Le président chinois Xi Jinping a promis jeudi plus de 50 milliards de dollars de financement sur trois ans aux pays africains, dont une cinquantaine de dirigeants sont à Pékin pour un sommet.Cette somme, équivalente à environ 45 milliards d’euros, vise à renforcer les échanges en infrastructures et commerce entre le géant asiatique, deuxième économie mondiale, et l’Afrique.
Le sommet du Forum sur la coopération Chine-Afrique, plus grand rendez-vous diplomatique organisé à Pékin depuis la pandémie de Covid-19, réunit de mercredi à vendredi plus de 50 dirigeants africains, selon les médias d’Etat chinois.
Les dirigeants chinois ont décidé de porter le niveau des affaires en Afrique à un niveau supérieur, promettant d’investir des centaines de milliards de francs CFA en trois ans.
L’Afrique a réalisé une belle moisson lors de la neuvième édition du Forum sur la coopération sino-africaine (Focac) en cours. Pékin a décidé d’élever son partenariat avec le continent à un nouveau palier en annonçant un programme de financement de 360 milliards de yuans (50,7 milliards $) soit 29 963 milliards de francs CFA. « Pour mettre en œuvre les dix actions de partenariat, le gouvernement chinois fournira un soutien financier de 360 milliards de yuans RMB au cours des trois prochaines années », a déclaré, jeudi 5 septembre, le président chinois Xi Jinping.
Cette enveloppe « se décompose en 210 milliards de yuans RMB sous forme de lignes de crédit, 80 milliards de yuans RMB d’aide sous diverses formes et au moins 70 milliards de yuans RMB d’investissements en Afrique par des entreprises chinoises », a détaillé le président chinois dans des propos relayés par sa vice-ministre des Affaires étrangères, Hua Chunying.
En plus d’être la deuxième économie mondiale, la Chine est le premier partenaire commercial de l’Afrique, avec des échanges bilatéraux atteignant 167,8 milliards de dollars au premier semestre, selon les médias officiels chinois. Au cours des deux dernières décennies, le géant asiatique a envoyé des centaines de milliers d’ouvriers et d’ingénieurs sur le continent pour la réalisation de grands projets d’infrastructures, obtenant en contrepartie un accès privilégié aux ressources naturelles africaines.
A l’avenir, Pékin s’engage à ouvrir davantage son marché aux pays africains, en accordant une attention particulière aux pays les moins avancés (PMA), qui bénéficieront d’un « traitement zéro-tarif pour 100 % des lignes tarifaires ».
Les projets à court terme de la Chine pour l’Afrique incluent également les infrastructures de connectivité, la santé, l’agriculture, le développement rural, ainsi que l’éducation et la culture, sans oublier le volet sécuritaire, alors que le continent fait face à plusieurs menaces dont le terrorisme jihadiste qui gangrène plusieurs pays du Sahel.
« La Chine est prête à former 6000 militaires, ainsi que 1000 policiers et agents des forces de l’ordre africains, et à inviter 500 jeunes officiers militaires africains à visiter la Chine. Les deux parties organiseront des exercices militaires conjoints, des entraînements et des patrouilles, et lanceront une +action pour une Afrique sans mines+ », a souligné Mme Chunying.
Les relations Chine-Afrique connaissent leur « meilleure période de l’histoire », a assuré Xi Jinping lors de la cérémonie d’ouverture dans le Palais du Peuple, colossal bâtiment situé au bord de la célèbre place Tiananmen.
« La Chine est prête à approfondir sa coopération avec les pays africains dans l’industrie, l’agriculture, les infrastructures, le commerce et les investissements », a-t-il ajouté.
« Dans les trois prochaines années, le gouvernement chinois veut fournir un soutien financier à hauteur de 360 milliards de yuans », soit 50,7 milliards de dollars, a-t-il annoncé, promettant aussi d’aider à « créer au moins un million d’emplois en Afrique ».
S’exprimant également au sommet, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a assuré que la Chine et l’Afrique, en coopérant ensemble, pouvaient « mener la révolution des énergies renouvelables ».
« Le bilan remarquable de la Chine en matière de développement, notamment en ce qui concerne l’éradication de la pauvreté, est une grande source d’expérience et d’expertise », a-t-il estimé.
– Plus de coopération –
La Chine est déjà le premier partenaire commercial du continent africain, avec 167,8 milliards de dollars (151,8 milliards d’euros) en échanges bilatéraux au premier semestre 2024, selon les médias officiels chinois.
Elle a envoyé ces deux dernières décennies des centaines de milliers d’ouvriers et d’ingénieurs en Afrique pour construire ces grands projets, et gagné un accès privilégié aux vastes ressources naturelles africaines, notamment le cuivre, l’or et le lithium.
Les prêts des banques publiques chinoises ont permis de financer de nombreuses infrastructures destinées à doper la croissance africaine (voies ferrées, ports, routes…). Mais ils ont soulevé des interrogations en contribuant à creuser l’endettement de certains pays.
Le montant des prêts accordés par la Chine aux pays africains l’an passé a toutefois été divisé par six par rapport aux sommets atteints en 2016, où ils approchaient les 30 milliards de dollars (27 milliards d’euros).
Selon les analystes, le ralentissement économique actuel en Chine pousse Pékin à réduire ses investissements en Afrique, malgré la concurrence croissante avec les Etats-Unis sur ce continent, en matière d’influence politique et d’accès aux ressources naturelles.
En marge du sommet, le président chinois a eu ces derniers jours des entretiens en tête-à-tête avec une dizaine de dirigeants africains, promettant plus de coopération dans toute une série de projets.
– Trains et routes –
Mercredi, le président zambien Hakainde Hichilema a ainsi annoncé un accord entre la compagnie nationale d’électricité zambienne (ZESCO) et le groupe chinois PowerChina pour étendre l’usage de panneaux solaires sur les toits dans le pays africain.
Le Nigeria – l’un des pays africains ayant le plus emprunté à la Chine – et la Chine ont eux annoncé prévoir de « renforcer la coopération » dans les infrastructures, notamment « le transport, les ports et les zones de libre-échange ».
La présidente tanzanienne Samia Suluhu Hassan a obtenu l’engagement par Xi Jinping de faire avancer le projet de train entre son pays et la Zambie, qui a pris du retard.
Selon les médias zambiens, Pékin a promis un milliard de dollars pour ce projet, crucial dans cette partie du continent africain riche en ressources naturelles.
Quant au Zimbabwe, il a obtenu la promesse d’une coopération renforcée dans « l’agriculture, l’exploitation minière, les énergies propres et les infrastructures de transport », selon un communiqué conjoint.
Le président kényan William Ruto a par ailleurs indiqué que son homologue chinois avait promis l’ouverture du marché chinois aux produits agricoles de son pays.
Les deux parties se sont aussi mises d’accord sur l’expansion de la ligne ferroviaire du Standard Gauge Railway (SGR), reliant la capitale Nairobi au port de Mombasa, financée notamment par la Banque d’exportation et d’importation de Chine (Exim bank).
La Chine s’est aussi engagée à plus de coopération sur l’autoroute Rironi-Mau Summit-Malaba, qui devrait coûter 1,2 milliard de dollars selon les médias kényans.
L’an dernier, William Ruto avait demandé à la Chine un prêt d’un milliard de dollars et la restructuration de la dette existante: son pays doit aujourd’hui rembourser plus de 8 milliards de dollars à la Chine.
Par Tam tam info news( AIB, Xinhua, APA news)