Jeudi noir, hier au Nigeria où au moins une vingtaine de personnes ont trouvé la mort lors des manifestations et 16 autres tuées lors de l’explosion d’une bombe dans l’état de bornou.
En effet, lassés par la faim, les conditions de vie extrême et l’insécurité généralisée, les Nigérians voulaient protester contre la mal gouvernance instaurée depuis l’arrivée au pouvoir du président tinubu.
Ainsi dès l’aube les différents états du Nigeria se sont réveillés avec des manifestations monstres.
Les jeunes et les femmes étaient majoritaires. Déterminés et décidés à en découdre avec un pouvoir tyrannique, les nigérians réclamaient ouvertement l’intervention de l’armée pour mettre fin à leurs souffrances.
Mulki soja muke so (nous voulons un pouvoir militaire) clamaient ils un peu partout.
Il y avait de quoi préférer un régime militaire à une démocratie de façade où les tenants du pouvoir n’ont aucun regard bienveillant ni respect envers le peuple qui les a pourtant élus.
Aujourd’hui, sur une population de plus de 220 millions d’habitants, environ 161 millions de Nigérians sont en situation d’insécurité alimentaire, tandis que 39,4 millions de personnes sont sous-alimentées, selon le rapport 2024 sur « l’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde ».
Désespérés et désorientés, ils n’ont d’autres recours que des produits alimentaires qui devraient être jetés . Ils n’ont plus d’autres choix, manger les produits presque avariés ou mourir de faim.
Pour de nombreux nigérians, l’arrivée au pouvoir du président Bola Ahmed Tinubu est une malédiction pour ce pays.
On se rappelle qu’avant même, sa prise de fonction formelle à la tête du pays, il avait supprimé les subventions sur les produits pétroliers et sur l’énergie. Il a laissé la naira en flottement, ce qui a conduit la monnaie nigériane à une dépréciation jamais atteinte auparavant.
L’insécurité s’est généralisée à tel point que des nigérians ont préféré quitter leur pays pour se réfugier ailleurs.
Actuellement, l’économie vacille et l’augmentation du coût de la vie rend la survie quotidienne plus difficile pour des millions de Nigérians.
Selon la BBC, l’économie nigériane n’était pas au mieux de sa forme lorsque l’ancien président Muhammadu Buhari a quitté ses fonctions l’année dernière. Mais l’annonce par le président Tinubu de la suppression des subventions aux carburants lors de son investiture le 29 mai 2023 a déclenché une série d’événements qui ont aggravé les difficultés économiques dans tout le pays.
L’inflation a grimpé en flèche à la suite de cette annonce, les prix des biens et des services étant directement touchés. Les entreprises ont également été touchées par la montée en flèche de leurs coûts d’exploitation et celles qui n’ont pas pu faire face ont réduit leurs effectifs ou fermé leurs portes.
Le flottement de la monnaie locale, le naira, a encore aggravé les conditions de vie au Nigeria. En juin 2023, un dollar américain s’échangeait contre 469,50 nairas, alors qu’il s’échange actuellement contre environ 1 600 nairas pour un dollar. Cette situation a contribué à l’aggravation de l’inflation, les produits importés étant particulièrement touchés. L’impact a été sévère pour un pays qui dépend d’un grand nombre de ces produits importés dans diverses industries et même pour la consommation individuelle directe.
Aujourd’hui les nigérians sont dans la rue. Hier, nous avons assisté à des scènes terribles à kano, kaduna, imo, katsina, Lagos, abuja, etc où des gens affamés ont saccagé des magasins de vivres, des édifices publics, etc.
Beaucoup de gouverneurs étaient obligés de décréter l’état d’urgence pour protéger les populations et leurs biens.
Ironie de l’histoire, le président tinubu qui était à l’avant-garde des combattants de la CEDEAO qui voulaient détruire le Niger pour remettre en selle un régime moribond risque d’être emporté par cette crise de mal gouvernance.
Par Tam-tam info News