparer et d’aller à la rencontre des Ivoiriens pour leur présenter notre projet. La politique doit répondre aux besoins essentiels des populations » , a-t-il conclu.

Alors que la Côte d’Ivoire se prépare pour un scrutin décisif, ces déclarations ravivent le débat sur la transparence et l’inclusivité du processus électoral. L’exclusion de figures de l’opposition pourrait-elle compromettre la stabilité du pays ? La question reste ouverte, tandis que les regards se tournent vers les autorités Ivoiriennes et les instances Internationales pour calmer la situation.

Tidjane Thiam, le président du PDCI, en meeting à Yopougon Ficgayo
Le président du PDCI (opposition), Tidjane Thiam, veut incarner une nouvelle espérance pour la Côte d’Ivoire et compte sur le soutien du peuple pour faire triompher sa vision d’une nation plus juste et plus prospère.

Tidjane Thiam a tenu, ce samedi 15 février 2025, à la place Ficgayo de Yopougon, dans l’Ouest d’Abidjan, un meeting devant des milliers de personnes, dans une atmosphère empreinte d’enthousiasme et de ferveur politique.

Ce rassemblement, marqué par une forte mobilisation, a permis au président du PDCI de poser les bases de son engagement pour l’élection présidentielle fixée en octobre 2025. Tidjane Thiam est le candidat naturel de son parti qui tiendra bientôt une convention pour désigner officiellement son cheval.

Il a insisté sur l’opportunité unique qu’offre cette échéance pour impulser un changement profond en Côte d’Ivoire. Porté par le slogan « Une autre Côte d’Ivoire est possible », il a affirmé que son retour sur la scène politique est motivé par la volonté d’améliorer les conditions de vie des Ivoiriens.

Évitant habilement la polémique autour de sa double nationalité, il a néanmoins répondu à ceux qui remettent en question son appartenance au pays. L’ex-directeur général de Crédit Suisse vient de renoncer à sa nationalité française.

« Quoiqu’on dise de l’ivoirité des uns et des autres, moi j’ai fait ma terminale ici et les amis de promotion sont là (…). Ceux qui ont été à l’école avec moi me connaissent. Ils savent que Thiam, c’est le travail », a-t-il déclaré avec fermeté.

Revenant sur son parcours, Tidjane Thiam a rappelé qu’il n’a jamais tourné le dos à son pays, même après son « départ forcé » du pays à la suite du coup d’État de 1999, à l’issue duquel feu Henri Konan Bédié a quitté le pouvoir.

Il a souligné qu’à chaque étape de son parcours international, il a toujours gardé un lien indéfectible avec la Côte d’Ivoire. Et d’ajouter : « J’attendais le moment où mes amis et moi pouvions changer ce pays. Ce moment est venu et je suis devant vous. »

Une déclaration qui témoigne, d’ailleurs, de sa détermination à participer activement à la transformation du pays. Conscient des défis à relever, Tidjane Thiam a annoncé des réformes audacieuses qui seront mises en place dès son accession au pouvoir.

Devant une assemblée attentive, il a lancé un appel à des élections libres et transparentes, exhortant le gouvernement en place à garantir un processus électoral équitable. Dans un contexte où la question d’un éventuel quatrième mandat d’Alassane Ouattara alimente les débats, Tidjane Thiam n’a pas manqué d’exprimer son opposition.

« Ils nous disent qu’ils ont bien gouverné, qu’ils sont sûrs de gagner un coup K.O. Alors pourquoi ont-ils peur de laisser les Ivoiriens en âge de voter s’inscrire sur les listes électorales ? », a-t-il interrogé, dénonçant ainsi les obstacles mis en place pour entraver la participation électorale.

Le leader du PDCI a critiqué ceux qui, selon lui, ne cherchent qu’à se maintenir au pouvoir au détriment des intérêts de la nation. Il a martelé que « voir et dire que ce chemin-là est le chemin de la stabilité, c’est de l’irresponsabilité. »

Plaidant pour une transition générationnelle, il a estimé qu’un président plus jeune, épaulé par les conseils de ses aînés, serait mieux placé pour répondre aux attentes du peuple. À ce meeting, Tidjane Thiam a clairement posé les jalons d’une candidature résolument tournée vers le changement.

Le meeting a été marqué par un soutien important de diverses organisations de la société civile et des partis d’opposition, dont le PPA-CI, la formation politique de Laurent Gbagbo, le MGC de Simone Ehivet et le FPI de Pascal Affi N’Guessan.

Cette convergence des forces politiques de l’opposition laisse entrevoir une dynamique unitaire en vue des prochaines échéances électorales. Un bureau politique du PDCI prévu en mars devrait fixer la date de la Convention qui consacrera le candidat de l’ex-parti unique.

