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Sénégal : grandes batailles politiques en perspective…

Sénégal : grandes batailles politiques en perspective…

A peine 5 mois après son arrivée au pouvoir après plusieurs mois de luttes acharnées ayant causé la mort de plusieurs personnes, le président sénégalais est confronté à sa première grande crise politique.
Le parlement dominé par la coalition de l’ancien président Macky Sall a rejeté lundi un projet de loi de révision de la constitution devant permettre la disparition du haut conseil aux collectivités territoriales et le conseil économique et social, a dans la foulée déposé une motion de censure contre le gouvernement de sonko.
En représailles, le premier ministre, Ousmane sonko a annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale avant que le président diomaye Faye ne décrète le limogeage des présidents des deux institutions incriminées.

Selon un dépêche de la APA news, les députés sénégalais sont convoqués en session extraordinaire, ce jeudi, pour examiner plusieurs lois avant de clôturer leurs travaux par une déclaration de politique générale du Premier ministre.

En pleine crise politique, le président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, actuellement en déplacement en Chine pour participer au Forum de coopération sino-africaine, a convoqué l’Assemblée nationale en session extraordinaire pour le jeudi 5 septembre 2024 à 10 heures.

Cette convocation, officialisée par le décret n° 2024-1880, survient après que le chef de l’Etat a pris la décision de limoger Aminata Mbengue Ndiaye, présidente du Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCCT), et Abdoulaye Daouda Diallo, président du Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE).

Ces décisions, annoncées par le ministre, Secrétaire général de la présidence de la République, Oumar Samba BA, s’inscrivent dans un contexte où l’Assemblée nationale, dominée par la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY), majoritaire à l’Assemblée et au pouvoir de 2012 à 2024, a rejeté, le lundi 2 septembre, un projet de loi présenté par le président Faye visant à supprimer le CESE et le HCCT.

Le lendemain, le président du groupe parlementaire BBY, Abdou Mbow, a déposé une motion de censure contre le gouvernement dirigé par Ousmane Sonko. En réponse, Ousmane Sonko, Chef du gouvernement et leader de Pastef, a déclaré le mercredi 4 septembre, lors d’une rencontre avec les agents de la primature, qu’il n’y aura pas de motion de censure.

L’ordre du jour de la session extraordinaire du jeudi 5 septembre comprend notamment le projet de loi de règlement pour la gestion 2022, la ratification de la Convention de l’Union Africaine sur la Coopération transfrontalière (Convention de Niamey), un projet de loi relatif à la Commission nationale des Droits de l’Homme (CNDH), et la Déclaration de Politique générale par le Premier ministre, Ousmane Sonko.

La session sera close dès l’épuisement de l’ordre du jour, informe le décret rendu public le mercredi soir.

Limogeage des présidents du CESE et du HCCT

Dans ce bras de fer, majorité présidentielle, majorité parlementaire, le chef de l’Etat sénégalais, qui détient une grande partie de la réalité du pouvoir, a mis fin aux fonction des présidents du CESE et du HCCT au lendemain du rejet par la majorité parlementaire du projet de loi portant suppression de ces deux institutions.

Bassirou Diomaye Faye, le président du Sénégal, a pris la décision de limoger Aminata Mbengue Ndiaye et Abdoulaye Daouda Diallo. Ils étaient respectivement les présidents du Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCCT) et du Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE).

Ces décisions, officialisées par décret en date du 4 septembre 2024, ont été annoncées par le ministre, Secrétaire général de la présidence de la République du Sénégal, Oumar Samba BA.

Ce limogeage intervient alors que le Sénégal traverse une crise politique majeure. Le lundi 2 septembre, l’Assemblée nationale, dominée par la coalition Benno Bokk Yakaar (BBY, ensemble pour un même espoir), ancienne majorité au pouvoir de 2012 à 2024, a rejeté un projet de loi présenté par le président Faye, visant à supprimer le CESE et le HCCT. De plus, le président du groupe parlementaire BBY, Abdou Mbow a déposé, le lendemain une motion de censure contre le gouvernement dirigé par Ousmane Sonko.

« Il n’y aura pas de motion de censure » (Ousmane Sonko)

Le Premier ministre sénégalais a affirmé mercredi que son gouvernement ne sera pas dissous malgré le dépôt d’une motion de censure par la coalition dirigée par l’ancien président Macky Sall (2012-2024).

Alors que l’ancienne coalition au pouvoir, Benno Bokk Yakaar (BBY, unis pour un même espoir), a déposé mardi une motion de censure contre le gouvernement sénégalais, le Premier ministre Ousmane Sonko a déclaré le mercredi que son équipe ne sera pas dissoute par le parlement.

« Je peux vous assurer qu’il n’y a pas de motion de censure. D’ici le 12 septembre prochain, ces gens-là auront autre chose à faire que d’être députés à l’Assemblée nationale », a-t-il affirmé lors d’une rencontre avec le personnel de la primature, en qualifiant ses adversaires au parlement de « politiciens complètement dépassés par les événements, appuyés par leur presse ».

