Le Premier Ministre, Ministre de l’Économie et des Finances, M. Ali Mahamane Lamine Zeine a présidé, aujourd’hui, mercredi 23 juillet 2024, à l’hôtel Radisson Blu de Niamey, la revue conjointe du portefeuille fiancé par la Banque Mondiale au Niger.
La revue du portefeuille est un exercice qui consiste à examiner le portefeuille des projets en cours, apprécier la performance des projets, discuter des principaux obstacles de mise en œuvre et proposer des solutions pour lever les obstacles identifiés afin d’améliorer la performance du portefeuille.
Ce portefeuille actif de 27 projets et programmes, représente plus de 2500 milliards de francs CFA et est l’un des plus importants d’Afrique.
Il couvre également plusieurs secteurs clés parmi lesquels l’eau, l’énergie, l’agriculture, l’éducation, le transport, la santé, les infrastructures résilientes entre beaucoup d’autres.
A ce jour, les trois quarts des fonds restent disponibles et le montant non décaissé s’élève à plus de 1800 milliards de Francs CFA.
Ces fonds, note-t-on, sont destinés à la construction des routes rurales, des hôpitaux, des salles de classe, des périmètres irrigués, des digues, des infrastructures énergétiques et hydrauliques, à la formation des enseignants, à l’achat des équipements médicaux et matériaux scolaires et à l’accès aux services d’achat des équipements médicaux etc.
Il est à noter aussi que l’opportunité est énorme puisque ces fonds existent déjà.
Le Premier Ministre Zeine a, à entame de son propos, tenu à remercier les participants pour leur forte présence ce matin à cet exercice qui est réservé dans le cadre d’une coopération avec des institutions comme la Banque Mondiale.
« La Banque mondiale est une institution à laquelle notre pays, à l’instar de tous les autres pays, participe activement, c’est une institution je dirais qui nous appartient à tous, qui œuvre pour les pays mais également et plus précisément pour les populations des pays concernés », a rappelé le Premier Ministre, Ministre de l’Économie et des Finances.
M. Ali Mahamane Lamine Zeine est également revenu sur la position de la Banque Mondiale au lendemain des évènements du 26 juillet 2023 où le Niger a décidé de prendre un chemin pour affirmer sa propre souveraineté.
« La Banque mondiale a suivi, en prenant les mesures de sanctions à l’égard de notre pays, et il n’y a nulle part dans la constitution de cette institution une disposition qui permette d’avoir la position qui a été la vôtre », a déploré le Premier Ministre Zeine.
« En revanche, nous comprenons bien que lorsqu’il y a un changement de ce type, qu’il ait une pause pour examiner le pour et le contre en vue de repartir sur de nouvelles bases », a indiqué le Premier Ministre Zeine.
« Nous allons au cours de cet exercice regarder comment réorienter les projets pour les adapter à ce que vous-mêmes avez dit et c’est pour ça que vous voyez les membres du CNSP, du Gouvernement, des différents secteurs », ajoute-t-il.
« Le partage de la responsabilité, nous en avons autant que vous, donc le but de l’exercice c’est de dire que nous nous engageons à réparer cela pour aller de l’avant », a annoncé le Premier Ministre Zeine.
« Au nom du chef de l’État, nous réitérons notre engagement pour mieux coopérer avec vous pour que les ressources qui sont mises à la disposition de notre pays puissent être mobilisées dans un délai le plus court possible pour la construction nationale » a espéré le Premier Ministre nigérien qui a souhaité ‘’plein succès à nos travaux’’ tout déclarant ‘’ouverte la revue annuelle conjointe du portefeuille des projets et programmes financés par la Banque mondiale au Niger ».
Auparavant le représentant de la Banque Mondiale au Niger, Han Fraeters, a pris la parole pour indiquer que « cet événement témoigne de la qualité exceptionnelle de la relation entre le Niger et la Banque Mondiale ».
« Cette rencontre tenue sous la Présidence du Premier Ministre, en présence de nombreux membres du CNSP et du Gouvernement, est historique pour le Niger et démontre l’excellence de notre collaboration et l’importance que nous tous accordons à l’efficacité et à l’impact de nos projets communs », a fait savoir M. Han Fraeters.
« Par le passé, mon expérience est que cet exercice d’aujourd’hui a le plus d’impact si c’est fait en toute transparence et avec humilité. Donc, mon équipe et moi, nous nous engageons à cette transparence et humilité », indique-t-il.
Il a enfin rappelé que ces projets sont des projets du Niger, ils sont conçus par le Niger, pour le bien être de sa population et sont mis en œuvre par le Niger.
Cette cérémonie, note-t-on, s’est déroulée en présence des membres du CNSP, et du gouvernement, des secrétaires Généraux des ministères et institutions, des directeurs généraux et centraux du Ministère de l’Économie et des finances, des cadres du bureau de la mission résidente de la Banque mondiale, des coordonnateurs des projets et programmes financés par la Banque mondiale au Niger ainsi que de plusieurs autres invités.
