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Déluge au Niger : maradi et Zinder ont vécu l’enfer fluvial

Déluge au Niger : maradi et Zinder ont vécu l’enfer fluvial

La fin du mois d’août et le début du mois de septembre ont été extrêmement pénibles au Niger.

Des pluies diluviennes ont malheureusement provoqué des inondations aux conséquences terribles.
Ces pluies ont fait quelque 273 personnes tuées ou par noyade ou par l’effondrement de leurs maisons, selon un dernier bilan officiel fourni par la Direction Générale de la Protection Civile.


Selon ce même bilan, à la date du 04 septembre 2024, la situation des inondations fait également état de 710.767 personnes sinistrées réparties dans 94.783 ménages et 73.582 maisons effondrées.


La même source souligne d’autres dégâts matériels comme la perte de gros et de petits ruminants, l’effondrement des classes, des cases de santé, des boutiques, des vivres, etc.
Les régions de Zinder et Maradi sont les plus touchées avec plusieurs dizaines de décès enregistrés, alors que les inondations sont déclarées dans 201 sur les 266 communes du pays.
Commençons par Zinder.
Dans un point de presse qu’il a animé dans son cabinet, le vendredi 06 septembre, le Gouverneur de la Région de Zinder , le Colonel Issoufou Labo a dressé un bilan provisoire des inondations enregistrées ces dernières soixante douze heures dans la région.

Les fortes pluies enregistrées dans la région de Zinder du 02 au 04 septembre 2024 au niveau de Damagaram Takaya 320 mm, 230 mm dans la vile de Zinder et 175 et 250 mm dans la commune de Gangara Tanout.
Ainsi, la situation provisoire s’établit comme suit:
-1890 ménages sinistrés,
-12.309 personnes impactées,
-1843 maisons effondrées et
-34 personnes décédées.
À ceux-là s’ajoutent:
-48 murs tombés,
-2 mosquées effondrées dont l’ancienne mosquée de vendredi du Sultanat construite en 1885 par le Sultan Tanimoune,
-3 écoles affectées et
-2000 hectares de champs détruites par les grêles.
Les blessées sont d’ores et déjà prises en charge dans les formations sanitaires de la région a dit le Gouverneur Colonel Issoufou Labo.

Certains tronçons ont été également affectés par ces eaux en furie, même si fort heureusement, le trafic n’a pas été touchés. Il s’agit de la route Damagaram Takaya coupée vers Kassama qui a été déjà rétablie grâce aux matériels de l’ONAH stationnés au niveau du site de Kassama, le pont Damagaram Takaya-Moa, la RN1 au niveau du poste 102 Km Sabon Kafi, le PK 165 Kelekele et le poste 182 Takukut très rapidement pris en charge par l’entreprise Chinoise chargé des travaux sur ce tronçon.

En entendant la compilation des données aux niveaux des autres départements, nous avons créer un comité régional de permanence et de riposte afin de mieux assister les sinistrés.

C’est pourquoi nous appelons à la solidarité et à l’entraide à travers ce cris de détresse à l’endroit des bonnes volontés, ONG et même la Diaspora pour venir au secours de ces populations, bien que l’État a réagi de façon positive nous espérons compter les appuis multiples et multiformes au profit de ces personnes sinistrées dans les prochains jours
a-t-il conclu.

Poursuivons par maradi.

Maradi est à genoux, Zinder agonise, Tahoua pleure et les autres régions sont mal en point.

En effet, la Ville de Maradi a enregistré, le vendredi 30 Août 2024, une forte pluie , plus de 160 mm dans certains quartiers, qui a occasionné d’importantes destructions, des dégâts humains et matériels. Le film des évènements ressemblait à une ville américaine ravagée par un cyclone ou un tsunami.

Des cris de détresse partout, des populations apeurées, le regard hagard, hommes femmes, enfants, jeunes et vieillards courants dans tous les sens et impuissants face au déferlement des eaux.

Des maisons qui s’écroulaient comme des châteaux de carte.

Le spectacle le plus dévastateur et affligeant est celui du cimetière situé à l’entrée de la ville de maradi dont les tombeaux ont été éventrés par la furie des eaux et certains restes humains traînés par les eaux.

Du jamais vu à maradi.

De mémoire de certains anciens de la Ville, la localité n’a pas enregistré une telle quantité de pluie avec un tel déferlement de destructions et de désolations depuis plusieurs décennies.

La situation catastrophique et préoccupante a fait sortir le Sultan de katsina Maradi, sa Majesté Ahmed Ali Zaki, le Gouverneur de la Région, le Contrôleur Général de Police Mamane Issoufou, l’administrateur central de la communauté urbaine de maradi et ses proches collaborateurs qui ont sillonné les différents quartiers pour mesurer l’ampleur de la situation toute la nuit.

Le bilan provisoire est lourd.

A la date du vendredi vers 23 heures, il a été dénombré une vingtaine de personnes décédées, plusieurs dizaines d’autres blessées dont certaines gravement, des quartiers submergés, des voitures emportées par des eaux et l’axe routier de sortie vers Zinder complètement impraticable.

Ce nombre effarant de victimes est dû aux effondrements des maisons, des murs et par noyade.
Pourquoi un tel déluge à maradi ?

Pourquoi tous ces morts, ces blessés et ses destructions ?

Au delà du changement climatique et ses conséquences dévastatrices, la responsabilité de certains habitants de maradi est pleinement engagée.
Selon un agent d’assainissement de la ville, certains citoyens sont inciviques et inconscients. Ils obstruent les voies de passage d’eau sur les rares caniveaux de la ville. Ils déversent quotidiennement des détritus, des matelas usagés, des vieux pneus, etc. Pire, certains ont transformé les caniveaux en fosse septique, où leur défécation tombe directement dans les caniveaux.
Malgré ce comportement malsain, la responsabilité de certaines autorités qui ont supervisé la maudite fête tournante, appelée pompeusement, Maradi Kollia est engagée.

Ils ont transformé une ville qui arrivait cahin caha à évacuer, ses eaux de pluie, sans trop de dégâts, en une ville prison qui manque cruellement des canaux d’évacuation d’eau.

Les réalisations faites à la hâte par des tâcherons inexpérimentés et gloutons avec la complicité des responsables ont causé du tort à la ville.

Aujourd’hui, Maradi récolte les fruits de la forfaiture de certains.

Des enquêtes diligentes doivent être menées rapidement, situer les responsabilités et punir les coupables.

Après les interventions d’urgence, il faut construire des canaux d’évacuation d’eau dignes de ce nom et dégager certains endroits, car la ville paraît trop encombrée.

Pour le moment, les besoins les plus urgents, sont les produits alimentaires, les médicaments, les moustiquaires, les habits, etc , car beaucoup de sinistrés ont tout perdu.

Maradi mérite tout notre soutien.

Après une telle destruction, la solidarité légendaire des maradaouas et des autres couches socioprofessionnelles nigériennes s’est très vite manifestée.

Le sultan de katsina maradi sa Majesté Ahmed Ali Zaki et le gouverneur de la région supervisent en personne les différents comités d’assistance créés pour la circonstance.

De partout l’aide arrive. Il faut qu’elle soit vite acheminer vers les sinistrés nécessiteux, un peu partout au Niger et envisager des maintenant des mesures idoines pour faire face à toutes les éventualités.

Qu’Allah facilite. Amine

Par Tamtam info News