Cependant, BBY se dit prête à mener un dernier combat contre le nouveau gouvernement avant la dissolution de ce dernier et de l’Assemblée nationale. Après le rejet, lundi, du projet de loi portant suppression du Conseil économique, social et environnemental (CESE) et du Haut Conseil des collectivités territoriales (HCCT), le député Abdou Mbow, président du groupe parlementaire de l’ex-coalition au pouvoir, avait annoncé le dépôt d’une motion de censure contre le gouvernement dirigé par Ousmane Sonko.

Selon plusieurs médias, M. Mbow a formulé sa requête mardi et l’a déposée au bureau du président du parlement, Amadou Mame Diop, son camarade de BBY, une coalition de douze ans dont Macky Sall a implicitement déclaré la mort lundi dernier dans un communiqué.

« Nous allons déposer dès demain (mardi) une motion de censure pour faire tomber » la première équipe ministérielle du président Bassirou Diomaye Faye, élu il y a seulement cinq mois, a déclaré Abdou Mbow, exprimant sa satisfaction d’avoir fait échouer, avec 82 de ses collègues contre 80 voix, le premier projet de loi du chef de l’État déposé au parlement.

A présent, l’ultime bataille que BBY entend mener, tel un baroud d’honneur, consiste à faire plier le Premier ministre Ousmane Sonko, qui a mené une farouche opposition à leur leader Macky Sall avant de prendre le pouvoir en mars dernier avec sa formation politique, les Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef). M. Mbow et ses camarades l’accusent de refuser de faire sa déclaration de politique générale (DPG) malgré la mise à jour du règlement intérieur de l’Assemblée nationale que Sonko avait posé comme condition préalable à cette déclaration toujours attendue.

La dissolution du parlement pourrait intervenir à partir du 12 septembre prochain, c’est pourquoi BBY souhaite inscrire ce dossier en procédure d’urgence, espérant ainsi obtenir un gain politique. Toutefois, le Président Faye pourrait reconduire le gouvernement immédiatement en cas de vote de la motion de censure.

Plusieurs députés de l’ancienne majorité parlementaire considèrent la posture d’Ousmane Sonko comme un manque de respect à leur égard. Ils comptent utiliser tous les leviers légaux à leur disposition pour compliquer la tâche au leader de Pastef et au régime actuel.

Faye dénonce un parlement en « rupture » avec les aspirations populaires

Le Président Faye dénonce un parlement en « rupture » avec les aspirations populaires.
Plaidant pour la prise en compte des aspirations populaires, suite au rejet de son projet de révision constitutionnelle, devant permettre «une rationalisation systématique des charges publiques », le président Bassirou Diomaye Faye peut dissoudre l’Assemblée nationale à partir du 12 septembre prochain, soit après deux ans d’exercice de l’actuelle législature.

L’Assemblée nationale du Sénégal a refusé lundi de répondre favorablement à la demande du président Bassirou Diomaye Faye de supprimer le Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT) et le Conseil économique, social et environnemental (CESE). La majorité parlementaire, composée de députés de l’ancienne coalition au pouvoir, Benno Bokk Yakaar (BBY, Unis pour un même espoir), a rejeté le projet de loi par 83 voix contre 80. Cette position est contraire à la volonté de la majorité des Sénégalais exprimée lors de l’élection présidentielle du 24 mars dernier, selon le chef de l’Etat.

« Le rejet du projet de loi portant révision de la Constitution, visant la dissolution du HCCT et du CESE, renseigne à suffisance, s’il en est besoin, sur la rupture profonde entre les députés de la majorité et les aspirations populaires qui se sont massivement exprimées lors de l’élection présidentielle du 24 mars 2024 », a déclaré mardi le président Faye dans un communiqué signé par le porte-parole de la présidence, Ousseynou Ly.

Bassirou Diomaye Faye, en poste depuis cinq mois, « prend acte de la décision des députés de la majorité et réaffirme son engagement à œuvrer pour l’expression des positions politiques plurielles, essentielles au jeu démocratique et à l’équilibre des pouvoirs ».

Toutefois, le dirigeant de 44 ans a rappelé que ce projet de loi s’inscrivait dans le cadre des « engagements fermes validés souverainement par le peuple ». La suppression de ces deux institutions, qui coûte chaque année une quinzaine de milliards de francs CFA au budget de l’Etat, allait permettre « une rationalisation systématique des charges publiques », semble-t-il regretter. Alors qu’il a la possibilité de dissoudre le parlement à partir du 12 septembre prochain, soit après deux ans d’exercice de la quatorzième législature en vue de se constituer une majorité parlementaire.

Le Président Faye a cité en exemple la récente suppression par décret de la Commission nationale du dialogue des territoires (CNDT), qui n’a pas nécessité de passage par l’Assemblée nationale. Malgré ce « camouflet », il promet de poursuivre la voie de la rationalisation des dépenses publiques, en droite ligne avec « la doctrine de transformation de la gouvernance publique inscrite dans le PROJET » de transformation systémique du Sénégal instauré par les nouvelles autorités.
Le peuple sénégalais qui avait chassé du pouvoir, en mars dernier,  » le tirailleurs sénégalais » au service de la France va devoir trancher dans les prochains jours.
L’esprit panafricaniste du changement va t-il continuer où bien les ténors de l’ordre néocolonialiste vont-ils revenir en force?
Les prochains jours nous édifiérons .

Par Tam tam info news,( source APA news)