Pas de « plan B » à la candidature de Gbagbo

Damana Pickass
Malgré la radiation de Laurent Gbagbo du listing électoral, son parti, le PPA-CI compte le maintenir comme son candidat pour la présidentielle d’octobre 2025, espérant une amnistie qui le fera entrer dans la course à ces joutes électorales.

Le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI, opposition), fondé par l’ex-chef d’Etat ivoirien, Laurent Gbagbo, a lancé ce samedi 22 février 2025, à Abidjan, la « Fête de la renaissance 2025 », autour du thème « Laurent Gbagbo, de La Haye à la présidence de la République en 2025 », maintenant ainsi sa candidature à l’élection d’octobre 2025.

Après Yopougon, commune populaire située dans l’Ouest d’Abidjan, et Agboville (Sud), la troisième édition de la Fête de la renaissance du Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) se tiendra les 4 et 5 avril 2025 à Dabou, une ville du Sud de la Côte d’Ivoire.

A cette occasion, le 2ᵉ vice-président du Conseil stratégie et politique et superviseur général de la fête, Damana Pickass, a souligné que cette fête commémore « le retour à la vie de Laurent Gbagbo, symbole du renouveau de la lutte pour les libertés et de la démocratie » en Côte d’Ivoire.

Damana Pickass a déclaré que le thème de l’édition 2025 est « prémonitoire » et reflète la conviction et la détermination du PPA-CI à voir l’ancien-président ivoirien, Laurent Gbagbo, revenir au pouvoir, à l’issue de la présidentielle d’octobre 2025.

Il a soutenu que « Fête de la renaissance 2025 » se tient dans un contexte de « recul des libertés, avec des condamnations politiques, l’injustice et le recul de l’État de droit ». Le lancement de cette fête s’est déroulé au siège du parti, en présence des militants, sympathisants et des cadres du parti.

Pour lui, cette fête doit être une démonstration de force, un signal très clair à la communauté internationale, mais aussi un message pour réfuter toute question de « candidature de substitution ou plan B » concernant le choix de Gbagbo pour la présidentielle.

Le PPA-CI a investi Laurent Gbagbo, le 10 mai 2024, pour la présidentielle du 25 octobre 2025. Condamné en 2018 par la justice ivoirienne à 20 ans de prison ferme dans l’affaire de « braquage » de la Bceao, il a vu ses droits civiques suspendus et lui-même radié de la liste électorale.

Après son retour au pays, en juin 2021, Gbagbo a été gracié en août 2022 par Alassane Ouattara. La grâce présidentielle permet au condamné de ne pas purger sa peine, mais ne l’annule pas, d’où l’ex-président ivoirien a besoin d’une amnistie pour pouvoir être réintégré sur le listing électoral.

Le président exécutif du PPA-CI, Sébastien Dano Djédjé, a dit que cet événement est un moment de souvenir du parcours de Laurent Gbagbo, rappelant que c’est également une fête « statutaire qui les engage et les encourage dans leur détermination à poursuivre le combat pour les libertés et la démocratie ».

Koné Katinan
« Il s’agit ici de nous souvenir de nos moments de peine, de douleur, de souffrance et parfois de désespoir qui se sont transformés en joie indescriptible ce 30 mars 2021, jour de l’acquittement définitif du président Laurent Gbagbo par la Cour pénale internationale », a-t-il fait savoir.

Selon lui, 2025 est une année d’espoir et d’espérance qui va consacrer l’aboutissement de leur lutte, notamment la « victoire » de Laurent Gbagbo en octobre 2025 et Dabou, ville symbole pour le combat politique, sera la « rampe de lancement de la victoire en octobre 2025 ».

« Avec votre mobilisation, avec votre détermination, nous allons nous battre pour que les conditions d’organisation d’élections justes et transparentes soient réunies avant octobre 2025 », a lancé M. Sébastien Dano Djédjé., devant les militants

Au nom de Laurent Gbagbo, Koné Katinan, président du Conseil stratégie et politique du PPA-CI, a précisé que ce rassemblement, à Dabou, porte le double symbole de la « renaissance et de l’espérance », résumé dans le thème de cet événement.

Koné Katinan a appelé à une « mobilisation exceptionnelle » pour que « ceux qui pensent avoir le rapport de force en leur faveur revoient leur prétention à la baisse ». Il a exprimé le soutien de Gbagbo aux cadres du parti, récemment condamnés par la justice ivoirienne.
Le PDCI avait créé le concept d’ivoirité pour écarter alassane Ouattara des joutes électorales ivoiriennes, aujourd’hui, le RHDP de Ouattara de peur de perdre les élections, ramène ce vieux démon qui a déjà conduit le pays d’houphouet boigny à une guerre civile.
Les esprits sont surchauffés et le pire est à craindre.

Par Tam tam info News