Les travaux de la 50e session du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Organisation de la Coopération islamique (OCI) ont été lancés jeudi dans la capitale camerounaise Yaoundé sous le thème : “Développer les infrastructures de transport et de communication dans le cadre de l’Organisation de la coopération islamique : un outil clé dans la lutte contre la pauvreté et l’insécurité”, sous le patronage du président camerounais, Paul Biya, rapporte l’agence nigérienne de presse.
L’élection du Bureau du Conseil des Ministres des Affaires étrangères de l’OCI, ainsi que la passation de la présidence constituent les premières retombées des travaux de la 50ème Conférence ministérielle de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI) qu’abrite le Cameroun depuis le 29 de ce mois.
Zu cours des travaux placés sous le thème :
« Développement des infrastructures de transport et de communication intra-OCI : instrument majeur de lutte contre la pauvreté et l’insécurité », les intervenants ont abordé des questions politiques, économiques et sociales, sans oublier les défis confrontés par le monde musulman. Aussi, ont-ils examiné la question palestinienne, le processus de paix au Moyen -Orient et l’évolution de la situation en Afghanistan et dans le Sahel. L’autre centre d’intérêt a porté sur les questions liées au désarmement, la coopération entre l’OCI et les autres organisations et groupements internationaux et régionaux, en plus de la Déclaration de l’OCI sur les droits de l’homme, les efforts en cours pour combattre le terrorisme international, la réforme des Nations unies et l’élargissement du Conseil de Sécurité de l’ONU, l’islamophobie, et la situation des communautés et minorités dans les Etats non membres de l’OCI.
Le Conseil des ministres en a profité en plus de passer en revue le plan d’action de l’OCI-2025, pour examiner les décisions d’ordre humanitaires, juridiques, administratives et financières, scientifiques, technologiques et culturelles. L’on a noté à la cérémonie d’ouverture, le directeur chargé de la gestion de l’Agence Bayt Mal Al-Qods Acharif, Mohamed Salem Echarkaoui. Les travaux de Yaoundé se tiennent au moment où il prend la présidence du CMAE 50 ans après son adhésion à l’OCI. « Des milliers de Palestiniens et Israéliens sont tués.
La situation humanitaire est catastrophique.
Il conviendrait de trouver une solution juste et définitive à ce problème », a plaidé le Premier Ministre chef du Gouvernement. Ces échanges qui se sont tenus après Nouakchott en République islamique de Mauritanie les 16 et 17 mars 2023, sont organisés dans un contexte marqué par des turbulences et de conflits inter étatiques dans le monde musulman. Des phénomènes qui ne sont pas sans conséquences négatives pour le développement de l’Afrique.
L’État du Cameroun maintient son idéal de résolution pacifique de conflits axée sur le dialogue. Dans ce sens, Lejeune Mbella Mbella , ministres des Relations extérieures ,a souhaité « une action collective dans une approche inclusive ».Tous les acteurs encouragent les parties opposées à un cessez-le-feu immédiat et à dire non à l’islamophobie.
L’autre centre d’intérêt a trait au volet infrastructurel. Le déficit infrastructurel de l’Afrique est estimé à près de 107,5 milliards de dollars selon la BAD, pourtant selon Mamadou Tangara, ministre des Affaires étrangères de la Gambie,« Le développement de nos infrastructures de transport et de communication peut contribuer de manière significative à la lutte contre nos défis communs en matière de pauvreté et d’insécurité, dans la mesure où les améliorations dans ces domaines pourraient renforcer et consolider le développement social et économique durable de la oumma islamique ».
Il faut souligner qu’au début de la session, qui s’est déroulée jusqu’au 30 août, le Premier ministre camerounais, Joseph Deol Ngoti a affirmé le soutien de son pays à l’Organisation de la coopération islamique.
Le Premier ministre camerounais a souligné la centralité de la question palestinienne, la nécessité de mettre en œuvre la solution à deux États et d’arrêter l’agression de l’occupation israélienne contre le peuple palestinien.
