Tamtaminfo

Bilan défense 2024 : l’armée Nigérienne est en première ligne pour la défense de la patrie…

Bilan défense 2024 : l’armée Nigérienne est en première ligne pour la défense de la patrie…

Une centaine des véhicules blindés de l’armée nigérienne bloqués au port de Cotonou et plusieurs aéronefs achetés sur fonds propres bloqués dans des pays européens, telles sont entre autres les informations distillées par le ministre d’État, ministre de la défense nationale , le général de division Salifou mody lors d’un entretien bilan sur la RTN .

Le Ministre d’Etat de la défense nationale, le général de corps d’armée, Salifou Mody, a déclaré mardi 21 janvier que ‘’nous sommes en situation de sécurité assumée’’, estimant que ‘’les Nigériens sont au-devant, nous défendons notre pays avec notre génie, nos moyens’’.

S’exprimant sur le bilan de la situation sécuritaire en 2024 au cours d’un entretien bilan à la radio et télévision du Niger, le général Mody a fait savoir que ‘’ c’est nous qui défendons notre pays avec notre génie, nos moyens, les Nigériens sont au-devant, ils ont confiance en leur capacité ’’.

Cet entretien entre dans le cadre d’une série d’entretiens télévisés avec les membres du gouvernement sur le bilan des 18 mois de gestion du Cnsp.

Le ministre a d’abord dressé un diagnostic critique de l’héritage sécuritaire d’avant l’arrivée au pouvoir du général Abdourahamane Tiani.

« Avant les événements du 26 juillet 2023, notre pays était en insécurité tout simplement parce que nous ne maîtrisions pas la situation sécuritaire. Nous étions sous tutelle », a-t-il déclaré, pointant une « désorganisation » des structures de sécurité et l’impossibilité pour les forces de défense de « travailler en synergie », une situation qui, selon lui, « faisait l’affaire des forces étrangères, particulièrement françaises ».

Face à ce constat, le ministère a engagé une restructuration d’envergure. En 2024, malgré l’embargo international, les Forces armées nationales et la gendarmerie ont recruté 12 792 personnes, incluant officiers, sous-officiers, militaires du rang et spécialistes dans des domaines variés (santé, télécommunications, génie). Parallèlement, 18 377 personnels ont été formés dans les centres nationaux, soit une augmentation de 66 % par rapport à 2023. « Une armée ne vaut que par ce que valent les hommes », a souligné le général Mody.

Le renforcement matériel n’est pas en reste, avec l’acquisition de nouveaux aéronefs, véhicules de transport et de combat, moyens logistiques et véhicules blindés. Des infrastructures ont également été développées pour « améliorer les conditions de vie et de travail du personnel ».

Sur le plan stratégique, une nouvelle doctrine nationale de défense est en cours d’élaboration. Elle englobe les aspects militaires, économiques, diplomatiques et infrastructurels, tout en prenant en compte l’environnement régional et international. Le ministre a particulièrement insisté sur la mise en place d’une « stratégie militaire collaborative » impliquant forces de défense, forces de sécurité et populations face à des menaces qualifiées de « multiformes » : groupes criminels aux frontières, tentatives de déstabilisation, embargos et « guerre de la communication ».

La diplomatie militaire a connu un bouleversement majeur après la dénonciation des accords de défense avec la France fin 2023. Le Niger a diversifié ses partenariats, notamment avec la Chine et la Turquie qui ont nommé des attachés de défense à Niamey, mais aussi avec l’Iran, l’Égypte et la Russie, dont la coopération « en léthargie » a été « renouvelée et renforcée ». Le ministre a particulièrement mis en avant l’Alliance des États du Sahel (AES) avec le Mali et le Burkina Faso, qualifiée de « principale force » et d’« avènement original ».

Dans le domaine de la Diplomatie militaire, a-t-il rappelé, ‘’nous avons dénoncé un certain nombre d’accords, dont les accords de défense avec la France en fin 2023 et à partir de 2024, les partenaires qui étaient ici devaient se soumettre ou bien aller dans le sens de ce que nous voulons donner à cette coopération militaire’’.

Ainsi, ‘’dans la poursuite de ce qui s’est passé en 2023, certains partenaires ont décidé de suivre les forces françaises, et des accords initiaux militaires ont été suspendus avec ces pays’’ a-t-il fait savoir, rassurant que cela a été fait de ‘’façon diplomatique et ces pays ont retiré également leurs troupes en 2024’’.

