La raffinerie telle qu’elle a été conçue et négociée par le président Mamadou TANDJA, paix à son âme, selon le porte parole de son gouvernement, devrait produire 20 000 barils du pétrole raffiné par jour,7 000 barils devraient être affectés à la consommation nationale, vendus à des prix préférentiels ,les 13 000 barils restants de pétrole raffiné étaient destinés à la vente aux pays frontaliers, le Burkina Faso, le Mali, le Bénin, le Nigéria et le Tchad.
Sauf erreur de notre part, c’est ce qui se faisait de 2011 jusqu’à une certaine période déterminée .
Les pénuries que nous avons connues par le passé, ont été expliquées par le fait des travaux de maintenance qui nécessitaient des arrêts des machines. Si les décideurs de la SORAZ avaient anticipé, ils auraient dû éviter des pénuries à cause des travaux de maintenance. En effet, une quantité de carburant pourrait être dégagée pour pallier aux arrêts des machines à l’occasion des travaux de maintenance.
En 2022 , il nous a été expliqué par les autorités compétentes que le Niger pratiquait un prix très en deçà des autres pays voisins, ce qui expliquerait que les transporteurs des pays voisins venaient se ravitailler au Niger, ce qui avait creusé un déficit au niveau de la consommation nationale.
En conséquence, les anciennes autorités du régime déchu avaient décidé d’augmenter le prix de litre du gas-oil, à 668 franc cfa pour ramener ainsi un soit disant équilibre, décourager les transporteurs des pays voisins à se ravitailler au Niger, ce qui éviterait le déficit de la commotion nationale.
Depuis 2024 , le Niger est devenu exportateur du pétrole brut , 110 000 barils par jour sont produits, dont 90 0000 sont destinés à l’exportation et 20 000 sont destinés à la consommation nationale.
Sur les 90 000 barils destinés à l’exportation, 25,40 % des recettes d’exportations reviennent au Niger, soit 22 860 barils par jour, ce qui a permis au pays de bénéficier d’une avance de près de 246 milliards de francs CFA auprès de ses partenaires chinois.
Les autorités légitimes nigériennes actuelles, ont décidé à compter du 23 juillet 2024 de faire baisser le prix des hydrocarbures. C’est ainsi que l’essence passe de 540 francs cfa à 499 francs CFA.
Le gas-oil passe de 668 francs CFA 618franc CFA.
À notre humble avis la pénurie pourrait s’expliquer à deux niveaux, soit due aux travaux de maintenance ou due au non respect de l’affectation de 7 000 barils à la consommation nationale.
Il faudrait éviter de ramener le débat au niveau du politique, les autorités politiques actuelles ont créé les conditions idoines pour permettre une bonne gestion des produits pétroliers.
Il appartient aux techniciens de donner à l’opinion publique les explications scientifiques qui expliquent ces pénuries recurentes après dix mois de gestion pétrolière.
L ‘audit en cours pourrait sans doute permettre d’avoir des éléments d’appréciations, mais en attendant, il appartient à la direction générale de la SONIDEP d’apporter des clarifications scientifiques sur ces pénuries récurrentes.
Évitons de faire des amalgames, le politique a donné déjà une orientation claire, il faudrait la respecter.
Les réformes en perspective permettront évidemment de faire face efficacement à ces genres de pénuries avec la construction d’une raffinerie à Dosso.
Cependant, pour être efficace et productif, il faudrait aussi que le principe de gestion soit rigoureusement respecté.
C’est le Niger qui gagne !
Par Isssoufou BOUBACAR KADO MAGAGI.