Les deux parties s’engagent à faciliter la mise en œuvre des projets
A l’issue des travaux de la revue du portefeuille des projets financés par la Banque Mondiale au Niger, les deux parties ont abouti à des décisions et des propositions de solutions à la hauteur des défis de mise en œuvre identifiés.
C’est le Premier Ministre, Ministre de l’Economie et des Finances, M. Ali Mahamane Lamine Zeine qui a présidé la cérémonie de clôture de cette importante rencontre.
Les deux parties se sont engagées à étudier à trouver un espace pouvant faciliter la mise en œuvre des projets ou faciliter les avis des objections.
« On retient essentiellement que la Banque Mondiale est l’institution qui apporte les ressources les plus importantes, c’est notre partenaire stratégique, il faut rappeler que nous faisons partie de cette institution et la part des secteurs stratégiques apparait clairement c’est le développement agricole, c’est l’énergie, c’est le développement humain et les infrastructures », a déclaré le Premier Ministre à l’issue des échanges.
Selon lui, ce sont toutes les priorités qui sont désignées par le chef de l’État avec l’ensemble du Gouvernement du Niger qui font parties de ces projets.
Le Premier Ministre a par la suite indiqué que les échanges ont permis de mettre le doigt sur les principaux goulots d’étranglement dans la mise en œuvre des projets.
« Aussi, il y a un engagement clair à faire autrement, différemment pour que nous puissions avoir des résultats sur le terrain », a-t-il ajouté.
Selon le Premier Ministre, « l’autre aspect important c’est de dire que les ressources existent déjà et c’est à nous de voir comment ensemble nous pouvons mobiliser ces ressources afin de les rendre disponibles au profit de nos populations ».
« Nous avons ensuite appelé l’attention de la banque sur la prise en compte de la législation nationale, lorsqu’elle permet évidemment de respecter tout ce qui est prévu dans la législation de l’institution pour que nous puissions aller de l’avant rapidement dans la mise en œuvre des projets », a fait savoir le Premier Ministre qui a souligné que ces travaux ont permis de mettre « le doigt sur les retards, en réalité c’est un partage de responsabilité, autant nous en avons du côté de nos administrations, des unités de gestion de projets, autant on retrouve également du côté de l’institution ».
Il a ensuite fait savoir qu’un « engagement clair a été pris pour que nous puissions endiguer évidemment ce problème de manière à ce que les populations puissent évidemment être rapidement bénéficiaires de ces investissements ».
Enfin, a ajouté le Premier Ministre, cet exercice a réveillé leur intention, renforcé leur attention pour qu’ils puissent, eux-mêmes, prendre en charge la gestion et le suivi de ces projets.
« Je crois que c’est un exercice qui a été utile, franc et ouvert, je suis convaincu que nous pourrions voir les résultats dès les prochains jours sur le terrain des réalisations concrètes pour qu’à la fin de l’année déjà nous puissions nous retrouver pour faire le point de la nécessité de mettre en œuvre réellement les projets pour que les populations du Niger puissent en bénéficier », a-t-il conclu.
« Je crois que le ton des échanges a été très bon et très franc, et je suis convaincu que c’est la franchise dans la conversation qui témoigne la qualité de la relation, si on peut se dire les choses on peut aussi améliorer les choses et on peut trouver les problèmes et les solutions », a indiqué M. Han Fraeters.
« Une chose dont on a parlé, c’est ce que la Banque mondiale devrait faire différemment et nous devons regarder au sein de nos procédures comment on peut les alléger » a-t-il déclaré avant d’annoncer qu’ils ont parlé de la gouvernance des projets.
« Il est important que tout le monde du côté du Gouvernement soit impliqué dans la gouvernance, que tout le monde connaisse les projets, qu’on élabore les plans de travail des activités avec des connaissances des choses puisque ça va vraiment faciliter la mise en œuvre des projets », a-t-il indiqué.
Le Représentant résident de la Banque Mondiale a également fait savoir qu’ils ont décidé de la tenue d’un suivi approché une fois chaque 3 mois de la mise en œuvre des projets qui impliquent toutes les parties prenantes dans le projet.
« Je crois que nos discussions ont vraiment été très fructueuses, et je m’engage du côté de mon organisation de veiller à comment on va mettre en œuvre toutes ses communications », a conclu le Représentant résident de la Banque Mondiale.
Il faut également noter que lors des échanges, les deux parties ont discuté « de la nécessité de renforcer la présence du secteur privé nigérien dans l’exécution des projets mais aussi de l’importance de renforcer ce secteur privé pour qu’il ait la disponibilité pour participer dans les marchés financés par la Banque mondiale ».