A l’issue de cela, ‘’nous avons entrepris dans le cadre de cette diplomatie, de nous adresser à d’autres partenaires parce que, comme on l’a dit, le Niger va défendre ses intérêts et ira là où se trouvent ses intérêts tout en scellant ses partenariats en fonction de ses besoins’’ a précisé le ministre en charge de la défense nationale.

Alors dans ce cadre, ‘’nous avons entrepris de nouvelles relations militaires avec un certain nombre de pays notamment la Chine qui était déjà un ancien partenaire et qui a renforcé sa coopération avec nous’’ a-t-il souligné notant qu’un attaché de défense qui n’a jamais été mis en place ici, a été nommé et la Turquie également a nommé son attaché de défense au Niger’’.

D’autre part, ‘nous avons dans la même foulée, établi des contacts avec l’Iran, des pays comme l’Égypte qui sont nos nouveaux partenaires’’ a expliqué le général Mody selon qui, la Russie est déjà un acquis car ‘’c’est un partenariat qui existait bien avant les événements du 26 juillet’’.

‘’Nos attachés de défense dans les différents pays continuent à travailler avec force pour faire comprendre l’organisation militaire, l’organisation de défense du Niger dans les pays étrangers, mais surtout l’avènement de l’AES, un avènement très important parce que c’est notre principale force’’ a-t-il fait comprendre.

Cet avènement original, ‘’permet au-delà de ces questions de diplomatie et d’échange d’attaché de défense, d’aller au-delà’’ a expliqué le Général de Corps d’Armée Salifou Mody selon qui, la diplomatie militaire se porte bien, et cela, malgré les différends, ‘’nous avons pris un certain nombre de dispositions pour assurer les intérêts de notre pays et nos armées’’.

« Notre pays ne peut être défendu que par nous-mêmes, les forces armées en avant, la population en soutien », a conclu le général Mody, réaffirmant que « la conquête de la souveraineté passe avant tout par l’exploitation des ressources nationales au profit de nos populations ».
‘’Notre sentiment est celui de satisfaction’’, a relevé le ministre de la défense, qualifiant de ‘’charlatanisme sécuritaire’’ la situation prévalant avant la prise du pouvoir par le CNSP, notant que ‘’ la sécurité du pays était sous tutelle des forces étrangères qui ne maîtrisent pas la réalité du pays et tout était fait pour ‘’décourager nos forces de défense et de sécurité, mais aussi faire croire au niveau national et international que rien ne va au Niger’’.

“Avant les événements du 26 juillet 2023, notre pays était en insécurité, tout simplement parce que nous ne maîtrisions pas la situation sécuritaire. Nous étions sous tutelle,” a affirmé le général Mody.

Le Ministre a particulièrement pointé du doigt l’influence des forces étrangères, notamment les forces françaises. “Nous faisions partie d’un système, d’un schéma. Au niveau national, nos structures de sécurité étaient désorganisées. Les Forces de Défense et de Sécurité étaient bien en place, mais le système était tel que ces forces ne pouvaient pas travailler en synergie. Cela faisait l’affaire de ceux sous lesquels nous étions, en particulier des forces étrangères, et précisément les forces françaises,” a-t-il expliqué.

Il a également dénoncé la présence d’experts étrangers : “Naturellement, cette situation faisait que sur le plan sécuritaire, pour ceux qui s’y connaissent, c’était le désordre sécuritaire. À cela, il faut ajouter un certain nombre d’experts de tout acabit qui se retrouvaient dans le système, qui outrepassaient non seulement leurs responsabilités, mais qui se mêlaient de ce qu’ils ne maîtrisaient pas. C’était pratiquement un charlatanisme sécuritaire qui prévalait,” a-t-il ajouté.

Le général Salifou Mody a conclu en soulignant que, malgré une perception de stabilité, la situation sécuritaire était en réalité désastreuse. “Pour le commun de Nigériens, tout allait bien, tout simplement parce qu’il y avait un narratif, il y avait tout un montage en interne et à l’international pour faire croire que la situation était l’une des meilleures de la sous-région,” a-t-il dit.

Le général Mody a annoncé que ‘’nous avons mis en place une stratégie militaire concertée et collaborative’’ notant qu’au vu des menaces terroristes qui sévissent dans le pays, ‘’les forces de défense et de sécurité et les populations doivent travailler en synergie pour juguler ces menaces’’.

En plus des attaques terroristes, ‘’il y a les menées subversives à l’interne et à l’externe et la guerre de communication’’, a détaillé le responsable gouvernemental, ajoutant que ‘’nous avons réussi en 2024 à faire comprendre aux populations que cette guerre est une guerre de tout le monde’’.

