Tamtaminfo

La problématique des paiements des pensions des retraités de la fonction publique…

La problématique des paiements des pensions des retraités de la fonction publique…

En effet, dans les années 1989/1990 , le trésorier général du Niger était agent comptable de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale du Niger, ce qui avait engendré une mauvaise gestion des avoirs de la CNSS, en effet, pour faire face aux difficultés de trésorerie, l’ Etat du Niger puisait de temps en temps dans les avoirs de la CNSS, d’où plus de 26 milliards de francs CFA, à la date du 31 décembre 1991, des cotisations des travailleurs et employeurs régis par le système de la sécurité sociale ont été utilisés et gelés par le trésor public, créant ainsi des graves difficultés au système de gestion de la sécurité sociale du Niger.

Pour faire face la situation ainsi créée , la solution heureuse qui a été trouvée, était l’ouverture d’un compte courant de la CNSS dans les livres de la BCEAO avec la nomination d’un agent comptable indépendant des services du trésor public.

À notre connaissance jusqu’ici, sauf erreur de notre part, le trésor public n’a pas fini de rembourser les dits avoirs de la CNSS utilisés pour les paiements des salaires des fonctionnaires et autres dépenses de souveraineté, dans les années 1989/ 1990.

Grâce à l’alignement de la CNSS sur le système de
l’ OHADA, l’institution Caisse Nationale de la Sécurité Sociale du Niger a pu être sauvée du naufrage.

La nouvelle problématique qui se pose à la gestion des pensions des retraités de la fonction publique est la suivante : comment amener les pouvoirs publics à faire respecter les textes réglementaires afin de permettre à la Caisse Autonome de Retraites du Niger, ( la CARENI) de jouir de son autonomie , budgétaire, financière et comptable, consacrée par les textes réglementaires depuis 2012 ?

Les différents textes réglementaires actualisés en 2023 ont érigé la CARENI en une caisse autonome de prévoyance sociale, elle est donc régie par les principes de la comptabilité privée.

Nous pensons, pour éviter des lendemains mauvais dans la gestion des pensions des retraités de la fonction publique, des dispositions diligentes et utiles doivent être prises par les pouvoirs publics pour rendre opérationnelle l’autonomie consacrée par les textes dans la gestion de la CARENI.

Un compte de dépôt à l’instar de la CNSS pourrait être ouvert dans les écritures de la BCEAO, ainsi les précomptes de 6% des employés et 14 % des employeurs, soit au total 20%, pourront alimenter mensuellement le dit compte.

Le remboursement des avoirs financiers gelés par le trésor public national, logés au fonds national de la retraite, pourront faire l’objet d’un remboursement selon un échéancier convenu de commun accord avec la CARENI .

Des cadres expérimentés du ministère des finances dans la gestion des retraites de la fonction publique devraient être détachés auprès de la CARENI pour aider à une bonne gestion des ressources financières , ce qui permettrait au Niger d’être à jour à l’instar des autres Caisses Autonomes de Retraites de la sous-région ouest-africaine, notamment des pays membres de l’UEMOA.

La CARENI doit jouer son rôle de caissier et de banquier des retraités de la fonction publique c’est l’option des pouvoirs politiques de la sous-région ouest-africaine.
Le Trésor public, également doit jouer son rôle de caissier et de banquier de l’Etat tout en innovant des procédures qui lui permettront de bien accomplir sa noble mission.

C’est le Niger qui gagne !

Par Isssoufou BOUBACAR KADO MAGAGI.