Les régulateurs énergétiques du Burkina Faso, du Mali et du Niger se sont réunis à Bamako, mardi 6 mai 2025, sous la présidence du Premier ministre malien, le général Abdoulaye Maïga, pour harmoniser leurs politiques afin de renforcer la sécurité énergétique et promouvoir les énergies renouvelables.
Sous la présidence du Premier ministre malien, le général Abdoulaye Maïga, s’est tenue, mardi 6 mai 2025, à Bamako, la première rencontre des régulateurs du secteur de l’énergie de la Confédération des États du Sahel (AES), réunissant le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Cette initiative vise à harmoniser les politiques énergétiques des trois pays pour renforcer la sécurité énergétique, réduire les coûts, améliorer l’efficacité du marché et faciliter l’intégration des énergies renouvelables.
Le Premier ministre malien a souligné l’importance de cette collaboration, affirmant que « les populations d’Agadez, de Tenkodogo ou de Taoudeni sentent qu’elles ont la même énergie, à travers une vision commune et solidaire ».
Les pays de l’AES disposent d’un potentiel énergétique considérable, notamment en ressources renouvelables. Le Burkina Faso, par exemple, bénéficie d’une irradiation solaire moyenne de 5,5 kWh/m²/jour pendant 3 000 à 3 500 heures par an . Le Mali possède un potentiel de production solaire estimé à 3 978,7 GW et éolien à 1,25 GW, concentré dans les régions du sud et du sud-ouest.
Des projets tels que la centrale solaire de Zina au Burkina Faso, d’une capacité de 26,6 MW, mise en service en mai 2024, illustrent les efforts en cours pour exploiter ces ressources.
Des défis persistants
Malgré ces initiatives, les pays de l’AES font face à des défis majeurs. Le taux d’accès à l’électricité reste faible : 21,7 % au Burkina Faso, 53 % au Mali et 19,5 % au Niger. En milieu rural, ces taux chutent à 5,49 % au Burkina Faso en 2022 et à environ 11 % au Niger.
Le secteur énergétique est également confronté à des pertes techniques et commerciales élevées, à un déficit d’infrastructures, à une faible compétitivité du secteur privé et à une dépendance aux combustibles fossiles importés. Par exemple, au Burkina Faso, la production d’électricité est dominée par des centrales thermiques coûteuses, ce qui affecte la viabilité financière du secteur.
Vers une régulation harmonisée
La rencontre des régulateurs de l’AES marque une étape vers une régulation harmonisée du secteur de l’énergie. L’objectif est de créer un cadre propice à l’investissement, de renforcer les capacités institutionnelles et de promouvoir des solutions énergétiques décentralisées, notamment dans les zones rurales.
Des initiatives comme le programme Desert to Power, soutenu par la Banque africaine de développement, visent à transformer le Sahel en une zone de production d’énergie solaire de 10 000 MW.
La Confédération des États du Sahel s’engage à relever les défis énergétiques de la région en misant sur la coopération et l’intégration des politiques. La volonté politique affichée lors de cette rencontre témoigne d’une détermination à transformer le paysage énergétique du Sahel, en mettant l’accent sur l’accès universel à l’électricité, le développement des énergies renouvelables et la souveraineté énergétique.