Selon le Ministre Mody, cette stratégie est aussi concertée parce que, dans son élaboration, ‘’toutes les parties prenantes internes et les autres pays de l’alliance des Etats du Sahel sont impliqués’’.

L’autorité militaire a fait savoir qu’en dépit des menaces de déstabilisation et l’embargo sur les équipements militaires, les forces armées sont montées en puissance avec de recrutements, de formations et l’acquisition des moyens.

‘’Une armée ne vaut que par ce que valent les hommes. Et les hommes pour répondre aux attentes des populations doivent être formés, doivent être compétents’’, a soutenu le Ministre d’Etat.

Salifou Mody a annoncé qu’en 2024, les forces armées ont acquis ‘’des aéronefs, des véhicules de transport de moyens logistiques, des véhicules blindés, mais aussi des infrastructures pour améliorer les conditions de vie et de travail du personnel’’.

‘’2024 a été l’année de la prise en compte effective de notre défense nationale et de notre sécurité par nos propres moyens’’, a fait observer le Ministre de la défense nationale, Salifou Mody qui a rendu un hommage appuyé ‘’aux jeunes qui se sacrifient’’ sur les différents théâtres des opérations.

‘’Malgré la multitude de menaces, de crises autour de nous, les forces armées (FAN/ Gendarmerie) assurent la sécurité, la stabilité et à travers le bulletin des forces armées diffusé deux fois par semaine, les nigériens peuvent avoir une idée de ce qui est fait sur le terrain’’ a déclaré le général Mody.

A cet effet, ‘’en janvier 2024, nous étions à 12000 hommes sur le terrain au quotidien, et les chiffres sont passés aujourd’hui à 18000, car il fallait renforcer, faire un maillage encore plus près, et plus étroit pour les terroristes, mais également qui se rapproche davantage des populations’’ a expliqué le membre du gouvernement

A titre d’exemple, a-t-il poursuivi, ‘’la région de la rive droite est vraiment troublée parce que c’est une région particulière, où tout est concentré, une zone extrêmement riche, sans compter les dizaines de sites aurifères et clandestins, et partout où il y a de l’or, il y a de la criminalité, c’est ça qui fait la particularité de cette zone’’ a-t-il notifié expliquant que ‘’la rive gauche, dans la région de Tillabéri, l’ennemi a instruit les terroristes de chasser les populations afin de les empêcher à s’adonner à leurs activités quotidiennes et s’accaparer de leur espace’’.

‘’Ainsi, cet accroissement des effectifs s’explique par la création de nouvelles unités de gendarmerie et militaires, parce qu’il fallait à tout prix que ces populations puissent rester chez elles et cultiver’’ a-t-il indiqué rappelant que ces militaires ‘’devaient accompagner les populations pour aller au champ cultiver et revenir au village.

‘’Cela a naturellement augmenté l’effectif et après la saison des pluies il fallait les aider à récolter, à engranger leurs récoltes. En 2024, la population a pu cultiver, que ce soit dans la région de Ouallam ou la région de Téra’’ a-t-il poursuivi.

Par ailleurs, ‘’il y a eu également des opérations de sécurisation des intérêts stratégiques, la protection de tout ce que nous avons comme sites miniers et sites pétroliers, et il y a aussi bien sûr le pipeline, même s’il y a encore des actions de sabotage qui sont perpétrées, mais toutes ces questions ont été encore prises en compte, et cela explique la création de cette nouvelle force de protection et de développement’’ a fait savoir le Ministre en charge de la défense nationale.

Cette force, a-t-il expliqué, ‘’aura pour mission de protéger toutes ces infrastructures critiques et aussi de participer aux actions de développement comme l’agriculture, l’élevage, mais aussi la fourniture de services et formations aux travaux manuels, de former les populations ou de construire des routes’’.

‘’C’est une force spéciale qui dépend de l’État major des armées à l’image des sapeurs-pompiers, de l’armée de l’air, et cette force sera là pour aider à développer le pays et à protéger les infrastructures d’intérêts économiques’’ a conclu le Général de Corps d’Armée Salifou Mody.

Le 26 juillet 2023, le CNSP a renversé les autorités en place évoquant entre autres la dégradation de la situation sécuritaire, le pays faisant face aux attaques des groupes se réclamant de djihadisme en dépit de la présence des forces occidentales.

Par Tam tam info News