Après l’attaque des terroristes maliens à tinzaouaten et sa revendication par l’ambassadeur ukrainien à Dakar et par le chef des renseignements ukrainiens, le Mali et le Niger ont rompu leurs relations diplomatiques avec Kiev accusant ce pays d’être un des parrains du terrorisme international.
Les pays membres de la confédération des états du Sahel ont même déposé une plainte au niveau du conseil de sécurité de l’ONU.
En marge de la Première Conférence ministérielle du Forum de partenariat Russie-Afrique, le ministre malien des Affaires étrangères a exprimé ses inquiétudes concernant l’inaction de la communauté internationale face au soutien de l’Ukraine aux groupes terroristes dans le nord du Mali, rapporte l’agence africaine de presse.
Lors de la Première Conférence ministérielle du Forum de partenariat Russie-Afrique à Sotchi, le 10 novembre 2024, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a exprimé, dans un entretien au média russe RT, ses préoccupations concernant la lente réactivité de la communauté internationale face aux accusations portant sur le soutien de l’Ukraine aux groupes terroristes opérant dans le nord du Mali.
M. Diop a précisé que le Mali, le Burkina Faso et le Niger avaient présenté une plainte auprès du Conseil de sécurité des Nations Unies, dénonçant le soutien direct de l’Ukraine aux groupes armés terroristes par le biais de renseignements et de logistique.
Le ministre malien a déploré l’absence de réaction du Conseil de sécurité, malgré la gravité des accusations. « Nous savons que la Russie soutient notre démarche, mais nous n’avons entendu personne », a-t-il déploré, remettant en question la légitimité de l’action internationale. Il a ainsi interpellé la communauté internationale : « Existe-t-il une communauté internationale ? Est-ce une véritable communauté ? Est-elle vraiment internationale ? » Diop a pointé ce qu’il a perçu comme une « politique des deux poids, deux mesures », notamment lorsque des alliés sont mis en cause.
Le chef de la diplomatie malienne a également exprimé l’insatisfaction des populations du Sahel, insistant sur le fait qu’il est impératif que ces pays prennent en main leur propre sécurité. « Nous sommes convaincus que ces moyens utilisés par les groupes terroristes visent des objectifs politiques », a indiqué Abdoulaye Diop, réaffirmant la détermination de ses pays à défendre leur souveraineté.
Le 19 août 2024, dans une lettre conjointe adressée aux Nations Unies, les pays membres de l’Alliance des États du Sahel ont dénoncé le soutien de l’Ukraine aux groupes armés terroristes, notamment en fournissant des informations et des équipements de renseignement aux rebelles impliqués dans les affrontements à Tinzaouatène. Les ministres des Affaires étrangères du Mali, du Burkina Faso et du Niger ont condamné ce soutien et demandé au Conseil de sécurité de l’ONU de prendre des mesures face à cette menace pour la stabilité du Sahel et du continent africain.
En réponse à ces accusations, le ministère des Affaires étrangères ukrainien a fermement rejeté les allégations de soutien aux rebelles. Il a nié avoir fourni des drones ou d’autres formes d’aide militaire aux groupes terroristes, insistant sur le fait que ces accusations étaient non fondées et basées sur des spéculations. Le ministère a également précisé qu’aucune preuve de détournement d’armements destinés à la défense contre l’invasion russe n’avait été trouvée, et qu’un système rigoureux de surveillance des armes livrées par ses alliés avait été mis en place depuis le début du conflit en 2022.
Malgré la réponse ukrainienne, les relations diplomatiques avec le Mali et le Niger se sont dégradées, aboutissant à leur rupture, des mesures que Kiev a qualifiées d’ « injustifiées ». La Russie, de son côté, a réaffirmé son soutien au Mali et critiqué les ingérences extérieures, soulignant l’extension possible du conflit russo-ukrainien en Afrique.
L’Ukraine a réaffirmé son engagement à maintenir des relations pacifiques et respectueuses de la souveraineté de tous les pays africains, insistant sur le principe de non-intervention dans leurs affaires intérieures. Dans une déclaration d’octobre 2024, Kiev a également exhorté les gouvernements malien et nigérien à ne pas céder aux « narratifs de propagande russes », qualifiant ces accusations de campagne de désinformation visant à discréditer l’Ukraine et à justifier l’agression de la Russie.
La soi disante communauté internationale ne réagit que lorsque ses intérêts sont en jeu ‘
Par Tam tam info News