Face à une dérive de certaines organisations internationales de défense des droits humains, le ministre malien de la justice a dénoncé cette pratique de deux poids deux mesures.
On s’insurge simplement lorsqu’on arrive pas à atteindre un pays économiquement ou diplomatiquement avec des concepts galvaudés de violation des droits humains ou de massacres contre telle communauté.
Le ministre malien de la Justice, Mahamoudou Kassogué, a dénoncé jeudi à Bamako l’instrumentalisation et la politisation des Droits de l’homme, reprochant à certaines organisations de rester silencieuses face aux massacres de civils tout en condamnant la neutralisation de terroristes armés, rapporte l’agence d’information du Burkina.
« La question des Droits de l’homme n’est pas à l’abri de l’instrumentalisation et de la politisation. On tue certains, tout le monde pleure. On tue d’autres : silence radio. On neutralise des terroristes armés, on dit qu’on a tué des civils. On tue des femmes et des enfants, aucune réaction. Pas de condamnation, pas de compassion », a déploré M. Kassogué.
Selon lui, lorsque les bailleurs de fonds de certaines ONG échouent à atteindre un pays sur le plan économique ou diplomatique, ils tentent de le fragiliser par le biais des Droits humains.
S’exprimant lors d’une audience accordée au nouveau bureau de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) du Mali, le ministre a indiqué avoir reçu 8 000 courriels et plusieurs lettres physiques d’Amnesty International, exigeant la libération d’un citoyen condamné par la justice souveraine malienne.
Il a également évoqué des articles accusant l’armée malienne d’avoir massacré une dizaine de personnes, publiés à la veille de son intervention au Conseil des droits de l’homme à Genève, alors que, selon lui, aucune opération militaire n’était en cours dans la zone concernée. « Rien n’est fait de manière anodine », a-t-il commenté.
Par ailleurs, Mahamoudou Kassogué a plaidé pour la prise en compte du relativisme culturel dans l’évaluation des situations.
« Dans certaines sociétés, on peut insulter le président de la République, les autorités, ses parents, au nom de la liberté d’expression. Ce n’est pas le cas dans la société malienne où les valeurs ne permettent pas de tels comportements », a-t-il affirmé.
C’est pourquoi, a-t-il poursuivi, le législateur malien a érigé ces actes en infractions dans le Code pénal. « Mais quand nous appliquons notre propre loi, on dit que nous fermons l’espace public », a-t-il regretté.
Le ministre a appelé les organisations de défense des droits de l’homme à plus de rigueur et d’équilibre dans leurs démarches.
« Soyez objectifs et évitez les conclusions hâtives ou les accusations infondées. Vous avez le devoir de relever les manquements, mais faites-le avec objectivité, courtoisie et respect », a-t-il recommandé.
Il a rappelé qu’aucun pays n’est exempt de violations des droits de l’homme, les différences résidant dans l’ampleur et les domaines concernés.
Enfin, Mahamoudou Kassogué a salué les efforts du Mali dans le respect des droits humains, malgré un contexte sécuritaire difficile.« Peu de pays au monde feraient ce que le Mali est en train de faire pour promouvoir et protéger les droits de l’homme, s’ils étaient confrontés à la même situation », a-t-il conclu.
La confédération de l’AES n’acceptera plus cette politique d’instrumentalisation des droits humains à des fins politiques.
Les organisations internationales de défense des droits humains doivent nous respecter, sinon elles seront chassées de notre espace.
Par Tam tam info News