Le ministre des Affaires étrangères de la République du Cameroun, M. Lugen Mbila Mbila, a prononcé le discours de son pays après avoir assumé la présidence de la session, dans lequel il a souhaité la bienvenue aux invités de la cinquantième session, dont la date coïncide avec le cinquantième anniversaire de l’adhésion du Cameroun à l’Organisation de la Coopération Islamique en 1974, ainsi qu’exprimant ses remerciements au Président de la 49e session et au Ministre des Affaires étrangères de la Mauritanie, Son Excellence M. Mohamed Salem Ould Marzouk, pour la bonne gestion de la session précédente.
Le ministre a souligné l’importance du slogan de la cinquantième session, “Développer les transports et les infrastructures de transport dans le cadre de l’Organisation de coopération islamique : un outil clé dans la lutte contre la pauvreté et l’insécurité”, et a souligné l’importance du développement et de l’établissement de la paix et de la sécurité pour les États membres, soulignant l’escalade et la violence en Palestine et affirmant le principe de la solution à deux États.
Pour sa part, le secrétaire général de l’Organisation de coopération islamique, Hussein Ibrahim Taha, dans son discours, a exprimé ses sincères remerciements aux autorités camerounaises pour les mesures et les dispositions qu’elles ont prises pour assurer le succès de la session, louant le Royaume d’Arabie saoudite pour son généreux soutien à l’organisation, sous le généreux patronage du gardien des deux saintes mosquées, le roi Salman bin Abdulaziz AlSaud et de Son Altesse Royale le prince Mohammed bin Salman, prince héritier et Premier ministre.
Il a expliqué que la cause de la Palestine et d’Al-Quds Al-Sharif est témoin de développement sérieux qui pose un défi à la communauté internationale en général, et à l’Organisation de la coopération islamique en particulier, alors que les forces d’occupation israéliennes poursuivent leur agression militaire sans précédent contre la bande de Gaza et toutes les parties du territoire palestinien, y compris la ville d’Al-Quds Al-Sharif, qui a fait des milliers de victimes.
Taha a révélé que l’organisation continue de déployer des efforts pour faire face aux répercussions de l’agression israélienne brutale contre le peuple palestinien et pour renforcer la fermeté de ce peuple sur son pays et défendre ses droits légitimes, soulignant à cet égard la nécessité de se joindre à nos efforts conjoints afin de mettre en œuvre les résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies et de l’Assemblée générale des Nations Unies qui appellent à un cessez-le-feu immédiat et complet et assurent l’accès à l’aide humanitaire à toutes les parties de la bande de Gaza de manière adéquate et durable.
Il a abordé les efforts de l’organisation en Afghanistan dans le domaine humanitaire et dans le cadre d’un dialogue constructif sur diverses questions, en particulier l’interdiction continue de l’éducation des filles, du travail des femmes et de leur participation à la vie publique, soulignant que les efforts de l’organisation se sont poursuivis grâce aux visites continues de l’envoyé spécial du secrétaire général, des délégations d’universitaires et des institutions de l’organisation concernées par l’Afghanistan, dans le but de dialoguer avec le gouvernement de facto pour mettre fin à cette interdiction.
Taha a réitéré la position de principe de l’Organisation de la coopération islamique à l’appui de l’intégrité territoriale de la République d’Azerbaïdjan, saluant dans le même contexte la fin du conflit armé entre la République d’Azerbaïdjan et la République d’Arménie, et la restauration de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la République d’Azerbaïdjan à l’intérieur de ses frontières nationales, et exprimant une profonde préoccupation quant au sort des Azerbaïdjanais qui avaient été expulsés de force du territoire de l’Arménie actuelle.
Il a souligné que l’organisation poursuivra ses efforts pour défendre les intérêts des communautés et des sociétés musulmanes dans les pays non membres, en soulignant à cet égard la question des musulmans rohingyas au Myanmar et en exprimant son espoir que cette question, qui fait face à de graves défis, recevra plus de soutien et de solidarité de la part des États membres.
Il a souligné que l’Organisation poursuivra ses efforts dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, de la lutte contre les manifestations de l’islamophobie et de la haine religieuse et de la promotion du dialogue interreligieux et interculturel, en coopération avec des partenaires internationaux, soulignant dans ce contexte que l’Envoyé spécial du Secrétaire général de l’Organisation de la coopération islamique pour lutter contre l’islamophobie assumera bientôt ses fonctions.
