Au regard de la gestion partenariale pour sortir une Raffinerie de terre , il y a des questions importantes à poser notamment au regard de l’ambition légitime du Président du CNSP de “souverainiser ” la production, la transformation et la commercialisation du Pétrole de notre pays.
A cette fin, il a été décidé de retirer du Ministère du Pétrole, des Blocs pétroliers de Bilma, et de les Remettre à la SONIDEP, pour agir comme Opérateur national dans son entièreté , pour permettre de bout en bout, à notre pays de bénéficier du maximum de Retombées d’une exploitation pétrolière souveraine.
De ce point de vue, il fallait en plus de l’élévation du statut de l’Entreprise, lui permettre de renforcer sa capacité de gestion d’une telle nouvelle Activité stratégique, mais surtout relever le niveau global de notre Capacité de négociation, le ” BARGAINING POWER “, afin d’éviter des erreurs qui vont coûter ultérieurement cher, du fait d’une insuffisance de précaution juridique ou d’expertise pour apprécier judicieusement les Conventions.
Certes, le Président a donné des Directives, pour faire de notre souveraineté pétrolière une réalité rapidement, mais l’honnêteté voudrait également que les Responsables en charge des Dossiers lui expliquent la nécessité de prendre le temps pour conduire des vérifications de capacité technique, mais surtout financière.
En effet nous sommes sur un terrain où, c’est des milliards de dollars qui sont nécessaires, près de de 10 à à 11 fois ce qui est nécessaire pour construire le Barage de Kandadji.
La CNPC même étant une Société d’Eat, a mis plusieurs années pour produire le Pétrole et construire une Raffinerie, en provisionnant pour au moins 4 milliards de dollars.
Aussi un autre argument fondamental est celui de la Vision donnée par le Président Tchiani, à savoir que notre pays dispose à terme d’une compagnie commune SONANGOL( en Angola), ou SONATRACH ( Algérie).
De ce point de vue SONATRACH ne saurait se positionner pour réaliser le complexe pétrochimique , et la Raffinerie de Dosso . Cette Entreprise Publique algérienne dispose de Blocs de pétrole qu’elle n’a encore pas exploité.
Aussi, il ressort des informations du milieu des affaires pétrolières , que la SONATRACH qui tente de se positionner auprès du Ministère du Pétrole, est en deal avec des Majors américains pour des Contrats de partage de production.
Cela signifie qu’elle n’a pas les moyens de sa politique et technique et financière.
Pourquoi devrait-on se précipiter dans un tel partenariat sans tirer les bonnes leçons du faux pas avec Zimar ?
Certes un Responsable a besoin de venir dire au Chef de l’Etat ,” mission est en bonne voie ” , mais il faut lui rendre compte de la complexité des Dossiers, du besoin d’une bonne évaluation pour prendre les Décisions.
C’est pourquoi il est bien de rappeler que la Refondation n’est pas une course de vitesse.
Il faut juste être entrain de travailler pour l’intérêt supérieur du Niger, de prendre le temps qu’il faut pour obtenir les Meilleures Opinions de Travail.
Et cette approche ne pourrait être que hautement saluée par le CNSP et son Chef.
A défaut on prête le flanc à l’affairisme ou à l’escroquerie d’Officines extérieures.
Naturellement, il ne faut pas sous-estimer les manigances des Forces hostiles soient pour retarder des Projets stratégiques en nous envoyant des “chevaux de Troie:”.
Donc le choix des Partenaires stratégiques doit tenir compte de tous ces aspects.
Nous devrions donc toujours nous poser les bonnes questions.
- Est-ce qu’un Partenaire gagnerait à nous aider à nous renforcer ?
- Est-ce que le Partenariat renforce la Marche de l’AES ?
- Est-ce que des preuves de financements non toxiques sont disponibles ( c’est à dire des Financements organisés par l’intelligence des pays hostiles à notre pays, donc à l’AES ) ?
- Quelle Force véritable est accordée à la SONIDEP, si des Entreprises concurrentes étrangères devraient lui disputer sa Mission stratégique ?
En conclusion , de Nigérien Tout Court, nous estimons que le Chef de l’Etat doit développer de la vigilance autour de la gestion du Pétrole et des investissements stratégiques connexes, pour éviter des fautes qui auront des répercussions ultérieurement.
Il convient de recentrer les Missions, conduire un travail de ” déminage ” au Ministère en charge du Pétrole. Beaucoup d’habitudes, des Réseaux, et de dissimulation d’informations, doivent y être la caractéristique constante.
Dans de telles conditions un Ministre ne peut être que fragile quelque fusse sa capacité de prudence.
Dans une démarche prospective pourquoi ne pas envisager un Département Ministériel de poids, pour la souveraineté sur les Ressources pétrolières.
Par Elhadj MAIGA Alzouma