L’article de DW Afrique intitulé « La crise frappe fort au Niger » véhicule une image déformée et injustement alarmiste de la situation économique et sociale du pays. Il affirme que les autorités ont instauré onze nouvelles taxes, dont une « contribution mensuelle à l’effort de guerre » applicable aux ONG et associations, que « les caisses de l’État se vident », et que, dans plusieurs régions, enseignants, militaires et agents de santé n’auraient pas perçu leur salaire depuis deux mois. Ces affirmations, reprises sans nuance ni vérification, ne reposent sur aucune analyse sérieuse et traduisent une volonté manifeste de ternir l’image du Niger en pleine phase de redressement.
En réalité, les onze mesures fiscales évoquées par DW Afrique existent bel et bien. Elles ont été présentées par le gouvernement dans le cadre du Fonds de Solidarité pour la Sauvegarde de la Patrie (FSSP), un mécanisme national destiné à soutenir l’effort de défense et la résilience économique du pays (source : Agence Nigérienne de Presse, communiqué du Conseil des Ministres du 24 octobre 2025). Parmi ces mesures, la contribution mensuelle des ONG et associations ,10 000 F CFA pour les petites, 20 000 F CFA pour les moyennes, 100 000 F CFA pour les grandes, a été confirmée par plusieurs médias nationaux crédibles (ActuNiger, 25 octobre 2025 ; Aïr-Info Agadez, 26 octobre 2025). Cette contribution ne traduit pas une crise financière mais un effort collectif et patriotique dans un contexte où le Niger fait face à la pression sécuritaire et à un isolement diplomatique injuste imposé depuis août 2023 par la CEDEAO et ses alliés (Reuters, 30 août 2023 ; Jeune Afrique, 2 septembre 2023).
L’expression dramatique « les caisses de l’État se vident » est, elle, dénuée de fondement. Les institutions financières internationales reconnaissent la résilience économique du Niger. Le Fonds Monétaire International (FMI) a, en février 2025, débloqué 131 millions USD au titre de la Facilité Élargie de Crédit, saluant « la bonne gestion et la stabilité macroéconomique du pays malgré un contexte régional difficile » (Communiqué du FMI, 14 février 2025). La Banque Mondiale a repris dès 2024 ses financements dans les secteurs de l’énergie, des routes et de la résilience communautaire (World Bank Niger Update, juillet 2024). Par ailleurs, la revalorisation du SMIG à 42 000 F CFA, annoncée le 22 octobre 2025 (soit une hausse de 40 %), atteste d’une gestion budgétaire maîtrisée et d’un engagement social fort (Ministère de la Fonction Publique, 23 octobre 2025). Ces décisions, budgétairement lourdes, contredisent formellement l’idée d’un État au bord de la faillite.
Quant aux salaires des fonctionnaires, l’affirmation selon laquelle « enseignants, militaires et agents de santé n’ont pas touché leur salaire depuis deux mois » relève d’une généralisation abusive. Des retards ponctuels ont été observés chez certains contractuels de l’éducation dans quelques localités de Tahoua et Zinder (CDTN, communiqué du 11 octobre 2025), mais aucune institution ni le Ministère des Finances, ni le Ministère de la Défense n’a confirmé une interruption des paiements à l’échelle nationale. Les agents permanents et les forces armées continuent de percevoir leurs traitements mensuels, comme l’a précisé le Ministre des Finances lors de son intervention au Journal Télévisé de Télé Sahel du 27 octobre 2025. Utiliser le témoignage isolé d’un syndicaliste, M. Laouali Garba, pour étayer une « crise salariale nationale » constitue une manipulation journalistique contraire à toute déontologie professionnelle.
Sous la gouvernance du Président de la République et Chef de l’État, le Général d’Armée Abdourahamane Tiani, le Niger poursuit une politique de redressement et de souveraineté économique axée sur la sécurité intérieure, la mobilisation des ressources internes et la transformation productive du territoire. Le maillage sécuritaire s’est renforcé à travers la construction et l’équipement de commissariats, brigades et postes avancés à Gaya, Torodi, Téra, Bilma et d’autres localités stratégiques (Ministère de l’Intérieur, Rapport 2024-2025). Ces efforts témoignent d’un État qui agit, non d’un État en déliquescence.
Ainsi, présenter le Niger comme un pays « frappé par la crise » relève d’une désinformation flagrante. Les faits, les chiffres et les preuves contredisent cette narration négative. Le Niger, fort de sa stabilité institutionnelle et de la détermination de son peuple, se redresse, se protège et avance vers sa pleine souveraineté économique. Les médias internationaux doivent s’imposer la rigueur et la vérification avant toute publication, afin d’éviter de nuire à la réputation d’un pays en pleine reconstruction.
Le peuple nigérien demeure uni, discipliné et résolu à bâtir un avenir fondé sur la justice, la dignité et la solidarité nationale. Loin d’être « frappé par la crise », le Niger prouve chaque jour qu’il est debout, maître de ses choix et fidèle à ses engagements envers la patrie.
Par Ousmane Jazy Souleymane, Ingénieur et Analyste nigérien


