Pendant que des nouvelles sociétés de transfert d’argent sont créées démontrant ainsi la vitalité d’un secteur en plein boom d’activité, la seconde société de transfert d’argent, après Bnif afoua, Al izza transfert d’argent annonce une opération de départ volontaire d’agents pour faire face aux difficultés.
La société Al Izza transfert d’argent, filiale du groupe Al Izza, évoquant des difficultés financières imputées à « la faible circulation de monnaie » propose à ses agents un départ volontaire, selon un communiqué circulant sur les réseaux sociaux authentifié par l’ANP.
L’entreprise justifie cette opération par le souci de la réduction des charges due à « une période difficile, suite aux divers événements ayant caractérisé la vie socio-économique de notre pays notamment les sanctions économiques intervenues à la suite du coup d’Etat du 26 juillet 2023’’, peut-on y lire.
« Cette situation a eu un impact négatif dans la plupart des secteurs économiques, en particulier, celui du transfert d’argent. Ceci a entraîné la faible circulation de monnaie, activité principale sur laquelle opère notre société », explique le même document.
La Direction générale de la société invite les agents intéressés par le départ volontaire de s’inscrire dans un registre réservé à cet effet jusqu’au 12 mars 2025, rapporte l’agence nigerienne de presse.
On ignore le nombre des employés de cette entreprise aux couleurs jaunes et noires visible un peu partout dans les localités du pays.
Le secrétaire général du syndicat des agents des sociétés de transfert d’argent du Niger (SASTRA- Niger), M. Abdoul Karim Nassirou Djibo exprime sa consternation, notant ‘’avec regret que nous allons subir cette opération qui mettra beaucoup de nos frères et militants au chômage dans un contexte d’emploi précaire donc nous tenons à dire que nous sommes nous-mêmes concernés par cette situation ».
Et le syndicaliste de souligner avec force ‘’nous ne ménagerons aucun effort dans la défense des droits de nos militants, nous ferons tout pour que nos militants qui seront touchés par cette opération puissent quitter avec toutes les indemnités que la loi leur confère ».
M. Abdoul Karim Nassirou Djibo plaide auprès des autorités pour la mise en place d’un fonds pour soutenir les sociétés qui sont dans des telles situations au regard des emplois qu’elles créent.
Le Niger compte au moins six (6) sociétés de transferts d’argent opérationnelles, dont Al Izza. Ce secteur totalise entre 600 à 700 agents, selon les chiffres fournis par le syndicat des travailleurs.
Dans un pays sous-bancarisé, ces services jouent un rôle important dans la fluidité des échanges monétaires, l’inclusion financière et le développement du pays.
En dépit de son dynamisme, cette branche d’activités souffre des violations des droits fondamentaux de travail des employés, notamment des licenciements abusifs, de faible couverture sociale, d’insécurité physique, de surcharge d’horaires, mentionnent de sources syndicales.
Au moins trois (3) travailleurs du secteur ont été tués dans l’exercice de ce métier par des braqueurs, ce qui explique toute la difficulté de ce travail, selon le premier responsable du syndicat des travailleurs.
Certes l’environnement économique dans son ensemble est très difficile en ce moment, mais il faut reconnaître que cette société de transfert d’argent souffre énormément d’une mauvaise gestion et d’une qualité de service médiocre par rapport à ces concurrentes.
Dans un milieu où l’offre est abondante, le client aspire à la qualité et à la rapidité. Or, à Al izza transfert, pour percevoir ne serait ce que 10. 000 FCFA dans certains guichets de l’intérieur du pays, il faut attendre 48 heures.
Notre reporter l’a personnellement vécu à maradi.
Et pourtant en ses débuts, Al izza transfert d’argent était l’une des meilleures de la place. Ses guichets étaient prisés par les clients. Malheureusement au fil du temps et face à une concurrence très agressive, les clients mécontents du service offert ont préféré migrer ailleurs.
Pour arrêter l’hémorragie, il faut sans cesse moderniser, innover et offrir des services de qualité.
La compression du personnel seule ne suffira pas à sortir cette société du naufrage.
Par Tam tam info News