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Quelle réflexion suscite en nous la rectification du budget général de l’Etat de l’année 2023

Quelle réflexion suscite en nous la rectification du budget général de l’Etat de l’année 2023

Le président du Conseil National pour la Sauvegarde de la démocratie, ( le CNSP), chef de l’Etat a signé une ordonnance portant rectification de la loi N°20-22-44 du 6 décembre 2022,portant loi de finances de l’année 2023.

Ainsi , conformément aux dispositions de la N° 20-92 -9 du 29 mars 2012, portant loi organique relative aux lois des finances, notamment aux articles, 5, 47 et 48 , le budget général de l’Etat, 2023 est ramené en ressources publiques et en charges publiques, à une somme globale de 1 981 milliards de francs CFA contre le budget précédent qui s’élève à une somme globale en ressources publiques et en charges publiques à une somme de 3 291,62 de francs CFA, soit une baisse de
1 310, 68 milliards de francs CFA.

Nous l’avons déjà dit le budget qui vient d’être modifié ne correspond pas à la réalité socio-économique du Niger. Il comportait des erreurs.

Durant ces dix dernières années toutes les réalisations des différents budgets du Niger ne dépassaient pas 60% des prévisions, ce qui prouve que le financement des différents budgets est essentiellement basé sur les ressources attendues de l’extérieur, qui se font toujours attendre . C’est une anomalie qu’il faudrait corriger, en tenant compte des ressources provenant des ventes de, l’uranium, du pétrole, de l’or, ect .
Les dites ressources doivent être budgétisées pour permettre aux citoyens de bien contrôler l’exécution du budget et l’utilisation rationnelle des ressources minières et autres .

La baisse d’ une somme de 1 210 ,68 milliards de francs CFA correspond en partie aux recettes attendues de l’extérieur .
Dans la note explicative, il a été précisé que cette baisse est due aux sanctions illégales, illégitimes et inhumaines de l’UEMOA et de la CEDEAO, contre le Niger.
L’ arrêt de certains projets dits de développement économique et social aura un impact négatif sur certaines dépenses publiques d’investissement qui seront sans doute suspendues .

À notre humble avis, les sanctions ne pourraient justifier en elles seules la baisse du budget qui vient d’être opérée.

Le budget initial qui vient d’être modifié, comme les autres budgets précédents, n’étaient pas réalistes, les réalisations n’ont jamais dépassé 60% des prévisions.

À notre humble avis, une conférence budgétaire aurait dûe se tenir avant l’adoption du budget rectificatif pour l’année 2023 , en conseil des ministres, ce qui permettrait de bien définir les priorités en écoutant chaque ministre dépensier.

En période de régime d’exception, un minimum des précautions légales seraient hautement souhaitables d’être observées en matière des finances publiques.
Car la période d’exception n’excepte pas les ordonnateurs et les comptables publics principaux de presenter , d’une part, les comptes de gestion à chaque fin d’année budgétaire et d’autre part, d’être soumis aux contrôles juridictionnels.

C’est pourquoi il serait hautement souhaitable d’organiser une conférence budgétaire entre les ministres dépensiers, sous l’arbitrage du chef de l’Etat, ce qui aurait pour avantage de tenir compte des priorités dégagées par le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, ( le CNSP).

Aussi ,une présentation détaillée des ressources publiques et des charges publiques aux citoyens à travers les médias nationaux permettrait d’impliquer les citoyens dans la gestion du budget général de l’Etat car le budget est l’affaire de tous les citoyens nigériens.

Les statisciens, les économistes, les chercheurs, les partenaires économiques nationaux et internationaux auront besoin des chiffres détaillés pour pouvoir participer à l’effort national du redressement économique et financier qui est possible pendant la période de la transition politique.

Les mesures d’économies budgétaires prises par le gouvernement devraient être chiffrées et bien détaillées pour permettre aux citoyens de bien mesurer la portée des dites mesures et susciter en eux l’adhésion à l’effort de la solidarité nationale pour pouvoir aider le gouvernement à faire efficacement face aux grands défis qui assaillent le pays.
Quelque soit le régime de la gouvernance, le budget est un acte de prévision, un acte juridique, un acte d’annualité, un acte d’autorisation et un acte d’exécution . Il y a lieu de s’efforcer à respecter ses principes, gage, de l’efficacité de l’exécution budgétaire, d’une transparence et d’une saine gestion des finances publiques .

Telle est la modeste réflexion très succincte que suscite en nous cette rectification du budget pour l’année 2023.

L’ initiative de s’adapter aux réalités socio-économiques est une bonne chose.

C’est le Niger qui gagne !

Par Issoufou BOUBACAR KADO MAGAGI.