Taha a souligné que l’organisation poursuivra ses efforts de préparation de la conférence des donateurs pour soutenir les personnes déplacées et les réfugiés dans la région du Sahel et du bassin du lac Tchad, prévue le 26 octobre 2024 au siège de l’Organisation de coopération islamique à Djeddah, exprimant sa profonde gratitude au Royaume d’Arabie saoudite pour avoir gentiment accueilli cette conférence et pour ses efforts louables pour assurer les conditions appropriées pour sa tenue.
À son tour, le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed bin Abdulkarim Al-Khadi, a souligné dans son discours l’importance du rôle joué par l’Organisation de la coopération islamique depuis sa création dans le service des questions islamiques dans divers domaines, et dans la protection des intérêts des musulmans en se déplaçant positivement pour faire face à divers défis, en exprimant les aspirations du Royaume pour renforcer le travail conjoint sur les questions qui préoccupent la Ummah islamique à divers niveaux, et à pousser l’action islamique conjointe vers des horizons plus larges et des domaines plus larges pour assurer un avenir meilleur pour notre nation islamique.
Al-Khadi a réitéré la condamnation et le rejet par le Royaume de toutes les formes de crimes contre le peuple palestinien par les forces d’occupation israéliennes, en disant que : “Les forces d’occupation israéliennes sont indifférentes aux résolutions et lois internationales, qui ont coûté la vie à des dizaines de milliers de Palestiniens, la plupart d’entre eux des femmes, des enfants et des civils innocents, au milieu de l’absence de responsabilité internationale et de l’incapacité du Conseil de sécurité à prendre des mesures dissuasives”.
Le vice-ministre saoudien des Affaires Étrangères a salué la Déclaration Du Royaume avec les Pays Fraternels d’Arrêter l’agression Israélienne Contre le Peuple Palestinien, qui, lors de sa Présidence Du Comité Ministériel Émanant du sommet Extraordinaire Arabo-Islamique de Riyad, a Abouti a la reconnaissance d’un Certain nombre de pays occidentaux de l’État fraternel de Palestine, se référant dans le même Temps à la décision du Sommet arabo-islamique sur la création d’un Centre Juridique pour documenter les violations, et d’autres médias.
Il a souligné que le Royaume continue de fournir une aide de secours aux civils dans la bande de Gaza avec la participation populaire, à travers la campagne populaire pour le soulagement du peuple palestinien dans la bande de Gaza, lancée par le King Salman Center for Relief and Humanitarian Affairs, où la valeur des dons s’élevait actuellement à plus de 185 millions de dollars.
En ce qui concerne la crise au Soudan, le vice-ministre des Affaires étrangères a réaffirmé les positions fermes du Royaume sur le maintien de la sécurité et de la stabilité du Soudan, et a appelé à cet égard à la nécessité pour les parties à la crise soudanaise de revenir au dialogue pour épargner le Soudan fraternel.
Sur la question yéménite, Al-Khadi a souligné la poursuite du gouvernement du gardien des deux saintes mosquées dans le soutien aux efforts visant à résoudre la crise dans le Yémen fraternel, et sa quête du retour de la paix, et de la stabilité de la sécurité et de la stabilité dans celui-ci, réaffirmant l’initiative du Royaume de mettre fin à la guerre et de parvenir à une solution politique globale, et mettant en garde contre le danger d’escalade dans la région de la mer Rouge, qui sape les efforts pour maintenir la sécurité et la stabilité des corridors de navigation internationaux et le commerce mondial, et menace la liberté de la navigation et la croissance de l’économie mondiale.
Il a souligné que le Royaume n’a jamais hésité à exploiter tout son potentiel afin de servir des causes humanitaires et de travailler pour fournir un soutien au développement aux pays fraternels et amis, pour la croissance et la prospérité de la région et du monde, en accueillant les États membres, leurs institutions et les partenaires donateurs internationaux à la Conférence des donateurs de l’OIC, qui sera organisée par le Royaume en octobre 2024.
Al-Khadi a révélé que le Royaume poursuit ses efforts aux côtés de la République des Maldives pour organiser une conférence conjointe intitulée “Renforcer l’intégrité dans le secteur du tourisme”, afin de promouvoir les objectifs de l’action islamique commune, appelant les organismes concernés par la lutte contre la corruption et le tourisme dans les États membres de l’OCI à participer à cette importante conférence.
Au cours du premier jour de la conférence, le chef de la délégation palestinienne, Riad Mansour, a donné aux deux communautés un briefing complet sur la dernière situation en Palestine, notant l’initiative du président de se rendre dans la bande de Gaza, faisant référence à l’avis consultatif de la Cour internationale de justice, et la poursuite de la campagne de reconnaissance de l’État de Palestine et de jouir de l’adhésion à part entière aux Nations Unies.
Les secrétaires généraux adjoints de l’OIC ont également prêté serment lors de la première journée de la session.
L’ambassadeur Samir Bakr Thiyab de l’État de Palestine pour le poste de secrétaire général adjoint pour la Palestine et les affaires de Jérusalem, l’ambassadeur Tariq Ali Bakhet de la République du Soudan pour le poste de secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, culturelles et sociales, M. Yusuf bin Mohammed Al-Dubai du Royaume d’Arabie saoudite pour le poste de secrétaire général adjoint aux affaires politiques, l’ambassadeur Ahmed Kawisa Sengundo de la République d’Ouganda pour le poste de secrétaire général adjoint aux affaires économiques, l’ambassadeur Aftab Koker de la République islamique du Pakistan pour le poste de secrétaire général adjoint à la science et à la technologie.
La cinquantième session du Conseil des ministres des Affaires étrangères traite de nombreuses résolutions et questions vitales et urgentes dans les domaines politique, de la cause de la Palestine et d’Al-Quds Al-Sharif, les affaires économiques, la science et la technologie, les questions culturelles et sociales, les femmes, les jeunes et les personnes âgées, les affaires humanitaires, les médias, les questions juridiques, fondamentales et organisationnelles, et d’autres questions importantes pour le monde islamique.
Apres cette cérémonie, les travaux se sont poursuivis à huis clos avec l’adoption de l’ordre du jour et les allocutions des Chefs de Délégation.
M. BAKARY YAOU SANGARE, Ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération et des Nigériens à l’Extérieur, a, dans son intervention, situé la pertinence du thème de la session, qui cadre avec les préoccupations du Niger, qui en plus d’être enclavé, est éprouvé par des inondations destructrices des infrastructures de transport et de communication.
Il a rappelé les mesures prises par le gouvernement Niger pour rendre les infrastructures endommagées immédiatement opérationnelles et plus résistantes aux catastrophes climatiques désormais récurrentes.
Au plan politique, le Ministre Bakary a partagé les nouvelles orientations contenues dans la vision du Président du CNSP et le Programme de Résilience pour la Sauvegarde de la Patrie.
‘’Ces orientations sont fondées sur le respect de notre souveraineté, notre indépendance et notre dignité’’ a-t-il souligné.
Au plan de AES, le Ministre a rappelé que pour faire face aux défis sécuritaires et de développement auxquels ils sont confrontés, le Burkina, le Mali et le Niger se sont mis ensemble pour mutualiser leurs moyens à travers la création le 26 septembre 2023 de l’Alliance des États du Sahel, érigée le 6 juillet 2024 en une Confédération des Etats du Sahel.
‘’La Confédération a fait de l’amélioration des voies de communication un gage de développement et de lutte contre le terrorisme’’ a-t-il indiqué expliquant qu’elle ‘’prévoit d’une part la construction de la boucle ferroviaire, l’autoroute Niamey, Ouagadougou, Bamako, la création d’une compagnie de transport AES, et d’autre part, de travailler à la réalisation de la trans saharienne Alger-Lagos, la dorsale Trans saharienne à fibre optique, l’initiative Atlantique pour le Sahel, qui traduit la vision du Roi du Maroc visant à renforcer l’accès de nos pays à la mer’’.
Sur un tout autre plan, le Ministre nigérien des affaires étrangères a réaffirmé ‘’le plein engagement du Niger au Comité AL Qods AL Sharif, et son appui constant à la cause palestinienne’’.
Notons que la délégation Nigérienne a participé à la rencontre du groupe de contact sur le Jammu-Cachemire.
Par Tam tam info News